Russie

Vendredi 1er août 2014 – Moscou

Se lever à 1 heure du matin, ça ne nous était pas arrivé depuis un moment : à se demander s’il n’y avait pas une césarienne en cours, ou une péritonite qui couvait, et pas certain que ce sentiment soit très bon ?!...

En tout cas, nous voilà en partance pour l’aéroport de Tachkent, une dernière fois.  Gros coup de cœur pour l’Ouzbékistan, vous l’aurez compris, et encore une grosse surprise en embarquant pour le plus grand bonheur de Delphine : le Duty Free est ouvert ! A 3 heures du matin, c’est un fait assez rare, mais on va pouvoir se ravitailler en crèmes de beauté avant la Sibérie !

L’arrivée à Moscou se passe mieux qu’à Charles de Gaulle, et rien à voir avec Tom Bradley à Los Angeles !  Des douaniers gentils et souriants, qui vérifient le visa préalablement acquis, et nous remplissent et impriment notre petit papier d’entrée.  Finalement, le visa russe est peut-être un peu difficile à obtenir, encore que, c’est comme pour tout : si on choisit la « voie normale », ça peut prendre un peu de temps selon les relations diplomatiques du moment avec le pays concerné ; si on choisit la « voie express », qui est un peu plus onéreuse bien sûr, on ne nous pose pas de souci.  Mais surtout, une fois le visa en poche, les formalités à l’entrée du pays sont simples.  On se demande si pour faire Papeete-Paris, on ne va pas éviter Los Angeles et passer par « Mockba »…

Durant quasiment tout notre voyage en Russie, nous allons loger chez l’habitant.  Un peu comme à Cuba, nous préférons être au quotidien et au plus proche de la vie des russes, afin de mieux comprendre ce pays et ses habitants, dont nous avons une idée vague et un peu préconçue.  La Russie, c’est à la fois, le pays des tsars, Tolstoï, les matriochkas, Prokofiev, et puis la Révolution d’Octobre : bref, une histoire tumultueuse et une culture riche.  Vladislav nous accueille, et après nous avoir donné nos billets de train pour le transsibérien et de nombreuses explications sur notre trajet, la vie en Russie et dans le train, les points d’intérêt à Moscou, il nous laisse entre les mains de Tatiana, qui parle un peu le français.  Nous n’en pouvons plus d’attendre : nous trépignons, et malgré la fatigue, la nuit quasi-blanche, nous n’avons qu’une envie, aller au Kremlin !

Non refroidis par le récent et tragique accident du métro de Moscou, nous empruntons ce moyen de transport, très pratique et facile pour se diriger dans cette immense ville, aux boulevards concentriques avec comme point zéro : le Kremlin.  On arrive à se faire comprendre avec nos 3 mots de russes et nos 300 gestes de mains pour l’achat du nombre de billets, et nous voilà partis !  Mais beaucoup de russes parlent anglais ou tout au moins le baragouinent.

Le Kremlin désigne en fait une ancienne citadelle russe.  A Moscou, c’est une forteresse triangulaire, qui, après avoir été la demeure des tsars, est désormais le centre politique de la Russie.  Juste à côté, c’est la célèbre place Rouge, qui n’était pas vide (ça relève même de l’exploit de ne pas s’être pris un coup d’ombrelle par un car de chinois), il n’y avait pas non plus de jolie guide, mais la cathédrale de Basile le Bienheureux (comme quoi il n’y avait pas que des tsars rouge et terrible !) trônant au bout de la place est féérique.  On ne va pas vous faire un cours détaillé sur les cathédrales qui sont au sein du Kremlin, les sépultures des tsars, et les tours de la forteresse.  Nos photos n’ont aucune prétention non plus.  Mais quelle émotion de fouler nos pas sur ces lieux mythiques, de pénétrer dans ces églises aux icônes et aux murs si richement décorées : whaouh !


Nous faisons une petite pause en face du théâtre du Bolchoï, où Karl Marx nous surplombe, et nous nous disons qu’il y a un vrai décalage entre ce que nous pensions de Moscou et ce qu’il en est.  Globalement, les moscovites vivent comme des parisiens ou des new-yorkais.  On pensait que nous nous promènerions dans de grandes allées soviétiques sans charme, mais c’est loin d’être le cas.  En entrant dans Gum par exemple, un mall près de la place Rouge, on a cru être à Las Vegas : des boutiques partout, avec des fontaines au milieu des halls de lumière et des petits kiosques à l’allure du 19ème siècle.  Les voitures sur les grands boulevards sont plus qu’au goût du jour : ce ne sont pas de vieilles Lada, mais des 4x4 de ville flambants neufs partout.  Les russes sont vraiment super gentils, à part une ou deux vieilles caissières de supermarché, mais ce n’est pas pire qu’ailleurs.  Nous rentrons ce soir, bien épuisés, mais vraiment heureux d’être dans une si jolie, charmante et désarmante ville.

Devant la bibliothèque Lénine

Le Kremlin

Les 3 cathédrales du Kremlin



Prêt? feu!

Elle sonne, sonne, sonne


La tour d'Ivan le Terrible




Le jardin Alexandrovsky

Le musée d'histoire

La garde du soldat inconnu

L'entrée de la place Rouge

Eglise de la Vierge de Kazan

Cathédrale de Basile le Bienheureux

Elle n'est pas vide




Le théâtre du Bolchoï

Carlito

Samedi 2 août 2014 – Moscou, le cirque Nikulin, le café Pouchkine et les « Champs-Elysées »

Après avoir fait notre petite leçon de russe au petit-déjeuner, et travaillé les additions sans retenue en coloriage, c’est décidé : l’après-midi sera festive.  Hors de question d’aller à Moscou et ne pas aller voir le célèbre cirque Nikulin.  Et grand bien nous en a pris ! Michèle Torr au trapèze, des anneaux jonglant sur une vie d’amour d’Aznavour, des Mozart acrobates, Boris Eltsine en Monsieur Loyal, et un clown-maillot jaune du tour de piste : grandiose ! 

En sortant les étoiles plein la tête, on se dit que le moment est idéal pour un petit goûter au Café Pouchkine.  L’ambiance est feutrée, impériale, et les desserts juste à tomber par terre ! Dire que ce café n’existe que depuis 15 ans, et que c’était au départ une pure invention de Gilbert Bécaud : sacré farceur ! On imaginait pourtant bien Pouchkine en ces lieux en train d’écrire un drame ou un conte sur un coin de table.

Continuant sur notre ballade de fin de journée, on descend l’avenue Tverskaya, baptisée par les moscovites comme leurs « Champs-Elysées ».  Par contre, beaucoup moins de monde qu’à Paris, mais peut-être était-il un peu tard, les magasins étaient sur le point de fermer.  Les murs sont bardés de bustes sculptés dans la pierre de héros de la révolution : ça fait bizarre de se retrouver marchant à côté de Lénine !  On rejoint de nouveau le centre de Moscou, le Kremlin et la place Rouge, et même au 2ème coup d’œil, c’est toujours l’extase.  Les cloches des cathédrales, actionnées au pied et à la main sonnent 19 heures, et un concert de violonistes et violoncelliste de rue au pied de l’Eglise de la Vierge Kazan et du café Romanov au soleil couchant nous transportent dans de douces rêveries au pays des tsars…


C'est top les fontaines!

Les 3 klouns

Noé prend son pied! et quel pied!

Spéciale pour Jules (réalisée sans trucage et sans peluche)

Monsieur Pouchkine

Café Pouchkine

Sur Tverskaya


On ne s'en lasse pas...




Dimanche 3 août 2014 – Moscou, le mont des moineaux, le parc de la culture, et encore un cirque !

Encore une bien jolie journée sous le soleil de Moscou !  Notre rythme est bien établi depuis la reprise du voyage : petit-déjeuner, école pour Noé, et départ en vadrouille.  Aujourd’hui, on part au mont aux moineaux (ne nous demandez pas pourquoi ça s’appelle comme ça, on n’a vu que quelques pigeons de toute façon !), anciennement le mont Lénine, mais il y a eu beaucoup de re-baptêmes après 1991 : il paraît qu’on y a une très belle vue de Moscou.  Et bien, c’est amplement vrai ! Cette colline est face à l’université de Moscou, où le bâtiment principal est un des 7 immeubles dit staliniens restant de cette époque, et quel bâtiment ! Même si une plaque figure la faucille et le marteau au sommet de l’édifice, ce dernier en impose vraiment.  Le campus, que nous traversons, est très agréable, avec des parcs et des forêts tout autour.  Parmi nos réflexions en contournant les lieux, on se dit qu’on ne connaît pas grand-chose de la médecine russe : peu de publications à notre connaissance, et pourtant le niveau médical ne doit pas être mauvais.  Il y a quelques chirurgiens prestigieux, et surtout la médecine cubaine, dont la réputation est grande, fait partie de l’école de l’ex-URSS ?...
Le problème de la langue ne semble pas un bon argument… alors, si quelqu’un a un début de réponse, merci !

Mais revenons à nos moineaux et à la vue sur Moscou : merveilleuse !  On se demande même à un moment donné si nous ne sommes pas à New York, avec le World Trade Center en face de nous et le pont de Brooklyn un peu plus loin.  Nous redescendons sur la Moscova River… en téléphérique !  Il n’y a pas de neige, mais cela donne une petite idée de Moscou en hiver.  C’est également bien agréable de se promener le long des quais, en ce dimanche où nous rencontrons des touristes certes, mais aussi beaucoup de moscovites en promenade en famille, ou faisant du sport, avec des parcs et des zones réservées aux vélos, rollers, etc… 

On reprend le métro, en visitant quelques-unes des stations de la ligne n°5, qui est une ligne circulaire et qui fait partie des must à visiter à Moscou.  Effectivement, l’architecture vaut le coup d’œil, avec des dômes de lumières, des statues, des effigies, donnant parfois l’impression d’être dans un musée.

Puis, nous nous offrons une petite halte au parc Kulturi en réintégrant le centre de Moscou : là encore un endroit bien charmant fait de jardins au bord de la rivière, aménagés pour tous les goûts – les sportifs, les enfants jouant dans les fontaines à eaux, les lascifs se prélassant au soleil, les amateurs d’art admirant les sculptures disséminées dans le parc…  Des petits stands genre kermesse offrent de quoi se restaurer.  Nous allons décevoir les amateurs de cuisine, car nous n’avons pas encore goûté les plats traditionnels russes, sauf si le cheeseburger en fait partie !  On n’a pas le temps pour l’instant de s’arrêter déguster tranquillement un bon petit plat russe : il y a tant de choses à voir dans cette ville, on a bien fait d’y consacrer quelques jours ! Et encore on est impatient de découvrir Saint-Pétersbourg maintenant, mais ce sera à l’occasion d’un autre voyage… Ceci étant, certainement qu’en nous enfonçant au fin fond de la Sibérie, on ne va pas être déçu pour les tests culinaires. 


Bref, cela fait 6 ou 7 heures qu’on marche, qu’on marche, qu’on marche… et nous finirons la journée à aller voir un cirque aquatique, que Tatiana, notre hôtesse, nous a chaudement recommandé.  Comme il n’y a de représentations que le week-end, on fait un petit plaisir à notre bonhomme qui nous suit partout, et puis un peu à nous aussi, grands enfants que nous sommes !  Une fois de plus, nous ne serons pas déçus.  Sous des airs un peu plus modestes que le Nikulin, voire plus amateurs, nous avons assisté à un spectacle de haut niveau.  Franchement, vous avez déjà bu des aras danser sur Village People, YMCA ?!!! Sans parler du jeu de lumières sur les fontaines, des patineurs rappelant Holiday on Ice, des acrobates aussi très étonnants (Jean-Pierre a été stupéfait du numéro des frères Karamazov : c’est vrai que tenir tête sur tête, c’est pas évident !), et notre Noé aux anges !  Que c’est bon d’entendre le petit loup rire de si bon cœur, et pénétrer à fond dans ce monde de fantaisie.  Mais tout cela l’a encore bien épuisé : il s’endort en moins d’une minute dans le métro du retour.  Il commence à nous donner un peu ses impressions de ce voyage, même si cela reste des instantanés la plupart du temps (instantanés parasités par ses parents, selon que ces derniers le fassent râler ou pas, bien sûr !), mais, en tout cas, la Russie, Moscou, il adhère : « Moi, j’aime bien ce pays, les gens en plus, ils sont gentils. »

Underground

On ne se mockba!

L'Université

World Trade Center



Les coéq'

Pirate de la Moskova

Water folie

L'archange Noé terrassant le dragon

Cathédrale du Christ le Sauveur

Les menteurs!
Staline câline Sakhaline ma cousine
Aladin et l'horloge merveilleuse



Lundi 4 août 2014 – Moscou, un dernier tour de piste

4 jours à Moscou, c’était bien : et encore, on n’a pas tout fait !
Alors, on profite de cette dernière journée pour aller sur la rue piétonne de l’Arbat, quartier un peu bohème, un peu artiste de la ville, peut-être un peu moins animé en ce lundi après-midi, mais il y a de nombreux petits cafés en terrasse, des peintres et dessinateurs de rue, quelques chanteurs (pas tous des révélations de la nouvelle star russe d’ailleurs)… De là, nous rejoignons un des quai de la Moskova, où nous prenons un bateau pour faire un petit tour jusqu’au Kremlin.  A côté du Kremlin, il y a le petit quartier de Kitaï Gorod, encore en reconstruction, mais Jean-Pierre me conduit juste devant la maison des Romanov : c’est pas romantique, ça ?!...  Et puis un dernier coup d’œil sur la place Rouge et la cathédrale, et il n’y a pas que Basile qui est bienheureux : vraiment, on ne s’en lasse pas !

Quartier de l'Arbat

On sait lire le cyrillique, mais pas encore l'écrire

Ministère des Affaires Etrangères

Pierre le Grand






Au 1er plan, les Romanov, et derrière Staline

Ce n'était pas le chocolat de chez Pouchkine, mais en face du mausolée Lénine, il n'est pas mauvais non plus!

Mardi 5 août 2014 – Souzdal

Souzdal est une toute petite ville qui compte moins de 15 000 habitants à 200 km de Moscou, que l’on rejoint après 4 heures de bus.  On traverse des forêts, des forêts, des forêts, puis quelques champs, et enfin Souzdal se dessine, une vraie perle avec ses 11 églises et ses 5 monastères au milieu de la campagne.  Fondée au 11ème siècle, il y avait même 30 églises à une certaine époque, presque plus que d’habitants !  En fait, cette petite localité a connu son apogée sous les Riourikides, les tsars d’avant la dynastie des Romanov, dont Ivan le Terrible est celui qui a laissé son nom frémir dans l’Histoire.  Vous l’aurez compris, il s’agissait surtout d’un lieu de prières, de gré… ou de force, pour certains, et surtout certaines.  La rude époque communiste a somme toute préservé cet endroit en l’excluant des grandes voies d’accès routier et ferroviaire, ce qui a limité son développement, mais la ferveur orthodoxe à Souzdal semble être toujours très présente.

Une beauté slave d’au moins 1m80 nous accueille (Jean-Pierre a cru que c’était un cadeau pour lui, mais Dulcinée- Fifine a vite remis les pendules à l’heure…trop petit pour elle ,qu’elle a dit, pfffff !!) et nous dépose chez Lyzia, une charmante mamie : nous avons bien cru un instant être largués au milieu de la campagne russe, mais en fait  Lyzia habite à 2 pas du centre-ville.  Nous constatons que les russes sont très discrets quand ils accueillent des étrangers chez eux : c’est comme si toute la place nous était laissée, alors que nous sommes des intrus.  Là, il n’y a pas un mot de français, anglais, espagnol ou tahitien commun entre Lyzia et nous : nous faisons nos preuves en russe, et c’est assez amusant.  Vraiment, cette langue nous plaît, et les caractères cyrilliques ont un côté ludique donnant envie d’aller plus loin dans notre apprentissage.  On commence à décrypter pas mal de mots sur les affiches autour de nous, les magasins, les étiquettes,… c’est rigolo !  Noé a plus de mal à s’y plonger, si ce n’est pour dire « merci », encore trop imprégné de 4 mois d’espagnol, mais les caractères russes l’intriguent.

Nous avons 2 jours à Souzdal, alors on prend notre temps, d’autant plus que, comme en France, les musées sont fermés le mardi.  Il existe un petit Kremlin au centre de la ville, avec des murs en terre datant du 11ème siècle, mais visiblement rénovés dans la 2ème partie du 20ème siècle.  Les coupoles étoilées de la cathédrale de la Nativité de la Vierge nous donnent l’impression d’un palais des mille et une nuits, ce que dément à peine son cœur regorgeant de fresques dorées.  Dans les églises orthodoxes, les sculptures et effigies sont proscrites : c’est pourquoi on trouve des icônes peintes et des tableaux représentant des scènes des évangiles ou des patriarches, des murs au plafond.  Ce qui est étonnant aussi, c’est le décalage entre l’extérieur imposant de ces églises à 5 coupoles et leur intérieur presque étroit, mais la messe se tient debout chez les orthodoxes.  Autour du Kremlin, il y a de nombreuses petites boutiques, des antiquaires surtout, des calèches, et des arcades de galeries marchandes regorgeant de souvenirs.  On s’extasie aussi devant les isbas, les premières que nous voyons en si grand nombre à chaque coin de rue.  On terminera la promenade aujourd’hui par le monastère de la Déposition de la Sainte Robe.  D’où vient ce nom ? Jamais entendu parler, mais le monastère est toujours actif, un peu décrépit des murs et des habitants, mais la nonne qui barre l’accès au clocher est toujours bien alerte !  220 marches selon la police, 234 selon les organisateurs : la différence est infime, comparée au sentiment d’extase de la vue sur Souzdal et sa campagne vallonnée d’en haut du clocher.


On en garde un peu pour demain, et on rentre chez Lyzia, qui nous a préparé un délicieux repas, pas encore typiquement russe, si ce n’est le concombre salé dont les russes raffolent, surtout avec la vodka, mais on se contentera de thé, autre boisson nationale.  On a repéré pour demain un petit endroit qui servirait des spécialités russes depuis plus de 300 ans : à suivre !...

Le Kremlin de Souzdal

Le clocher au plus de 200 marches

Petite isba dans Souzdal


Poupon tahitien sur poupée russe

Bretzels en pagaille

Le palais d'"Aladin le redoutable"


Eglise de Saint Nicolas

Mamouchka, mamouchka

Des girolles, je le crois pas!

Fruits des bois

Noé et la nonne cerbère




Mercredi 6 août 2014 – Souzdal

Un peu d’école ce matin avant de repartir à la découverte de Souzdal.  On remonte la rue Lénine, dont une statue trône près d’une place centrale que nous supposons être celle de la mairie, et on arrive au monastère du Sauveur-Saint-Euthyme, le plus grand de Souzdal,  entièrement rénové et agencé en successions de petits musées au travers de ses différents édifices.  Le contenu est assez hétéroclite, avec des objets du 11ème au 20ème siècle : icônes, livres, cinéma, fresques,… on trouve un peu de tout.  Mais surtout, nous avons la chance d’assister à un mini-concert vers 11h de cloches de la cathédrale au centre du monastère : les yeux levés au ciel, nous comprenons mieux ce que veut dire « entendre les cloches tintinnabuler ».  Quelle douce mélodie ! 

Un petit pont nous conduit de l’autre côté de la rivière Kamenka, qui sépare la petite ville de Souzdal en deux.  C’est une promenade bucolique, offrant une jolie vue sur le Kremlin en haut des collines, qui nous conduit au 2ème musée de la journée : celui de l’Architecture en bois et de la vie paysanne.  En fait, l’Etat soviétique avait acheté un peu partout dans des villages préservés de Russie, des isbas, des moulins, des refuges à grains, tout en bois, qu’ils ont fait démonter et remonter à l’identique à Souzdal dans le cadre de ce petit musée, qui est sans prétention mais vraiment charmant.  On découvre enfin l’intérieur des isbas et les troïkas, comme dans la chanson de Boris et Natacha.  Et Noé est ravi : loin de râler devant ces expéditions culturelles, il participe grandement, et est curieux de tout.  On rencontre des moscovites, qui parlent un français parfait, et nous décrivent Moscou comme une « ville capitaliste ».  Réflexion faite, le terme n’était pas exactement ce qu’ils voulaient nous dire, à savoir simplement que Moscou avait perdu un peu de son identité russe authentique.  Et ce sentiment d’ambivalence semble être toujours présent chez les russes : garder leur identité d’avant 1917, puis la révolution, puis maintenant… Tant de transitions en un siècle, ce n’est pas facile de s’adapter et de savoir qui on est.  En tout cas, ce que nous leur disons sur leur pays, à savoir qu’on le trouve magnifique et ses habitants très gentils, leur va droit au cœur : ils savent ce que la presse internationale dit d’eux et de leur pays, et l’amalgame n’est jamais bon.

Quant à la pause déjeuner, pour l’instant, on va vous décevoir : aucune originalité prévue pour la prochaine verrine, on en est toujours à salade russe (qui n’a rien à voir avec celle des cafétérias tout de même) et caviar rouge…


Nous prenons le train, le mythique Transsibérien, cette nuit, départ à 2 heures du matin, et nous arriverons en Sibérie, à Tomsk, après-demain. Jean-Pierre interpelle chaque passant en disant « prostatite » : loin d’informer toute la ville d’avoir contracté une maladie urologique, cela signifie « excusez-moi » en russe, et nous sommes à la recherche d’un supermarché pour quelques courses afin de tenir un siège pour les presque 48 heures de train !  Alors à dans 2 jours à Tomsk ! - Alors, je m’insurge, Delphine a une prononciation de m…. et je dis « prostiche », ce qui n’a rien avoir avec mes problèmes urologiques, dont d’ailleurs elle est la principale coupable, ni avec la célèbre postiche de JP « le terrible », cousin d’Ivan du même nom! Ouf, justice est faite !



Couvent de l'Intercession

Monastère de Saint Euthyme



Le marteau et la faucille versus la croix gammée 

Le nouveau précepteur de Noé


Petit bain dans la Kamenka


Les belles des champs


Isba...
... contre des moulins à vent!


Troïka

Intérieur d'une isba





Jeudi 7 août 2014 – Le Transsibérien
Vendredi 8 août 2014

Lyzia a été une hôtesse vraiment charmante.  Son affaire a l’air en plus de tourner pas mal : de nombreux français sont venus mercredi soir pour passer la nuit. Lyzia a veillé avec nous jusqu’à minuit le taxi qui devait nous conduire à la gare de Vladimir.  Nous la quittons en la remerciant vraiment chaleureusement.

Notre petit Noé a été bien courageux de prendre ce train à 2 heures du matin.  Endormi sur la canapé de chez Lyzia, nous avons dû le réveiller au moins 3 fois, et il a été super mignon.  A la gare de Vladimir à 1 heure du matin, il n’y a pas grand monde.  Grand moment de solitude devant la machine à café pour trouver la touche « café sucré », mais une gentille dame russe vient rapidement à notre secours.  Ceci étant, savoir déchiffrer un peu le cyrillique encore une fois nous rend bien service.  Le russe est une langue indo-européenne, et comporte plus de mots qu’on ne le pense, que l’on connait ou devine étymologiquement.

Le train N° 038 arrive en gare, et nous montons dans notre wagon après avoir montré nos billets et passeports à la « provodnitsa ».  C’est habituellement une femme, hôtesse du wagon, qui prépare les couchettes, l’eau chaude, passe un coup d’aspirateur dans les couloirs et les couchettes, et rend service en vendant quelques provisions ou souvenirs à bord.  Elle nous accompagne à notre wagon-couchettes, où les lits sont déjà prêts, couvertures, serviettes, petite brosse à dent, dentifrice, et même chausse-pied nous attendent !  Nous prenons place avec un peu d’organisation pour faire tenir nos sacs-à-dos, mais ce n’est pas pire que la cabine de bateau de l’Encantada aux Galapagos.  Noé est un peu excité : tout cela l’a bien réveillé, et il adore être en mode camping !  Ceci étant, à peine le train reparti, nous nous endormons au rythme oscillant du wagon sur les rails.

Au petit matin, c’est Jean-Pierre qui est tout excité et nous lève : devant nous, les paysages de la Russie européenne continuent de défiler.  Des près, des champs, des forêts, des isbas avec chacune leur jardin-potager, la Volga : c’est sauvage, magnifique, et on a du mal à imaginer ce que ça peut donner en hiver, mais on devine que cela doit être rude.
On ne manque de rien à bord.  Il nous a été difficile de trouver vraiment sur les guides, sur les blogs, sur internet, ce qu’il y avait ou pas à bord du transsibérien côté commodités et vie pratique.  Alors voilà notre expérience :
Chaque couchette est donc bien fournie comme indiquée ci-dessus, et gratis.
Au bout du wagon, un grand samovar permet d’avoir de l’eau chaude en permanence gratuitement.  Sinon, on peut acheter des boissons en bouteille, thé, café, snacks, friandises ou plats à réchauffer auprès de la provodnitsa.  Mais notre grande surprise a été de nous voir apporter un repas sans contribution à midi, assez copieux même, et sans que l’on n’ait rien demandé, voire même impossible de refuser.  Autrement dit, on ne va pas mourir de faim, d’autant plus que lors d’arrêts en gare sur le trajet, il y a toujours un petit kiosque où se ravitailler.  Il y a des toilettes au bout de chaque couloir, un petit lavabo, mais pas de douche : alors toilette de chat pour tout le monde !  Quant au chargement des téléphones et ordinateurs, il n’y a aucun problème : des prises électriques, 220V, sont présentes dans le couloir du wagon, environ 4 ou 5.  Par contre, impossible de checker les mails : il n’y pas internet à bord ! Les horaires du train sont toujours indiqués selon le fuseau horaire de Moscou : aux passagers de calculer le décalage, s’ils veulent se mettre à l’heure du jour.  Voilà pour l’essentiel et que dire de plus, sinon que la température est maintenue à 20-21°C, et qu’une petite musique d’ambiance vient vous bercer de temps à autre  ?!...  Ah, si ! Nous imaginions les hôtesses du genre cerbère du wagon : que nenni ! Nous ne sommes tombés que sur des femmes loin de toute hostilité, agréables et charmantes devant nos efforts de parler en russe ; vraiment, une bonne surprise !

Alors comment on s’occupe toute la journée ? D’abord, on a eu du sommeil à récupérer et une bonne sieste a été de rigueur et facile, tous bercés comme des bébés ! Ensuite, pour Noé, ce fut l’occasion de faire un peu d’école, mais on a zappé l’écriture (pas facile dans le train surtout quand on en est encore à l’apprentissage des cursives, ça bouge !).  Par contre, c’était le moment idéal pour faire un dessin et un coloriage de la cathédrale de Basile le Bienheureux, et surtout découvrir Pierre et le Loup en musique sur Prokofiev : pile poil dans l’ambiance, et le petit a adoré !

La première nuit approche en quittant Perm, grosse ville sur la Kama, un autre grand fleuve russe, et nous allons traverser l’Oural, frontière entre 2 continents : demain, nous nous réveillerons en Asie.  Au début, on s’était mis en tête qu’on s’arrêtait dans la nuit à Iekaterinbourg, tristement célèbre pour avoir vu la fin des jours de la dynastie Romanov, mais non.  Dans un sens, ce n’est  pas plus mal, car l’arrivée à 1 heure du matin deux fois de suite aurait été fatigante, et ce n’est pas certain que Iekaterinbourg ait un si grand intérêt touristique.  Par contre, il a fallu revoir nos calculs à la hausse : on pensait passer 2 nuits et 1 journée dans le train, ce sera 3 nuits et 2 journées. Aucun souci, on est bien, là !

Dans la nuit, Delphine a bien senti le passage de l’Oural avec ses montées et descentes, mais c’est la seule.  Les hommes ont dormi profondément, comme des bébés.  Le trajet s’écoule tout doucement, marqué par les arrêts du train et les paysages de la taïga qui défilent.  Il n’y a que Jean-Pierre qui se risque à descendre du train à chaque arrêt, et a même failli rater le train en se trompant de quai une fois !  Pas de bonne surprise aujourd’hui : personne ne nous a apporté un petit repas de midi.  Alors, nous avons testé le wagon-restaurant.  La carte proposée est grandiose, mais c’est un doux mirage : peu de plats sont en réalité disponibles.  Ca va, on s’en sortira quand même !

Il n’est pas facile de se mettre sur le bon fuseau horaire, mais en tout cas, nous allons essayer de ne pas nous coucher trop tard ce soir, car demain matin, il faudra être debout à 5h30, heure de Moscou.

Petit-dèj bien mérité!

Sourire ravi: JP n'a pas raté son train!

Notre train

Le coin de la provodnitsa

Avant l'Oural, encore l'Europe

Scène de désolation!

Matriochkas volées à tata Sophie!

En gare de.... devinez!

Juste pour le fun

Toujours l'Europe

Et on attaque la Sibérie



La taïga


Sur la Kama... sous Tra



Samedi 9 août 2014 – Tomsk : pouce !

Allez, debout ! Tout le monde descend ! Si Tomsk n’est pas sur le parcours de tous les transsibériens, pour nous, c’est la destination finale de celui que nous avons emprunté.  C’est quand même bon de poser bagage sur terre et respirer le bon air frais de Sibérie pour presque 48 heures.  Ca, pour être frais, il est frais le grand air : en plein été, à 11h du matin, 15°C il fait !  On ressort les petites laines ! 

Avec Tomsk, nous découvrons une fois de plus un vrai bijou de la Sibérie occidentale.  Le bus nous conduit à l’avenue principale, l’avenue Lénine, qui est entourée de parcs où se déroulent en ce samedi des démonstrations sportives en tout genre : gym, course, kickboxing… Ca doit être bientôt la rentrée en Russie, et les clubs sportifs cherchent à recruter.  Ca donne en tout cas une jolie ambiance festive à la petite ville.
Nous remontons donc l’avenue Lénine jusqu’à la colline de la Résurrection, où heureusement se trouve un petit musée avec une tourelle, juste prêts à nous abriter au moment où la pluie commence à pointer son nez.  Nous n’avons pas compris grand-chose au musée, qui retrace l’histoire de Tomsk, ville fondée en 1604,par Boris Goudounov ,celui la meme de l’opera de Moussorgki (ça, on a saisi), mais Noé nous a trouvé « les parents les plus chouettes du monde » de l’emmener là : les enfants, allez comprendre !  Il paraît qu’en haut de la tourelle, on peut observer 7 des églises de Tomsk : honnêtement, nous ne les avons pas comptées, mais la vue sur le centre ville et Tom, la rivière qui le traverse, était très jolie, même sous la pluie.  Le soleil remontre quelques rayons, nous nous enhardissons en laissant tomber le petit pull, et on se ballade durant des heures dans les anciens petits quartiers de Tomsk, qui mérite bien son surnom de « capitale de l’architecture en dentelles de bois ».  C’est joli et poétique, non ?... Hé bien, c’est ainsi qu’on peut décrire effectivement le paysage.  En rejoignant le centre-ville, nous côtoyons le mélange des anciennes isbas, parfois rénovées comme les maisons du dragon ou du paon, parfois abandonnées, et les immeubles qui se dressent avec un air un peu hirsute.  Une fois de plus, les russes que nous rencontrons sont très avenants, dans le bus, sur le marché… Quand on leur dit qu’on vient de France, les yeux s’écarquillent : la France, c’est Paris, et les russes adorent, et la France, c’est tellement loin !  Même si nous n’avons pas le sentiment que la Sibérie soit si éloignée et inaccessible après nos quelques mois de voyage et de kilomètres déjà parcourus, si nous nous mettons à la place d’un parisien de France ou d’un russe de Sibérie, alors oui, c’est loin…
L’autre belle surprise a été de découvrir dans un petit resto, où nous nous sommes arrêtés déjeuner, sur la carte des vins des crus de Carcassonne et surtout quelques exemplaires des cuvées de Gérard Depardieu, nouvelle icône russe !  Jean-Pierre a craqué : il a pris un carpaccio de thon, ça sent le syndrome de manque !  Et pour la justice (cqfd contentieux précédent), la serveuse a fait remarqué à Delphine qu’elle prononçait très bien le russe: na ! Faut dire que le pourboire était conséquent (note du JPD jaloux)…


Enfin, vraiment, nous sommes très contents de cette petite halte non classique sur le trajet du transsibérien, et attendons demain pour découvrir Tomsk un peu plus encore.  Ce soir, nous sommes un peu fatigués : l’air de rien, on accuse notre décalage horaire.  Une bonne petite chachlik (brochette), et au lit !

La Tom, et pas de Savoie

L'ancienne porte d'Or de Tomsk


Refuge sous la pluie

Au hasard des routes de Tomsk










Où la tradition côtoie la modernité

La maison du Dragon 


La maison du Paon

La maison germano-russe

Détail, et ce n'est pas peu dire!

Jean-Pierre n'y croit toujours pas!



Dimanche 10 août 2014 – Un Tomsk et ça repart…

Ca fait du bien quand même de dormir dans un vrai lit ! Le lever a été difficile pour tout le monde…  Nous repartons à l’aventure de Tomsk Sawyer (comme ça, on vous les aura toutes faites !), en attaquant cette fois le côté est de la ville et le sud.  Du côté du fleuve Tom, le district Zaistotchye est tout aussi charmant avec ses maisonnettes en bois sur l’avenue Tatarskaya que ce que nous avons vu hier.  Il y a même quelques pêcheurs du dimanche au bord du fleuve.  Nous les avons observés silencieusement pendant un moment, surtout que l’un d’eux semblait s’affairer avec sa ligne qui tirait avec force.  Jean-Pierre et moi étions stupéfaits et impatients de voir cette belle prise.  Il n’y a que Noé, qui n’a pas encore lu « le Vieil homme et la Mer » et ses rêves, ou bien qui a l’œil du pêcheur de la baie de Atiha plus averti, qui nous a dit d’emblée : « C’est pas une prise ; il a accroché quelque chose ; ça se peut pas que ce soit un poisson… »… et qui avait raison : une belle branche d’arbre !

Nous rejoignons l’avenue centrale, Lénine, et déambulons un bon moment devant les différents bâtiments de l’université de Tomsk, qualifiée de « Oxford de Sibérie », avec ses jardins tout autour.  Puis l’avenue Lénine se termine enfin, sur les jardins de Laguerny et un majestueux monument aux morts avec la flamme du souvenir de la guerre de 1941-1945.  Et oui, pour les Russes, la 2ème guerre mondiale n’a débuté qu’en 1941, Staline pensant faire ami-ami avec le voisin germanophone ( ?!)…  Du haut des jardins de Laguerny, nous avons la surprise de revoir le Tom, qui fait un crochet par là (on dit « à Tom crochu » - celle-là, elle est de Jean-Pierre, la boucle est bouclée !).

Nous faisons quelques courses pour la journée de demain dans le train, et nous constatons, que pour un pays socialiste, tous les magasins, alimentation, coiffeurs et autres, sont ouverts le dimanche… à bon entendeur… Aubry, Besancenot, Merdanchon…et tous les 35 heuristes vont être bientôt seuls au monde.
Enfin, nous aurons encore bien cavalé aujourd’hui : c’est vrai que l’air de rien, on en avale des kilomètres à nous promener ainsi, et Noé qui suit, sans broncher ; c’est bien agréable.  Et au risque de décevoir certains, côté bulletin météo : grand soleil aujourd’hui sur la Sibérie, manches courtes et crème solaire de rigueur !


Nous reprenons le train ce soir, et nous arriverons dans 2 jours (cette fois, le compte est bon) à Irkoutsk, au lac Baïkal, où nous nous poserons une petite semaine.

Tomsk Sawyer et les 3 ours

La Tom crochue

Comment ça j'ai le sourire crispé?!

On lui dit à la dame qu'elle a un truc qui lui pend dans le dos?

Delphine est rentrée après minuit!

Elle n'a ramené que la barbe, ce qui laisse Noé dubitatif?...!
Ca mord, ça mord!
La maison de Mickey

Allez, tous aux bouleaux!



Lundi 11 août 2014 – Le Transsibérien

Nous avons donc embarqué la veille au soir à la gare de Tomsk 1.  Il n’était pas si évident d’obtenir des renseignements à la gare, sur l’horaire du train, si on ne s’était pas trompé de gare, car aucune annonce n’était disponible, même pas en cyrillique.  Finalement, voyant un troupeau de passagers se diriger vers le quai numéro 1, nous les avons suivi tels les moutons de Panurge : c’était bien ça !  Nous nous installerons à peine dans notre wagon car la correspondance est prévue dans 2 heures à Taïga.  Arrivés à Taïga, nous avons eu un petit moment de panique : coincés entre 2 quais, nous cherchons, sacs sur le dos, une passerelle où rejoindre la gare et voir où est notre futur train.  Dans un sens, dans un autre, rien !  Nous accostons un monsieur en uniforme à qui nous montrons notre billet, et qui nous dit que « poedz » (train en russe), 2 petits doigts qui se baladent signifiant « parti » ! Comment ça parti ???? Là, Fifine dégaine son téléphone avec horloge internationale, et dit en même temps avec agitation : « niet parti ! heure Moscou tak ! gde poedz (où train) ???? ».  Non mais, ils ne vont pas lui faire croire que le train a pris la poudre d’escampette en nous laissant à presque minuit au fin fond de la taïga, et en plus, faut leur expliquer comment ça marche les billets du transsibérien ?!!  Finalement, notre monsieur en uniforme, gentil comme tout, nous montre comment passer sur le quai principal de la gare, là où se trouve notre train : en fait, il fallait traverser les rails juste sous le nez de la locomotive, comment n’y avions nous pas pensé ?!...

C’est une adorable provodnitsa, Alyona, qui nous accueille, et avec ses quelques mots d’anglais et nos prémices de russe, nous aurons un bon fou rire à essayer de nous comprendre.  Allez, dodo pour tout le monde, Noé a déjà capitulé.

Le lendemain, nous traversons toute la journée des forêts de plus en plus denses, bordées de champs de fleurs, de quelques isbas avec des réserves de bois coupé pour l’hiver.  La journée passe assez vite : là encore Noé n’est pas lassé de ces longs trajets, voire il s’en amuse.

D’emblée nous nous calons sur l’heure d’Irkoutsk, +5 heures par rapport à Moscou.  Et au petit matin, le soleil n’ayant pas encore montré le bout de son nez, Alyona, la provodnitsa de nuit, vient gentiment nous réveiller, avec le sourire, pour nous prévenir de notre arrivée prochaine.  On plie draps et bagages, et on sort le bout du nez, sentant bien qu’il fait beaucoup plus frais ici, au cœur de la Sibérie.  On s’imagine assez bien à la vue du chemin parcouru jusqu’à présent, qu’il y a 100 ou 200 ans, quand on était envoyé en Sibérie, c’était bien le bout du monde : il en fallait des semaines pour rejoindre Moscou à cheval, et encore quand ce n’était pas l’hiver ! 


Conseils aux voyageurs :
A noter que dans ce train-là, il y avait une prise 220V dans le wagon pour recharger le téléphone, mais elle ne fonctionnait pas.  Par contre, au wagon-restaurant, on pouvait recharger ordinateur, tablettes, etc… pour 50 roubles.
Une hôtesse est également passée également aux heures des repas avec un petit chariot contenant friandises, nouilles déshydratées, boissons.

Sur de nombreux blogs ou sites de voyage, nous avions lu que faire Tomsk-Irkoutsk était une vraie galère, avec un train très lent, un arrêt de 6 heures à Taïga… Nous n’avons pas eu ce souci : Tomsk-Taïga en 2 heures, et ensuite 40 minutes pour changer de train à Taïga pour un transsibérien qui va normalement à Vladivostok.

Taïga, taïga

En Sibérie orientale

On est super bien organisé maintenant!




Mardi 12 août 2014 – Irkoutsk

Nous sommes arrivés très tôt, à 6 h du matin, et il faisait frisquet avec 12°C seulement : nous sommes au fond de la Sibérie orientale !  Marina nous accueille et nous conduit chez Tatiana, chez qui nous passerons la nuit à venir, mais en attendant,  Noé et sa maman repiqueront un petit somme en attendant que la maisonnée se réveille.  Un bon petit thé-café, puis Marina nous rejoint et nous donne quelques explications sur Irkoutsk et la suite de notre voyage.  Partant demain pour l’île d’Olkhone, située au milieu du lac Baïkal, nous profitons de la journée pour visiter Irkoutsk.  Celle-ci n’est pas située exactement sur le Baïkal, mais est la grande ville la plus proche du lac, traversée par la rivière Angara, qui se jette ensuite dans le lac.  Fondée en 1652, garnison cosaque et point de départ des excursions marchandes vers la Mongolie et la Chine, elle fut entièrement rénovée au 19ème siècle sous l’impulsion notamment des femmes des « décembristes », ces notables russes qui s’étaient révoltés contre le tsar Nicolas 1er et envoyés en Sibérie pour leur peine.  Le fait remarquable (et tellement romantique !) est que les épouses de ces révoltés les ont non seulement suivis jusqu’ici, abandonnant leur biens et leurs vie aisée, mais ont surtout contribué à refaire des cercles sociaux et établir une vie de type occidentale dans ce coin reculé de Sibérie : construire de jolies maisons, faire un hôpital, des églises,…  La plus célèbre d’entre elles est Madame Volkonski, surnommé la princesse de Sibérie, et dont la demeure est devenue désormais un musée, reconstituant la vie des décembristes au 19ème siècle. 
Le square Kirov est la place centrale de Irkoutsk, là où se trouvent toutes les administrations, dont une petite douma.  Nous avons la chance de loger juste à côté.  En remontant au nord du square, on arrive sur la rivière, et un quartier où sont alignées des églises orthodoxes, une église catholique romaine, et même une synagogue pas très loin.  L’architecture de Irkoutsk mêle maisons en bois, plus ou moins brinquebalantes, et nouveaux édifices.  Après avoir fait un petit tour au centre historique et au marché, fort animé (on constate vraiment que les russes ne manquent de rien : même au fond de la Sibérie, on se croit dans n’importe quel pays de consommation à l’occidentale), nous rentrons tranquillement chez Tatiana. Et encore des girolles, des cèpes, des fruits rouges comme jamais !
 
Un peu de devoir pour Noé (qui est d’ailleurs très content d’avoir reçu un message de son ex- maîtresse de section des grands !), et puis repos et préparation du pique-nique pour demain.  En effet, c’est en hydroglisseur sur le lac Baïkal que nous rejoindrons l’île d’Olkhone !

Eglise du Sauveur

Eglise de l'Epiphanie


Les enfants de la famille Romanov, désormais sanctifiés: Alexis, Tatiana, Maria, Olga et Anastacia

Monument des fondateurs de la Sibérie

Devinez le titre du film!

Sur la rivière Aranga



Dans Irkoutsk


Les fruits des bois de Sibérie: de la tarte, de la tarte, de la tarte!

Quelqu'un est tenté par un poisson du Baïkal?

Emile a pris 2 ailes en cyrillique!

Oh non! pas les devoirs!

Bon d'accord, mais que la lecture!

La Porte de Moscou

Le musée  décembriste Volkonski

Mercredi 13 août 2014 – Ile d’Olkhone sur le lac Baïkal

Marina nous accompagne ce matin au petit port d’Irkoutsk, où nous prenons vers 9h le bateau, qui ressemble un peu à ce qu’était le Moorea express, enfin côté intérieur, en son temps.  Une grande panique prend Delphine, qui voyait tout le monde affublé de son pique-nique, court chercher un magasin ouvert à cette heure pour acheter de quoi survivre jusqu’en fin d’après-midi.  Jean-Pierre se moque, disant que sur un bateau voyageant 7 heures, forcément il y a de quoi se restaurer à bord.  Mais ayant déjà eu des mauvaises surprises au bout de 8 mois de voyage, la mère prévoyante qui résonne en elle n’en tient pas compte, se voyant déjà accaparée par la marmaille affamée !  Et elle invective fortement ce pauvre père, qui, se rappelant la tête de l’homme en uniforme à la correspondance du transsibérien à Taïga osant lui dire que le train était parti, ne pipe mot…

Chacun a une place assise, mais l’hydroglisseur est loin d’être plein, ce qui permet à chacun de se trouver une petite place près d’une fenêtre pour observer le paysage.  Il y a aussi un tout petit pont, où il fait bon aller respirer de temps à autre, ou échapper à la climatisation mise aux températures de Sibérie en plein hiver !  Jean-Pierre se moque, voire ricane !, de la mère dite prévoyante: un petit bar se trouve aussi à bord, offrant thé, café, chips, chaussons au saucisson, Mars, Snickers et même la friandise préférée de Papy Jean-Louis, le Bounty !  Mais gentleman, il ne le fait (presque) pas remarquer (mais là, j’écris sous sa dictée et ses menaces, ô comble de l’humiliation !)…

Nous remontons d’abord la rivière Angara, dont les quelques vaguelettes formées par le vent nous font sursauter de nos fauteuils à un rythme régulier.  Puis, enfin, s’ouvre le lac Baïkal, l’un des plus grands lacs au monde, le plus profond aussi, mais surtout la réserve en eau douce d’Asie la plus importante.  Il est probable qu’un jour, sous l’effet des plaques tectoniques, le lac Baïkal devienne mer et sépare l’Asie en 2.  Le lac Baïkal recèle également un écosystème à protéger, mais nous avons une petite semaine pour le découvrir.  Sur le bateau, nous rencontrons un couple de jeunes mariés moscovites, dont le mari parle un peu français, et qui vient une semaine en voyage de noces sur Olkhone.  Ceux-ci nous offrent une barrette de chocolat de leur mariage, le 9 août 2014 : nous leur apprenons que c’est la Saint Amour sur notre calendrier, ce qui les rend tout heureux.  Nous échangeons nos adresses avec peut-être le bonheur de les rencontrer à nouveau durant notre séjour sur cette petite île.

Enfin, nous amerrissons à Khoujir, la ville principale de Olkhone : pas de débarcadère, on se le fait comme en ’44, direct sur la plage.  Il y a plein de gens en maillots de bain, alors que moi-même je porterai volontiers un petit pull… Là où le calvaire commence (surtout pour Jean-Pierre, mais il n’y avait pas 12 stations, seulement 3 petits arrêts pour reprendre souffle !), c’est la petite côte à monter jusqu’au parking où nous attend notre minivan qui nous conduit chez Olga. 
Olga, c’est Blanche-Neige et la maison des 7 nains, enfin 9 depuis notre arrivée !  Et en prime, elle parle un peu français, ce qui n’est pas pour nous déplaire.  Après un peu d’écriture et mathématiques, où nous constatons que Noé commence à manier les chiffres d’addition en soustraction, ce qui nous étonne (même si comme il dit, reprenant les phrases de sa maman, « je n’exprime pas toujours très bien comme je pense ! »), nous dînons avec appétit assez tôt, et cela nous permet d’aller nous promener voir le coucher du soleil sur le lac Baïkal.  Quel endroit magique !  Nous ne savons pas si c’est le fait que Olkhone soit un des 5 endroits mondiaux du chamanisme qui donne à Noé toute son énergie (ou simplement la grande sieste qu’il s’est octroyé sur le bateau malgré la houle), mais celui-ci n’arrête pas de courir partout dans ces collines aux aspects dénudés au bord de falaises rappelant l’Irlande.  Pourtant, derrière Khoujir, ce sont bien les sapins de Sibérie que nous apercevons.


Nous rentrons chez Olga à la presque nuit tombée, et là, surprise, nous retombons nez-à-nez avec les voyageurs français et leur guide russe avec qui nous partagions le même toit à Souzdal !  L’occasion rêvée de partager une petite vodka (finlandaise - la russe c’est pour demain !), en toute amitié, heureux de partager cet instant ensemble.


La traversée du lac Baïkal

Un air de pyramide ou de la baie de Cook?...





Mon isba au Canada



On arrive à Olkhone

Le mulet d'Olkhone

Notre isba de nains

Tri-selfie sur retardateur!

Début de chamanisation

Khoujir



Signification?


Les 13 poteaux chamaniques de Khoujir

Jeudi 14 août 2014 – Cap Khoboï à Olkhone

Un Dolicrâne pour Jean-Pierre à 3 heures du matin (qui a oublié hier soir la formule magique de Elise : « naspachok », un dernier pour la route !), et ce matin, nous voilà fin prêts pour notre excursion à la pointe nord de l’île de Olkhone : le cap Khoboï, destination de choix pour notre Shérif d’Erima !  Un mini-bus d’une dizaine de places vient nous cueillir à la pension de Blanche-Neige, et nous partons pour une course folle vers le nord.  Course folle, c’est bien le mot ! Olkhone a, en temps réguliers, 1500 à 2000 habitants maximum, et doit multiplier par 10 au moins sa population en été.  Autant dire que pour la principale activité touristique de l’île qui est d’aller voir les falaises si réputées de la pointe nord, ce sont des dizaines de mini-bus qui se succèdent : tous les mêmes arrêts, 20 à 30 minutes quasiment montre en main, et ça repart de plus belle, hoquetant sur une piste plus ou moins ravinée de terre et de sable.  Il faut reconnaître que les mini-bus russes, qui doivent avoir entre 30 et 40 ans, sont des tout terrain infaillibles !  Néanmoins, ayant la (mal)chance d’être dos à la route, nous nous sommes rappelés une certaine piste boueuse ougandaise avec émotion: hic ! 

Ceci étant, malgré ce côté hyper-touristique, il faut avouer que les lieux ne peuvent que laisser sous le charme avec ces forêts et ces odeurs de pins, ces falaises à pic où des eaux cristallines nous tendent les bras.  Que de photos à prendre, et encore un choix difficile  à faire !  Là encore, les dons chamaniques sont plus que présents à tout point de vue.  Après avoir un peu lu sur le sujet, c’est vrai que la Sibérie est un lieu réputé et des plus anciens du chamanisme, en quelque sorte la première religion universelle, qui remonte au paléolithique.  Jean-Pierre a même tenté de s’adonner à quelques vertus magnétisantes, mais le courant n’est pas passé…

Le pique-nique par contre fut un moment très sympa.  Nous avons pu goûter une soupe d’omoul (une truite pêchée dans le lac, qui peut mesurer jusqu’à 50 cm et peser 5 kilos), cuite au feu de bois et fort fameuse, accompagnée d’un thé aux saveurs de pin et d’un petit biscuit en dessert.  L’occasion aussi de partager quelques mots avec nos compagnons de voyage : les russes paraissent parfois un peu froid d’abord, mais après quelques mots, nous semblent toujours des personnes très gentilles.  Il faut dire qu’il y a quand même le barrage de la langue : pas facile ni pour eux, ni pour nous. 

Rentrés en fin d’après-midi, nous prenons un petit rafraîchissement dans un café qui a le wifi (youpi !), et permet de nous mettre à jour malgré une lenteur sans nom.  Enfin, il est l’heure de rentrer, de quelques devoirs où petit Noé brille par son raisonnement mathématique, et le repas à la pension est à 19h tapantes.  Par contre, l’omoul séché n’aura pas eu grand succès à ce dernier repas de la journée…  La jolie surprise, ce sont surtout nos jeunes mariés, rencontrés sur le bateau Irkoutsk-Olkhone, qui nous rejoignent juste après le dîner pour partager un verre et surtout un excellent moment en leur compagnie.  Ils sont vraiment adorables, et nous ne voyons pas le temps passer à discuter de tout avec eux : nous espérons vivement qu’un jour leurs pas les conduisent à Tahiti pour notre plus grand plaisir.  En attendant, nous apprenons que Charles Aznavour est toujours aussi populaire, que même à 25 ans on connaît les chansons de Mireille Matthieu, Patricia Kaas est une icône de la chanson mais aussi de produits cosmétiques russes, Jean Reno et Pierre Richard des classiques du cinéma, Stromae et Zaz en tubes de l’été...  Honte à nous ! Nous ne saurions nommer autant d’artistes russes contemporains, chanteurs ou acteurs (à part Gérard Depardieu!) ! Ce sont sur ces nouveaux sentiments d’amitié et de vision du monde que nous nous endormons : quelle chance que d’être voyageurs du monde !

Conseils aux voyageurs :  Vous l’aurez compris l’excursion au cap Khoboï est à la fois incontournable, à la fois extrêmement touristique.  Il est néanmoins possible si l’on passe plus de temps sur l’île de faire des randonnées plus intimes à pied ou à vélos, que l’on peut louer sur l’île.   Le camping ne nous a pas paru règlementé.  Sachez que la pointe nord de l’île est un parc national et qu’il faut s’acquitter du montant de 60 roubles par personne (pas les enfants, en tout cas jusqu’à 6 ans) auprès des gardes qui régissent l’entrée.

D’autre part, il existe au moins 2 cafés internet à Khoujir, mais attendez-vous à prendre soit plus d’un café, soit de bonnes rames !

En allant vers le nord

Une des plages (désertes) de Olkhone

Sur la route

Tentative prudente d'immersion

C'est bon, je saute!

Guerre froide et sang chaud

"On dirait le lagon à Tahiti", dit Noé






Cap Khoboï

La préparation de la soupe d'omoul

Il me pompe ce Noé!




Noé s'initie au chamanisme


Vendredi 15 août 2014 – Elga et Khoujir à Olkhone

Nous avons loué un quad ce matin, et nous voilà, tous les 3 perchés, à aller un peu au sud de Olkhone.  Il n’y a, a priori, pas de voitures à louer, et faire du vélo avec Noé eut été compliqué et limité de toute façon.  Nous sommes allés près d’un petit lac juste aux abords du lac, et il y avait autant de vaches que de campeurs !  Nous ne nous sommes pas risqués à nous baigner à cet endroit : il n’y avait personne dans l’eau, nous n’étions pas certains que le lac n’était pas en fait une vaste étendue de vase…  Ainsi, peu téméraires, nous nous en sommes retournés vers Khoujir, apercevant des petits phoques dans le Baïkal, un écureuil et une belette.  Pour le loup, le renard bleu, et la zibeline, ce n’est peut-être pas la bonne saison, et nous ne nous sommes pas assez risqués profondément dans la forêt sibérienne.

Un petit pique-nique en poche, et nous décidons de passer l’après-midi tranquillement, sans courir, près du lac.  Dans un voyage si long, ces moments de pause sont importants pour tout le monde, et très appréciables.  Nous allons du côté du rocher chamane, où une petite plage de galets, peu fréquentée nous tend les bras.  Ayant repéré quelques rochers à l’ombre (idéal pour un pique-nique) et arrivant à grands pas, un monsieur nous fait soudain des signes avec agitation, nous barrant le chemin : une cérémonie chamanique est en cours, avec 2 chamanes et une dizaine d’apprentis ou assistants, se cachant derrière des tambours, et faisant des imprécations incompréhensibles.  Un petit détour par la colline, et nous nous installons tout de même sur les rochers que nous avions gardés à l’œil.  De là, la vue est calme, le lac particulièrement glacis aujourd’hui où le vent ne s’est pas trop levé, et la vue toujours magnifique. Nous sommes également au premier plan pour observer le déroulement de la cérémonie en cours.  Si nous avions un peu de respect pour le chamanisme, qui prône la communion avec la nature et ses esprits, un regard amusé et tolérant pour les performances hystéro-exhibitionnistes des chamanes, nous sommes bien redescendus sur terre à la vue des offrandes d’herbes et de feuilles de thé jetées dans le lac Baïkal par les adeptes… avec le sac plastique aussi en offrande à Mère Nature !  Alors, le détour de notre ballade, pour soi-disant ne pas interrompre la concentration du chamane et ne pas rompre le cercle des initiés, nous a paru d’autant plus forcé, et nous nous y sommes pliés, mais empreints de bien mauvaise volonté et de mépris pour ces communiants-polluants de la nature, qui monopolisaient une plage entière afin de mieux tuer un peu plus leur vénérable Mère.  C’est bien sûr sans parler du néo-chamanisme, qui rassemble quelques hippies 68-tards, très tards pour certains, tentant toujours la vente d’objets magnétiques, désensorceleurs ou anti-douleurs…

Ceci étant, rapidement, notre sentiment de petite colère s’effacera vite : quels que soient, le jour, la lumière, l’heure, le Baïkal, cette perle de Sibérie est une pure beauté.

Alors, oui ! Nous aurons tenté la baignade :  Jean-Pierre jusqu’aux poignets, Delphine jusqu’aux mollets, Noé jusqu’au bassin.  Et l’eau est bien gelée !!! C’est certain, le monoï plongé dans le lac se solidifie immédiatement, la température ne doit pas dépasser les 15°C : il n’y a que des russes pour y plonger ou sauter du haut de rochers (et encore, ils ne sont pas si nombreux !).  Autrement dit, on ne va pas au lac Baïkal pour faire des sorties nautiques du genre du wake, du kite, de la plongée ; à la rigueur de rares voiliers et quelques pêcheurs du dimanche (en-dehors des locaux pour qui cela est une activité lucrative).  Non, on va au lac Baïkal pour observer et respirer cette pure beauté qu’est la perle de Sibérie.

1ère leçon de conduite

Vers Elga, à Olkhone


Un lac dans le lac





Le rocher Chamane

Titane en chamane





Alors, ce n'est pas un coin idéal pour un pique-nique?

Chut, cérémonie en cours, mais le grand maître se prépare...

Gran maître Illizarov Pikenikov


Pas cool mes parents, ils ne veulent même pas me laisser sauter dans le lac du haut du rocher chamane!

Samedi 16 août 2014 – Olkhone-Listvianka

Nous avons de nouveau passé toute la soirée hier soir avec Julia et Antheïm, nos jeunes mariés moscovites, avec un réel plaisir.  Ce mignon jeune couple est un reflet de la Russie contemporaine.  Ils ne sont pas tant surpris quand on leur annonce que la plupart des occidentaux ne voient pas la Russie comme un trésor culturel, historique, architectural et géographique, mais comme un pays aux couleurs grises, avec d’immenses boulevards bordés d’énormes bâtiments tout aussi gris, et Julia terminera nos phrases en disant avec humour, « et avec la statue de Poutine au milieu » !  Nous espérons que le blog convaincra bon nombre de personnes de changer d’avis et de se rendre dans ce pays magnifique aux confins de l’Europe et de l’Asie, et cela les rend heureux.  Eux-mêmes se disent « patriotiques »,  dans le sens où ils aiment leur pays, souhaitent le visiter avant de se rendre à l’étranger.  Nombreux sont les étudiants russes désirant se rendre à l’étranger pensant que tout est mieux ailleurs : en cela, ils diffèrent finalement assez peu des étudiants d’ailleurs justement.  Qui n’a jamais pensé ainsi, et combien sont finalement restés ou revenus à leurs origines ? 
Sur un tout autre sujet, Julia et Antheïm étant quelque peu liés au monde médical par le plus grand des hasards, nous aurons un début d’explication sur l’absence de publications russes dans les revues médicales.  Il y a bien le barrage de la langue, orale mais aussi écrite.  Il y a surtout une hiérarchie lourde à respecter en ce domaine.  Avant d’avoir l’autorisation de publier un article médical, il faut l’aval du sous-chef, du chef, du chef du chef… et le sommet de la hiérarchie, peut-être encore imprégné de guerre froide, peut-être aussi pas encore prêt à ce qu’un plus jeune émette des idées avançant avec son temps, est difficile à amadouer.  Après réflexion, nous nous disons que cela diffère assez peu de ce que nous vivons encore quotidiennement : nous avons aussi encore en France les mêmes « vieux » du métier, qui bloquent l’inéluctable avancée de la jeunesse et de la modernisation, ceux qu’on appelle encore « les patrons »…

La soirée ne sera pas assez longue, nous avons encore tellement de choses à nous raconter.
Julia et Antheïm nous auront émus par leur « patriotisme », touchés par leur ouverture d’esprit, et étonnés par leur culture qui va bien au-delà de l’histoire de la Russie et de ses habitants.  Nous ne désespèrerons pas de les accueillir un jour à Tahiti, ni de les revoir dans le futur chez eux, en Russie, car nous sommes pris d’un véritable coup de cœur pour ce pays, vous l’aurez compris.

En attendant, nous avons encore quelques jours à profiter de la Petite Mère et des russes.  Au lever, un bus nous attend qui nous conduira d’abord au sud de Olkhone, au débarcadère, emportant véhicules et passagers sur un bac (gratuit pour tous) rejoindre la terre ferme, puis à Irkoutsk.  6 heures d’un long trajet chaotique, surtout à Olkhone, mais il est fort à parier que d’ici une dizaine d’années les infrastructures auront bien changé.  Olkhone n’était pas très populaire auprès des Russes avant les 5 dernières années. Désormais, les activités touristiques sont en pleine expansion, la route conduisant au bac est déjà en construction côté continent.
Arrivés à la gare routière de Irkoutsk, nous nous posons à peine 10 minutes, avant de reprendre la route pour Listvianka, à 1 heure environ de là.  Ce n’est pas très long, mais la fatigue et la faim commencent à nous abattre, et nous posons bagages avec soulagement pour les 3 prochains jours.  Il ne nous faudra tout de même pas longtemps avant de recouvrer un peu d’énergie, et déjà, nous voilà à arpenter le bord de mer de Listvianka où les baigneurs sont en train de commencer à plier parasol et nattes, en-dehors de 2 ou 3 téméraires qui seront dans le lac jusqu’à la nuit tombée.  Brrrrr……. !

Dimanche 17 août 2014 – Listvianka et le circumbaïkal

Aujourd’hui, c’est le rapporteur Noé, qui va vous raconter notre journée, et c’est maman qui va écrire sous sa dictée.

« Bonjour tout le monde, 

Après une bonne nuit et un bon petit-déjeuner, je me suis promené en excursion dans la vallée.  Il y avait une église, qui était très, très jolie.  Mais, elle était en construction.  Je ne suis pas rentré dans l’église parce qu’il y avait le curé, qui racontait l’histoire de Jésus. 
Ensuite, nous sommes allés au marché aux poissons.  Je n’ai pas trop aimé l’odeur, parce que c’était du poisson séché.  Par contre, j’ai vu les petits poissons que mangent les phoques russes (note du nègre : les golomianka).  D’ailleurs, les phoques ont des griffes pour couper la glace du lac en hiver, pour respirer, et l’hiver, on peut rouler sur le lac en voiture !

L’après-midi, je suis parti en excursion en bateau, pour voir les rails du train qui fait le tour du lac.  J’ai marché sur les rails et passé sous le tunnel.  Une dame russe m’a dit de me décaler des rails parce qu’il y avait un train qui faisait tout le tour du lac.  Après, je suis arrivé sur une petite plage, et je me suis baigné dans le lac Baïkal.  C’était très froid, mais j’ai quand même plongé.  On est après rentré en bateau au village.  On a bu un coup à un hôtel, où il y avait internet.  On est rentré à la maison, puis j’ai fait mes devoirs.  On a pris notre douche, puis voilà la fin de notre journée ».

Le jeune rapporteur a oublié, mais ce n’est pourtant pas faute d’y avoir pensé, de souhaiter une bonne rentrée à tous ses petits camarades tahitiens qui reprennent l’école demain ! Il a aussi oublié de raconter qu’il s’était mis, en sortant du bain, sur le ponton, une énorme écharde dans le pied, qu’il s’est très courageusement laissé enlever…On est fier de notre p’tit rapporteur !

Quelques petites notes du nègre :


Le circumbaïkal est une ligne ferroviaire construite au 19ème siècle, quasi en même temps que la ligne du transsibérien, qui relie Port Baïkal à Slioudianka, sur les berges sud-est du lac Baïkal.  Ce train est utilisé par quelques locaux (il existe des hameaux où l’accès n’est permis que par le train ou le bateau, comme l’arrêt au km80 où nous nous sommes arrêtés), mais son activité, est de nos jours, essentiellement touristique.


Choix de Noé...

Omoul séché à froid

Omouls pendus!

Golomianka, repas favori des phoques et des russes!

Eglise Saint-Nicolas de Listvianka

Sortie de messe


Sieste entre 2 messes, laissant Noé pantois!



Comme autrefois

Ca fume l'omoul!

Intense concentration: j'apprends le russe

Listvianka

Et Zorro est arrivé!

Heureusement! le train arrive!

Après ce coup de chaud, un peu de froid!

Le pêcheur pêche la nuit


Lundi 18 août 2014 – Listvianka

Si Listvianka nous a paru de prime abord une petite bourgade où les activités étaient peau de chagrin (nous avons même lu dans nos guides que les visiteurs avaient rapidement l’air désoeuvré), nous avons bien vite été démentis.  La configuration de la ville consiste en un grand boulevard de bord de mer, très fréquenté par les voitures, ce qui donne l’impression d’être au pied de l’autoroute.  Mais, il faut s’engager dans les vallées entre les montagnes de sapins pour voir de nombreuses isbas, des jardins où fleurissent les fleurs d’été sauvages et les serres de légumes, les filets de rivières et les petits ponts de bois…  Plus on s’avance vers la pointe est, plus la ville prend vie, avec son marché, son aquarium, le port, et les étals de poissons fumés.

Mais aujourd’hui, c’est lundi, et Listvianka a perdu de sa gaieté d’été, humainement et météorologiquement.  Les touristes du week-end, essentiellement des russes, sont rentrés chez eux, et le soleil a caché ses rayons.  C’est donc une journée qui nous offre l’occasion d’être bien tranquille.

Mardi 19 août 2014 – Retour à Irkoutsk

Avant de quitter Listvianka, nous emmenons Noé voir ce que l’on pensait être l’aquarium du lac Baïkal, avec quelques spécimens de sa faune et sa flore.  En fait, il y avait une seule espèce vivante présente : les petits phoques du lac, appelés « nerpa », qui présentaient un show !  Peinture, danse, sauts, trompette et saxophone, calcul mental, et bisou de la mariée !  Noé était ravi, c’est l’essentiel.  Nous rejoignons Jean-Pierre en courant, car le timing était court : le bus était à 14h, nous ramenant vers Irkoutsk.  Un bus sans coffre à bagages, donc nous étions bien tassés avec nos sacs à l’arrière, et hors de question de bouger le moindre petit orteil pendant une heure et demie !
Ce soir, nous logeons chez Nadia, à 2 pas de là où nous étions lors de notre premier passage à Irkoutsk.  Nous reprenons vite nos marques dans cette charmante petite ville, et le soir venant, on constate avec bonheur qu’il fait meilleur ici qu’au lac Baïkal, en termes de température s’entend.  La soirée est tranquille pour nous 3, le temps de faire travailler un peu Noé et d’aller manger.  Nous aurons toute la journée de demain pour déambuler.

Un peu de réconfort avant d'attaquer la Mongolie!

Traduction russe de Starbucks Coffee



Mercredi 20 août 2014 – Irkoutsk

Dernière journée en Russie : Irkoutsk est plus qu’une simple ville étape avant d’aller sur le lac Baïkal.  Il est vraiment très agréable de se promener à travers ses rues, avec des monuments plus ou vieux à chaque coin de rue, idem pour les clochers.  D’ailleurs, nous avions peur de marquer une bêtise lors de notre premier rapport, mais il y a bien des églises orthodoxes et catholique, synagogue et mosquée : confirmation faite ! 

Nous voulions absolument coir la statue appelée « Babr », aujourd’hui, qui est l’emblème de la ville d’Irkoutsk, et qui se trouve juste en bas de la rue Lénine.  Cette statue date du 17ème siècle et représente une figure légendaire, sorte de tigre que l’on verrait sur les armureries d’époque, tenant une zibeline dans sa gueule.  Mais quand on voit la statue de près, on remarque que les pattes du tigre sont larges comme celles d’un ours.  Il paraît que lorsque la population d’Irkoutsk a voulu faire fabriquer cette statue pour la ville, elle a dû envoyer les dessins et demandes pour acceptation à Saint-Pétersbourg.  Le quiproquo a été que le dessin représentait bien un tigre, mais en-dessous « babr » n’avait pas la même signification dans le dialecte sibérien et celui de la capitale d’époque.  Pour les premiers, il s’agissait du tigre légendaire de Sibérie, pour les seconds d’un ours.  Alors, les décideurs ont tenté un compromis, en faisant un tigre à pattes d’ours, quoi que l’idée leur soit parue certainement saugrenue !

Nous avons ensuite voulu aller voir l’église de l’icône de Kazan de la Vierge Marie, très peu visitée par les touristes.  On a compris pourquoi après avoir attendu le tramway pendant plus d’une demi-heure, qui n’est jamais venu ! Finalement, on a eut plus vite fait d’y aller à pied.  Etrange que cette église magnifique, aux couleurs éclatantes qui accueille ses visiteurs au son d’une musique baroque, et située dans le quartier industriel du « tout pour la voiture »…  D’ailleurs, sur le chemin, on se rend compte que toutes les isbas n’ont pas résisté à la révolution industrielle…

Bref, on n’a pas arrêté de courir aujourd’hui, entre ce qu’on voulait voir de la ville avant de partir, les courses à faire pour demain le train, changer les roubles, et faire les sacs.

Le séjour en Russie est terminé : dans 2 jours, nous serons à Oulan-Bator.

Babr, l'ours-tigre

Le 130ème district d'Irkoutsk

Kazan et paëlla (celle-là, elle est tirée par les cheveux, et pas de Jean-Pierre!)




26°C en Sibérie

Musclé, le bô gosse! (signée maman, en toute objectivité!)




Re-coup de gueule de JP :

Après avoir vu plus de 80 pays dans le monde, après avoir fait de la planète une passion, la poursuite de notre tour du monde est en train de mettre en exergue jour après jour une nouvelle vision du monde.  Les pays que l’on connait, on s’en fait une idée ; ce que l’on ne connait pas, on s’en fait aussi une idée, parfois au travers de nos lectures, et la plupart du temps par le biais des médias.  Encore une fois, la Russie fut pour nous une grande découverte.  Encore une fois nous étions formatés à une vision unique.  Encore une fois, ce fut une grande déconvenue.  Déconvenue, sur ce que nous pensions, sur ce que l’on avait imaginé.  Nous avons découvert un pays extraordinaire dans tous les sens du terme. Ce fut d’abord une surprise sur le plan général.  La Russie, n’en déplaise à certains orateurs, est un pays où tout est facile, tant sur le plan administratif que sur le plan des rapports humains : des frontières qui se passent plus facilement qu’en France ou aux Etats-Unis (j’entends en terme de tracasseries), des gens aimables, un mode de vie qui ressemble en tous points à celui que nous connaissons à l’ouest !!! Et là, je suis volontiers moqueur.  L’image figée des années de la guerre froide, qu’on continue à nous laisser transparaitre, l’image d’absence de libertés que l’on nous distille, sont plus qu’à modérer.  Les exemples sont légions : que ce soit la sécurité de jour comme de nuit, que ce soit les biens de consommations et que ce soit la facilité avec laquelle les gens s’expriment sur des sujets extrêmement variés, qu’ils soient politiques, sociaux ou culturels.  J’en arrive à me demander s’il vaut mieux une démocratie de l’ouest avec le nombrilisme américain et européen, et une vérité subtilement maquillée (quand je dis subtilement, je passe sur les écoutes de la NSA, les tortures à Guantanamo et autres actes démocratiques, telle l’attitude actuelle au Moyen-Orient!) ou vraisemblablement un régime autoritaire, qui, au moins, a le mérite de ne pas s’en cacher.  La vérité est sans doute ailleurs…
Quand on lit un auteur, tel Prilepine, considéré en Russie, comme un agitateur, et qui très surement dénonce les différents problèmes qui touchent la Russie, tant sur leur manière de vivre, que sur leur action politiques, on note qu’ il dénonce par ailleurs le fait qu’il soit suivi, pisté sur tous ses faits et gestes.  Mais prenons un exemple sur nos agitateurs célèbres, par exemple Danny le Rouge (Cohn–Bendit) : n’a t’il pas fait lui aussi l’objet de surveillance active par les RG ?, et pourtant nous étions une vieille démocratie.  Ne sommes nous pas tous sournoisement, et à tous les niveaux de la société, surveillé par la NSA (affaire Snowden).  La grande différence que j’y vois se situe uniquement dans la manière de faire, mais le résultat n’est il pas le même ?


Par ailleurs, le peuple russe n’est pas un peuple européen ou americain.  Il a vécu autre chose et comme le dis très justement, encore Prilepine, il se contente de ce type de comportement, l’ayant toujours connu.  Je pense, encore une fois qu’il faut laisser le temps au temps, et éviter d’enfermer ce peuple dans la marginalité, comme nous l’avons fait pour Cuba!  L’embargo est aussi coupable que Fidel.  Alors, ce coup de gueule, oui !, pour éviter les mêmes bêtises de nos politiques… Evitons de juger et ouvrons nos portes, nos idées à ces gens : le reste tout naturellement suivra.  Et pour conclure, une interrogation : malgré le problème Ukrainien, où encore une fois je m’abstiendrai de juger, nous n’avons ressenti aucune réaction négative des russes vis à vis de nous et de l’embargo que nous entreprenons par le biais de nos dirigeants.  Aurions nous fait de même, si le problème était inversé ? Avec quelques touristes russes, qui de surcroit, à notre manière, ne pipait un mot de français, verrions nous un chauffeur de bus, qui en pleine ville, pour nous expliquer quel autre bus prendre, arrête son bus plein, descend et à renfort de grands signes nous indique le bon chemin en prenant son temps, avec une touche d’humour !  Et tout le monde dans le bus souriait de manière complaisante…  Je rêve de voir cette scène à Paris ou ailleurs, chez « nous » ; je rêve de voir la tête des gens dans le bus ; je rêve enfin que ce chauffeur de bus existe un jour « chez nous »…

































10 commentaires:

  1. Pas très bavard en Russie, on réfléchit bcp avant d'ouvrir la bouche?

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    1. Oh non! c'est plus ce que c'était mon pov' môsieur! on était juste trop occupé à arpenter des kilomètres dans cette ville magnifique! et pour le travail de Noé, voir son petit exposé dans les vidéos;)

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  2. JJ est déçu, pas vu de neige ! Mais la place rouge n'est pas rouge ! Quelle belle ville, çà donne envie d'y aller, et pas trop de présence militaire (à première vue),
    architecture orthodoxe sublime ! (c'est vraiment de la feuille d'or ! ou ?)
    Bisous
    Geneviève et Jean Jacques

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    1. Merci pour vos petits mots! oui, c'est bien de l'or partout collé aux murs, si la place rouge, elle est rouge, en tout cas les murs de la forteresse du Kremlin adossée, mais ça dépend aussi de la lumière; nous aussi, on s'est dit que c'était à revoir sous la neige; et non, il n'y a pas plus de militaires ou policiers que dans d'autres grandes villes, ni de contrôle, mais la sécurité y est meilleure qu'à Paris! Quant à l'appareil photo, après quelques pertes, nous sommes revenus à nos premiers amours: un olympus hybride, facile à utiliser pour les amateurs! gros gros bisous à vous, et vos commentaires nous font bien plaisir (il va falloir qu'on aille quand même faire un tour dans les Vosges pour vérifier cette histoire de prune...!)

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  3. Coucou,
    Merci beaucoup pour la dédicace!!! Il n'en revient pas. Une vraie graine d'artiste ce Noé! Je te dirai si pendant les vacances les tigres et mon jules arriveront à se réconcilier! En tout cas, j'en connais un qui est prêt à sauter et embrasser cette jolie bête.....
    gros bisous, on pense fort à vous
    Audrey

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  4. с Днем Рождения Delphine!!!
    Bises a partager! Hélène

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  5. Une pensée toute particulière pour ce 11 Août !
    Grosses bises Delphine.

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    1. Je pense ne pas me tromper si je dis idem pour ce mois d'août, même un peu en retard, non?...! ça me fait très plaisir ce petit mot! plein de gros bisous lactés!

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    2. Très belles cartes postales ! Cà donne vraiment envie d'y aller !
      Bisous
      Gigi et Jean Jacques

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  6. Marie-Laurence et Jac14 décembre 2014 à 10:53

    Je viens de découvrir votre site. Nous étions à Moscou et saint Saint-Pétersbourg en même temps que vous. Quelle merveille ce pays! Nous avons aussi logé chez l'habitant. C'est bien mieux pour "sentir" le pays. Nous avons tout aimé, Moscou, le Kremlin, le café Pouchkine, la Place Rouge, le métro, l'Arbat, Saint Basile, Kazan... Les Russes sont fiers de leur pays. Leur patrimoine est extraordinaire, et s'il est vieillissant, ils en prennent soin. 6 mois plus tard, on a encore des images plein la tête. Ce n'est pas un état policier, la police est certes présente, mais on la sent plutôt cool et là pour aider. Il faut absolument qu'on y retourne! Même notre fille de 15 ans a aimé... c'est dire!

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