Pacifique Sud

UA HUKA

Vendredi 13 décembre 2013

Vrai-faux départ à l’aube aujourd’hui, puisque nous restons en Polynésie Française, mais direction l’archipel des Marquises.  Nous ne pouvions pas rater le mini-festival, à Ua Huka cette année ! Pour cette première étape, nous sommes accompagnés d’une partie de la famille Leroux, tour mondistes promo 2012, et nous avons une pensée émue pour Inès et Hanalei restées en France, qui vont bien nous manquer… Debouts depuis 4h du matin, les enfants sont excités et emplis d’une énergie inépuisable !  Notre accueil à l’aéroport a été royal, le tout bien organisé par Pascale présente sur l’île depuis une petite semaine.  Direction la pension Mana Tupuna village, et là première surprise, nous partagerons tous ensemble le même bungalow, et le dilemme de la distribution des lits ! Je vous laisse deviner qui dort avec qui !

Après une petite pause-organisation de la semaine à venir, nous partons en ballade dans la baie de Vaipaee où nous logeons, tranquillement, à nous gaver de fruits, et prendre un premier contact avec les habitants de l’île, contact facilité par la présence de Pascale, cousine de pas mal de monde ici.  Ua Huka est une des îles du groupe nord des Marquises, avec 3 baies principales, Vaipaee, Hane et Hokatu .  Elle est surtout réputée par la présence de ses chevaux sauvages, et chèvres aussi. D’ailleurs à table ! ce soir au menu, chèvre au lait de coco et uru pilé.


Mave mai!
Baie de Hane


Samedi 14 décembre 2013

Le menu d’hier soir n’a pas eu grand succès notamment auprès de Jean Pierre et Noé (cloués au lit l’un par des vertiges et le second par la fatigue), ni auprès d’Alaric et Philippine, scène digne d’un remake des Bronzés à Ua Huka !
Après une bonne nuit de repos, nous attaquons de nouveau une grande journée avec une ballade dans l’arboretum avec une cueillette de fruits à profusion, puis en montagne où Noé, malgré ses prémices de zika ( !), a été un éclaireur de grande envergure à nous conduire sur le site des 3 tiki, et une vue splendide sur la baie de Hane.  Nous n’en finissons pas de émerveiller devant le motu Hane, caillou majestueux, si proche et si inaccessible (il est interdit d’y aller, et les personnes à s’y être risquées ne sont pas revenues nombreuses pour conter leur ascension – la légende veut que tout ceux qui s’en sont approcher sont morts !). 
Petite pause à la plage de Hane (eau douce chaude à la sortie du bain, s’il vous plaît !), et déjeuner-goûter chez la famille de Pascale où nous nous gavons encore de fruits juteux, avant de partir à la chasse aux chevrettes à la patia.  Les enfants se révèleront bien plus agiles que les parents, qui décideront d’une excursion nocturne en représailles.







Plage de Hane



Dimanche 15 décembre 2013

L’excursion nocturne à la chasse aux chevrettes a été… peu fructueuse, mais servie tout de même au petit déjeuner, où seul Stéphane a honoré la pêche jusqu’au bout !
Les hommes sont partis vers midi pour un bivouac du côté nord de l’île à la chasse à la chèvre sauvage, voire du cochon sauvage : nous attendons leur récit demain avec impatience.
Je suis restée avec les 2 « petits », Philippine et Noé.  Nous avons assisté à la répétition générale du spectacle pour le mini-festival qui sera représenté par Ua Huka.  Quel régal et quel privilège que nous apprécions à sa juste valeur.  Les costumes sont magnifiques, ornés de graines et de peau de chèvre pour les habitants de Hane. Nous avons également chanté…La Marseillaise ! impression étrange, je n’avais pas chanté l’hymne national depuis fort longtemps lors d’une manifestation de cette ampleur, ni même chanté tout court en Polynésie. Puis retour à la pension, où après un frugal déjeuner de biscuits et de fruits, nous nous amusons à quelques jeux, tel loup glacé ou 1,2,3 soleil, à l’ombre et rafraîchis du vent en cette pesante chaleur.  Nous partons en fin de journée de nouveau à la chasse aux chevrettes.  Noé est le premier à ouvrir les festivités avec une minuscule chevrette, où il a planté sa patia par miracle ! Philippine fait aussi honneur à notre sortie, je rentrerai seule bredouille ! Il faut dire qu’entre avoir un œil sur Noé qui a failli planter sa patia sur autrui au moins 25 fois, les cris effarouchés d’une Philippine agrippée à la moindre suspicion d’anguille, et la découverte de corps inertes de chèvre et de chat, la concentration fut difficile !  La petite Kapokaalani, 5 ans, s’est bien amusée, après une approche timide sur les berges de la rivière.  Cela m’a quand même valu un « t’es la maman la plus super » de Noé et « c’est vraiment chouette d’être restés tous les 3 » de Philippine, qui ont largement compensé ma peu glorieuse prestation.
Nous logeons à la pension Mana Tupuna Village, où nous nous sentons vraiment en famille devant la gentillesse de nos hôtes.  Nous sommes toujours les seuls pensionnaires ; les personnes devant nous rejoindre ce jour étant restées pour la nuit à Hiva Oa, devant la panne de l’ATR.  Espérons que tout rentre dans l’ordre sous peu !





La chasse au cochon sauvage :

Ca y est, enfin 11h du matin, il fait bien chaud et notre guide, Emile, arrive accompagné de Tamatai, en cours de formation du diplôme « d’accompagnateur de chasseurs aux cochons  ».
Nous découvrons nos chevaux, sellés pour certains à la mexicaine (super luxe) ou à la marquisienne (super luxe), faite uniquement de bois et …de bois avec un pommeau, de bois. Humm…humm ! Nous voilà partis pour quatre heures, vers la côte sauvage de l’île où vivent chevaux en liberté et chèvres sauvages. Nos chevaux (le mien est dénommé Peka, qui veut dire croix en marquisien, car son front est magnifiquement orné d’une croix blanche) nous surprennent par leur courage et leur adresse sur des pentes raides et caillouteuses.
Après 3 heures environ, nous arrivons au bivouac où nous installons les couchages et vers 17h nous partons, enfin, chercher notre repas du soir. L’instinct grégaire est sur le retour ! le chasseur qui est en nous ressurgit du passé en peu de temps.
Le principe est simple, quatre chiens traquent le gibier et quand un cochon est reperé, ils l’acculent, et soit ils le tuent, soit ils l’immobilisent et Emile le finira au couteau. Nous nous contentons de suivre jusqu'à l’hallali.
Soudain, Emile crie  « cochon ! » et démarre en courant au milieu des goyaviers et des broussailles. Là, nous nous doutons rapidement qu’ils ne s’agit pas de l’un de nous, et tentons de suivre, mais peine perdue, les chiens, Emile et les cochons ont disparu. Nous sommes hors d’haleine et nous voyons au détour d’un buisson, Emile, qui revient triomphant en tenant un petit marcassin que les chiens ont achevé !
Retour à la nuit au bivouac.  Le feu est allumé et on fait appel aux deux chirs présents (Stéphane et moi) pour dépecer la bête !!! Ce n’est pas une grande réussite. Plaie du grêle d’emblée ! Faut avouer que l’aide opératoire n’était pas top….c’était un urologue. On poursuit notre chirurgie – dépeçage,  et avec l’aide d’Emile, on achève de préparer notre dîner. Un délice !au menu uru (fruit de l’arbre à pain), cochon grillé et quand même …punu puatoro (autrement dénommé: corned beef).
La nuit sera plus dure mais inoubliable. A la pleine lune, les silhouettes des chevaux se découpent dans le ciel, entre songe et réalité, et on arrive à alterner des petits sommes entre les réveils fréquents.
Au matin, retour à la chasse, mais cette fois bredouilles. On rentre au bivouac pour tout plier, seller les chevaux et retour en suivant les crêtes où le paysage est saisissant.
Expérience inoubliable. Emile nous a avoué qu’il n’avait jamais emmené de gens avec lui! pour une première fois, ce fut un coup de maître.


Selle marquisienne





JP téléphone maison




Lundi 16 décembre 2013

Journée plutôt tranquille après le retour des hommes (en vie !) de leur expédition dans la campagne en fin de matinée.  Ceux ci se sont régalés, et ont même attrapé un petit cochon sauvage, qui a fini en méchoui du soir !  Par contre, on a conseillé à Stéphane de faire le deuil de ses chaussettes Air France : ils n’ont pas eu de chèvre, mais qu’est ce que ça sent le bouc ! Entre temps, j’ai pu sauver mon honneur en attrapant une chevrette, enfin !
Déjeuner à la marquisienne, biscuits Sao fromage pâté, puis tous à la plage de Hane avant que les enfants n’explosent ou que les parents n’explosent les enfants ! Rugby à 6 sur la plage, match précédé d’un haka digne des all blacks, la baignade étant limitée par la présence de méduses bleues.  L’ATR n’est toujours pas réparé, peut être mercredi : on ne fait pas trop les malins, imaginant déjà le retour de 4 heures de bateau de Ua Huka sur Nuku Hiva !
Demain excursion en bateau sur le motu aux oiseaux, et pêche au pupuhi.





Mardi 17 décembre 2013

Finalement, changement de programme : le bateau qui devait nous emmener chercher les œufs de kaveka est réquisitionné pour faire les navettes entre Nuku Hiva et Ua Huka pour emmener sur site (clin d’œil à Inès !) les délégations venant de Hiva Oa et Fatu Hiva (îles du groupe sud des Marquises).  Tout le monde étant un peu fatigué et atteint d’une mini-infection intestinale (bref, on a tous un peu la chichi depuis hier !), nous démarrons lentement et quittons la pension pour nous rendre à la croix de Manihina, près de l’aéroport, où se trouve un ancien site archéologique, ce qui motive les troupes déjà prêtes à trouver les hameçons en os ou en nacre, voire des traces de dinosaures selon Noé !  A défaut d’hameçons, nous tombons sur un cadavre de cheval que les enfants et les grands s’amusent à reconstituer : quelques leçons d’anatomie des équidés s’avèrent nécessaires… Nous grimpons une petite dune, et partons à l’escalade de quelques rochers à la recherche de crabe.  En remontant de notre promenade, nous rencontrons un troupeau de chevaux sauvages : ce spectacle nous émerveille toujours autant, peut être à cause de cette liberté tranquille que leur présence majestueuse dégage.  Retour en mini-bus près de la pension, bien décidés à faire un vrai déjeuner au snack de Vaipaee : nous arrivons devant un buffet bien alléchant, mais il fallait réserver ! Et oui, on s’est fait devancer par les tavana ! On se rabat sur le site de Tetumu, où aura lieu le mini-festival, déjà bien actif, stands de restauration dressés, et tailleurs de pierre et de bois en pleine activité.  Fin de journée à la pension, écrasés par la chaleur, les enfants ont droit à une « ice-cream  tip-top» au goûter, dégustée devant le magasin ; et là durant quelques minutes, on comprend comme le temps s’immobilise aux Marquises.
Ce soir, la pension est complète, nous ne sommes pas loin d’une bonne vingtaine de personnes, et cette « foule » nous surprend un peu : on commençait à bien s’habituer à notre havre de paix…


Les archéo-paléontologues en herbe



Doudou se la coule douce en vacances!


Mercredi 18 décembre 2013

C’est le grand jour ! ouverture du mini-festival des Marquises à Ua Huka, te Matava’a Iti i te Henua Enana.  Nous arrivons sur le site de Tetumu, au moment où chaque délégation marquisienne s’apprête à défiler et nous les accompagnons sous les cris et les chants.  Quel spectacle magnifique ! Pendant quelques heures, nous voilà plongés dans les temps anciens : chaque « tribu » offre un présent à leurs hôtes de Ua Huka, au son des chants, danses et tambours.  C’est une grande émotion que de prendre part à ces rencontres.  Le thème de ce festival est le défi (te ha’ahiti), et dans 2 ans, quand le festival des Marquises aura lieu à Hiva Oa, les habitants de cette dernière devront construire un pahu (un tambour) plus haut que celui offert par la délégation de Nuku Hiva (3m20) et un penu plus grand que celui présent sur celui de Tetumu. Quelques grains ont accompagné la matinée, et il paraît que c’est de bonne augure pour le succès du festival : bref, toutes les conditions optimales étaient réunies pour nous faire vivre à tous un grand moment.  Néanmoins, nous constatons qu’il y a effectivement peu de touristes, et que cette manifestation a pour but essentiel la transmission des savoirs et de la culture marquisienne.  N’oublions pas que les Marquises sont en cours d’inscription sur la liste de l’ONU des patrimoines mondiaux à préserver.  Il est vrai que la culture marquisienne est encore différente de la culture des autres îles de Polynésie Française, et quand on pose le pied pour la première fois sur le sol marquisien, une indescriptible et puissante bouffée d’émotions nous emplit l’âme : après tout, Loti, Gauguin et Brel ne sont pas restés là par hasard…

Dans l’après midi, après un petit repos forcé à la pension en raison de la pluie, une éclaircie nous permet de nous rendre dans la 3éme vallée, que nous n’avons pas encore visitée : Hokatu.  Hokatu est un « vrai » petit village, avec un cœur près de la baie, un musée de pétroglyphes, un terrain de basket, un hangar à va’a (pirogues) transformé pour l’occasion en salle de dîner.  Sur le retour, après avoir organisé avec Teiki venu de Hiva Oa une pêche à la langouste pour vendredi soir, nous nous arrêtons à un point de vue panoramique sur les baies de Hokatu et Hane au coucher du soleil, moment idéal pour se faire conter par Toa la légende de la création des îles Marquises et du cochon à l’origine de cette fameuse danse célébrée encore aujourd’hui.

Spectacle du soir avec les prestations de Ua Huka, Fatu Hiva et Nuku Hiva.  Notre préférence va à Ua Huka, nous sommes probablement déjà un peu chauvins… Noé n’aura rien vu, endormi après cette longue journée.
Baie de Hokatu


Drapeau marquisien

Pahu géant!




Jeudi 19 décembre 2013

En avant pour l’exploration du cratère du petit volcan de Ua Huka ! Nous sommes abandonnés par Alaric et Philippine, qui préfèrent aller sur le site de Tetumu, où un spectacle est offert par le village pour les touristes venus de l’Aranui, en escale spécial festival. Heureusement, Noé, équipé de sa lampe torche frontale, nous sert d’éclaireur et fera une marche de plus d’une heure sans rechigner.  Ce sont les vacances (nous avons décidé de laisser un peu de répit à Noé, et débuterons l’école début janvier), néanmoins l’école de la vie commence, et donc 1er cours de géologie sur les volcans et roches volcaniques pour le petit bonhomme.  En descendant, nous sommes pris en stop par les gendarmes, venus de Nuku Hiva pour l’occasion et rejoignons Alaric et Philippine. 
Départ pour le motu aux oiseaux en début d’après-midi avec Cyril, notre capitaine.  Paraît que la mer est calme, heureusement !  Ce motu aux oiseaux est absolument incroyable, des milliers de kaveka forment un nuage dans le ciel.  Ascension de 4-5 mètres que franchissent avec succès les « grands » ; je reste avec Noé et Cyril dans le bateau en attendant le fruit de la chasse aux œufs, et nous avons un ballet de raies manta qui se déroulent sous nos yeux.  C’est la saison des amours !  Belle récolte d’œufs que nous rapportent ce petit monde, ça sent déjà l’omelette ! On apprend que pour reconnaître les œufs comestibles, il faut les plonger dans l’eau : s’ils tombent au fond, ils peuvent finir à la casserole ; s’ils restent en surface, ils peuvent finir aux poissons.  Au retour, pendant que les hommes vont pêcher au pupuhi le long de la côte, je reste avec Noé et Philippine sur une plage totalement déserte digne de Koh Lanta ! D’ailleurs, c’est un peu ce que nous vivons, les enfants recueillant un oiseau blessé, et voilà Noé avec ses « idées de génie » comme il dit, à lui fabriquer un petit radeau avec une coque de noix de coco pour le ramener à la pension: un futur Teheiura !
Encore une journée bien chargée, qui se conclut par un dîner sur le site Tetumu, et endormissement de mes hommes sur mes genoux au son des pahu.



Noé l'éclaireur, plus ardent que le feu du volcan!

Danse de l'oiseau

Motu aux oiseaux


Oeufs de Kaveka


Vendredi 20 décembre 2013

Déjà une semaine que nous sommes à Ua Huka, et nous n’avons pas vu le temps passé.  Une journée plus tranquille s’annonce aujourd’hui.  Les œufs de kaveka nous sont servis au petit déjeuner : petit goût de poisson selon les uns, rien de spécial pour les autres ; nous les dévorons tout de même de bon cœur, satisfaits de déguster notre récolte.
Journée de repos, spectacle de Ua Huka clotûrant avec succès ce 3ème matava'a iti.  Jean Pierre et Stéphane sont partis ce soir à Hokatu, accompagnés de Toa et Teiki à la pêche aux langoustes.  Rentrerons nous à Papeete la glacière pleine?... réponse demain!


Omelette aux oeufs de Kaveka





La pêche aux langoustes :

Ce soir, on va tenter la pêche aux langoustes.  Notre guide, Teiki, le frère de Toa, nous a concocté une pêche nocturne.  Personnage haut en couleur et plein d’humour, il nous attend à Hokatu à la tombée de la nuit.  Le matos : une poubelle, une bouée, une batterie de voiture et deux câbles flottants reliés à la batterie... de sa voiture ; …et ça marche !!! Mise à l’eau à Hokatu, et le but est de longer la côte sur 1 km environ.  Quelques petites pensées aux requins, mais l’excitation nous fait vite oublier ces prédateurs.  Dès les premières minutes, c’est parti ! Les langoustes pullulent, les gros perroquets dorment dans leur trou. En une heure environ, on est obligé d’arrêter.  Nous ne possédons pas parfaitement la technique qui consiste à attraper la langouste derrière la tête .Quelques-unes nous ont échappées, mais malgré tout, et surtout grâce à Teiki et son pote, nous avons pris environ une trentaine de langoustes et un énorme perroquet. Nous finissons dans la baie de Hane. Nous rentrons à la pension, épuisés, affamés mais terriblement excités et heureux.  Bien sur la batterie était naze à l’arrivée, et il a fallu, cerise sur le gâteau, pousser  la voiture pour la redémarrer !

Samedi 21 décembre 2013

Allons nous pouvoir faire la randonné à cheval prévue ce jour à Vaikivi ? La pluie de la nuit nous a donné quelques doutes, mais le soleil est au rendez-vous dès le petit matin, ainsi que Emile, Bryan et Tamatea, et les chevaux.  Départ vers 9h30, une fois tout le monde sellé.  Même Noé est finalement sur son propre cheval, un paréo en guise de ceinture de sécurité, et cheval tenu par une corde par Emile, notre guide (le même Emile qui avait emmené les grands hommes à la chasse aux cochons).  Habituellement peu à l’aise avec les équidés (mon coccyx s’en souvient encore !), je dois reconnaître que je me sens en plein confiance pour une fois.  Les chevaux ne sont pas très hauts, mais surtout bien dressés et dociles.  Ce qui est étonnant ! En effet, il n’y a plus de chevaux sauvages sur Ua Huka ; tous ont été capturés, ou sont nés parmi les hommes, et dressés avant d’être relâchés dans la nature, qui leur sert de vaste étable.  Quand les habitants ont besoin de leurs chevaux, notamment pour charger leur récolte de coprah (noix de coco), activité principale sur l’île, ils vont les chercher dans la montagne, ou bien attendent le bon vouloir des animaux, qui reviennent vers celui qui les a dressé.  Les chevaux sont reconnaissables par une marque spécifique sur leur robe, en général les initiales de leur propriétaire. 
Ce ne fut pas une ballade, mais une sacrée ballade à cheval !  Après être monté dans la montagne par une chemin relativement balisé (les 4x4 peuvent l’emprunter) pendant une heure et demie, nous faisons une petite halte afin de tâter le terrain sur la descente nous menant à la rivière aux chevrettes.  Il y a à cet endroit une vue époustouflante Hane et Vaipaee.  Il y a également quelques petits chevreaux, tenant à peine debout pour certains, et le cordon ombilical séché pendant encore sous leur ventre : j’en profite donc pour faire la visite en néonat avec les enfants.  Enfin, on se lance, et on tente la descente vers la rivière : Emile est en tête du cortège, équipé de son coupe-coupe.  En effet, le chemin est quasi-vierge, car peu emprunté par les habitants de Ua Huka, et il nous faut régulièrement nous contorsionner pour passer sous ou entre les branchages de pandanus ou de mape.  Celui auquel on fait le plus attention, Noé, est celui qui passe bien sûr le plus facilement au vu de sa taille !  Finalement, après pas loin de 4 heures depuis notre départ, nous nous arrêtons sur un marae (ensemble de pierres formant un ancien lieu de culte), et découvrons sous la mousse de nombreux pétroglyphes (têtes de tiki et autres que nous avons du mal à interpréter).  Emile et ses « collègues », comme on dit ici, sort le pique-nique : biscuits Sao, pâté, Cheesedale, et beignets de bananes, qui nous tiennent bien à l’estomac ! Le pain a été dévoré par les chiens, qui eux aussi ont bien marché !  Nous n’étions pas très affamé, tellement rassasiés de ces paysages dans la forêt, mais heureusement qu’Emile avait pensé à tout : en fait, nous pensions rentrer à la pension vers 14h, mais finalement nous ne serons de retour qu’à 17h !  Après la pause déjeuner, on part dans la forêt vierge à la quête de chevrettes pendant une bonne heure, chevrettes dont la taille nous époustoufle, rien à voir avec ce que l’on a vécu auparavant !  Notre petit Noé est aux anges, un éternel bâton entre les mains, à la recherche d’un potentiel trésor dont il a lu la carte sur les pierres, il s’est baptisé lui-même « le pirate de la forêt » !
Retour à Vaipaee en empruntant le chemin de crête, puis rapidement un chemin plus praticable s’offre à nous, et les chevaux peuvent se permettent de partir au trot et au galop.  Noé tiendra seul son cheval jusqu’au bout, s’autorisant lui aussi un petit trot et un petit galop, accroché à sa selle, rennes lâchées ! Nous sommes épuisés au retour, mal au c… pour certains, mais tellement heureux.  Quelle journée ! il va falloir que le petit Robert élargisse son dictionnaire, car on va être rapidement à court d’adjectifs synonymes de magique, génial, époustouflant, merveilleux … !
Sur le coup, nous étions tellement fatigués que je n’ai pas trop réalisé ce que notre petit bonhomme avait fait aujourd’hui : mais quand même un grand coup de chapeau, et de fierté pour lui, qui est resté à cheval pendant 6 heures au moins, marcher, galoper, et le tout sans râler !  Pas besoin d’ajouter, que le soir, il était rétamé, et n’a même pas goûté aux langoustes grillées !








Demain, c’est déjà la fin de notre première étape…retour à Papeete, transit de 36 heures, avant le départ pour l’île de Pâques.


ILE DE PAQUES

Mardi 24 décembre 2013

Un énorme merci à Stéphane, Inès et les loulous pour notre escale à Tahiti, et pour tout. Départ un peu triste, on quitte tout, cette fois pour de bon.  Le Père Noël avait bien reçu la lettre de Noé lui expliquant qu’il partait autour du monde, et lui a déposé un gros cadeau avant le grand départ et une lettre, que le petit bonhomme a embrassé vingt fois, s’est endormi avec et n’a pas quittée jusqu’à notre arrivée !


La famille Leroux et nous!


Dur, dur le départ à 2h du mat'



5 heures de vol, 5 heures de décalage horaire et nous voilà à Rapa Nui, l’Ile de Pâques.  


Journée un peu ensommeillée, nous ne voyons pas néanmoins l’heure passer, quand vers 22 heures nous nous trouvons en quête d’un restaurant.  Mauvais point pour « L’Autre Bout du Monde » et « La Taverne du Pêcheur », qui nous ferment la porte au nez le soir du réveillon de Noël pour cause de fermeture à 22h30 !  Un peu agacés et nous voyant déjà pour repas de réveillon avec 2 pommes et 1 melon, finalement nous trouverons une porte ouverte et un service bien plus accueillant au Ra’a restaurant.
Nous déposons nos souliers dans un coin de chambre, un dernier dessin pour papa Noera, et nous nous endormons sous les mélodies de Noël, espérant peut-être de nouveaux cadeaux pour le lendemain…

Mercredi 25 décembre 2013

Réveil à midi et surprise ! Doudou est au milieu d’un tas de petits cadeaux ! Merci Père Noël !!!

On a bien sûr raté le petit déjeuner servi à la pension ; nous partons donc à la quête d’un snack : pas facile le jour de Feliz Navidad ! Dans la vie, il n’y a pas de hasard : nous nous arrêtons dans un petit resto, la serveuse est de Moorea, en fait en vacances dans la famille de son mari, pascuan, et patient de Jean Pierre ! Des gens super gentils, que l’on va certainement revoir en cours de séjour… Nous décidons de louer une voiture pour 2 jours, et partons dans l’après-midi pour le Rapa Nui National Park sur le chemin des moai.  Halte détente et construction d’un immense château de sable à la plage de Anakena, seul Noé a le courage de se baigner (trop froide l’eau !), puis ascension d’un volcan avant de reprendre la route.  C’est en cherchant un moai couché de 10 mètres de long, que nous nous arrêtons à La Pérouse, dans un charmant ancien village de pêcheurs, où nous finissons invités par un groupe de pascuans-chiliens-tahitiens-français, qui a établi un petit campement où ils viennent les week ends et jours de fête.  Nous dégustons du poisson grillé fraîchement pêché (Jean Pierre s'est même risqué à manger les tripes de poisson, baaahhhh!) avec de la banane, et hasard ou pas, l’un des hôtes est le frère du patient de Jean Pierre rencontré ce midi ! La boucle est bouclée ! Retour à Hanga Roa, où nous jouons avec les jouets apportés par le Père Noël, et on va essayer de rattraper un rythme plus régulier en nous couchant pas trop tard.




Jeudi 26 décembre 2013

Matinée galère à la recherche d’une connexion internet pour donner des nouvelles et prendre nos billets d’avion pour rejoindre San Pedro de Atacama, notre prochaine destination en fin de semaine. 
Noé est très heureux de voir l’énorme cratère à Orongo, à part ça, il semble peu s’intéresser à l’histoire des Moai et de l’homme oiseau, beaucoup plus occupé à trouver des pierres sacrées où sculpter des statues et des bouts de bois magiques !  L’exploration des grottes aura plus de succès, on ne sait jamais, si on croisait des fantômes, des sépultures ou si des escalades étaient possibles…

On est content de pouvoir faire la cuisine à la pension, on a découvert ça hier soir, parce que manger au restaurant tous les jours, c’est bon pour les Américains (du Nord !) !

Le cratère d'Orongo

Le motu de l'homme oiseau

Las cuevas!

Vendredi 27 décembre 2013


Encore une journée cool où on profite de notre dernier jour de location de voiture pour aller visiter la carrière de moais.  Le site a bien changé depuis notre dernière visite il y a 11 ans : le chemin est totalement balisé, on ne peut plus approcher un seul moai, et on ne peut plus faire le tour du cratère derrière la carrière… néanmoins, cela reste un endroit énigmatique.  On revient tranquillement à Hanga Roa ; petite pause déjeuner-goûter, et puis on repart en quête d’une fronde.  Echec au lance-pierre, tant pis, un peu d’exercice au parc du centre ville, et soirée tranquille.  Mais, on n’abandonne pas : on va les fabriquer ces frondes, un bon bois de goyavier et une gomme carrée. On s’est fait les « ferreteria » (quincailleries de l’île), mais rien !! nullos en fronde ces pascuans ! On passe devant une école, mais elle est fermée : ce sont les vacances scolaires au Chili jusqu’en février.  On promet à Noé de tenter un skype avec maîtresse à son ex-école de Erima dès la rentrée de janvier.  Demain dernier jour à Rapa nui : je crois que nous allons mettre une croix sur la ballade à cheval (on s’est trop régalé de celle à Ua huka, et faire une ballade pour faire une ballade…), par contre on va tenter une excursion en quad… si on peut !

Pour une éducation de qualité...

Mistigri et les 15 sa-moai!

N'est pas moai celui qu'on croit...!


Oh le petit boudinasse!

Samedi 28 décembre 2013


Mission « quad » (+ VTT) réussie, qui nous permet de faire un tour sur la piste conduisant au site de Vinapu où tous les moais se sont cassés le bout du nez, pirouette-cacahuète !  Il fait très chaud, et on décide d’aller à la plage, en fait un petit bout de sable au port, où nous avons la chance de croiser le chemin de la famille tortue, avec le papa tortue, et la maman tortue et le bébé tortue, venus se ravitailler.  Noé hésite à plonger caresser leurs carapaces, mais n’est pas très téméraire sur ce coup là.  Une heure de repos, une heure de gym, et préparation des sacs.  Demain en début d’après-midi, on s’envole pour le continent de l’Amérique du Sud, direction Santiago pour une nuit, puis San Pedro de Atacama : changement de page pour les suites de l’aventure !

Les pétroglyphes


Les péteurglyphes

Chapeau de moai: hauteur > 1m10, poids 630 kg!

Les zézettes!

La tortuga






10 commentaires:

  1. Magnifique!!! nous pensons fort à vous, profitez bien :-)) Nous suivrons avec émotions toutes vos aventures... gros bisous Anne, Yohann et Quentin

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  2. Vous nous faites rêver!!! Nous sommes heureux de suivre vos aventures! Bises

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  3. mouai, j'ai du mal à croire a toutes ces langoustes....y'a pas de photo, jean pierre a peur dans le noir et il brode pas mal des qu'il sagit de chasser quoi que ce soit...
    sinon Air France a reçu je sais plus quel award pour la qualité de ses chaussettes! (pas seulement en business)

    Et laissez donc reposer un peu le derriere de Noe avant de reprendre le cheval

    Bon noel a paques quand meme.
    biz

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  4. Connexion internet difficile à Rapa Nui! @LesLeroux: tu crois qu'on aura droit à un billet prime quand même pour l'Ouganda?! :)

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  5. on dirait que JP et Noe ont chacun trouvé un (petit) ver luisant dans las cuevas...
    je m'demande bien qui a trouvé le plus grand?

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  6. Salut la famille....

    Tout le monde vous embrasse!
    bisous
    jules et antoine

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  7. Martine Benhamou26 janvier 2014 à 13:49

    JP, vos photos st fantastiques. C'est un travail de pro, tout y est: la netteté, le cadre, les couleurs, l'originalité, vos sourires.
    Vos illustrations sont une vraie richesse. Merci de ns en faire profiter.
    Bisous
    Martine

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  8. salut les djeunes,
    superbe blog.
    superbes photos,
    bonne continuation et plein de bonheur.
    A+
    Alain Loria

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  9. C'est avec beaucoup d'émotions que je visionne vos magnifiques photos!!! Madame Christa a pu vous appercevoir à Ua huka pour le festival!!!
    Bonne continuation!!!
    Sarah

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