Equateur

QUITO

Lundi 10 février 2014

Nous sommes arrivés bien tard à Quito hier soir, et nous avions pris un hébergement dans un village à côté de l’aéroport : bien nous en a pris, nous étions les seconds clients de cette petite « hospedaje », qui a ouvert il y a juste une semaine.  Le propriétaire était charmant, empressé de bien faire, et a été extrêmement serviable pour l’organisation de notre journée. 
Nous avons donc déménagé en fin de matinée pour le centre de Quito, capitale de l’Equateur, haut perchée à 2800m d’altitude, et qui n’en finit pas de s’étaler à perte de vue : impossible de donner des limites à cette ville.  Nous n’aurons pas le temps de tout voir : on se promènera dans le centre historique, qui respire l’influence espagnole, et prendrons le « téléférico » pour admirer la ville à 4100m d’altitude : impressionnante vue !

Nous partons demain pour Banos, au centre du pays, première escale avant Macas, où nous passerons une semaine chez les indiens Shuars.

La Plaza Grande

La vieille ville de Quito

Iglesia San Francisco

No, gracias!

Dans la ville, il y a encore des cactus...

Quito vu de 4100m: brrrrrr....

 Copernic... pas encore!

Bientôt la Saint-Valentin....héhéhé!


Mardi 11 février 2014

Un taxi privé nous emmène ce matin pour Banos, dans la sierra centrale, au cœur de l’Equateur.  Banos est à quelques kilomètres du volcan Tunguruhua, qui est entré en éruption il y a quelques jours.  Nous apercevons quelques fumerolles au lointain se confondant avec les nuages, mais fort heureusement, le volcan est calmé, la pluie du jour étant la bienvenue à cet effet ! 

Banos est une jolie localité, nichée au creux du volcan, et marquée la Virgen de la Agua, qui aurait fait de nombreux miracles dans le coin.  Des cascades d’eaux thermales, chaudes, sont visibles en flanc de montagne.  Nous ne nous baignerons pas aujourd’hui, nous sommes refroidis par le temps, mais n’y manquerons pas au retour de chez les indiens Shuars, puisque nous referons une escale de 2-3 jours à Banos, où il y a énormément d’activités à faire, des ballades à pied ou à cheval, du vélo, du canyoning (ça, on évitera avec Noé, je crois, même si lui en crève d’envie !), … 
Après les grandes villes, cela fait du bien de se retrouver à une échelle plus humaine, déjeuner dans les marchés, et ne pas avoir à prendre un bus pour aller d’un endroit à l’autre en permanence.  Nous logeons en plus dans un endroit trop mignon, avec un petit jardin tropical trop bien aménagé, et quelques animaux, des vrais et des faux ! Ce sont les vrais animaux, surtout les canards !, qui vont effrayer le plus Noé, qui s’amusera à leur tendre des pièges, allant de la fronde au lasso !


Demain, nous allons à Macas, dans l’Oriente, au sud-est de l’Equateur, rejoindre notre guide pour notre excursion amazonienne.  Et pour mieux nous immerger, nous commençons à relire tranquillement « Le Vieux qui lisait des romans d’amour » de Luis Sepulveda, qui justement se passe chez les Shuars, appelés aussi Jivaros, signifiant sauvages en espagnol, et également spécialistes de la réduction de têtes, ayant tant effrayés les conquistadors !  Espérant qu’ils aient changé leurs pratiques, et se contentent désormais de la pêche et la cueillette ! Et ce soir au menu, on hésite entre une fondue savoyarde ou bourguignonne, vu que notre hôtesse c’est « Chez Mariane », et dieu sait si elle est jolie !!!!! Finalement, ce fut bourguignonne, et avec le plus grand des plaisirs de presque la partager avec la Chine, en ligne directe avec notre Soso ! Pas banale comme soirée !


Le Jardin de Mariane


Enfin un anaconda, le faux avant le vrai?...!

Qui est le carnivore?!...



La cascade de la Vierge

Malaxage de dulce, sorte de pâte au sucre

Clin d'oeil pour qui sait!


MACAS

Mercredi 12 février 2014

La route entre Banos et Puyo est vraiment comme le décrivent les guides touristiques : magnifique !, et elle porte bien son nom de routes aux milles cascades.

Arrivés à Macas en début d’après-midi, et après avoir déposés bagages, nous rencontrons notre guide Edhy et sa femme, qui nous accompagnent faire nos dernières courses avant notre séjour demain en jungle amazonienne : des bottes, de l’anti-moustique et quelques goûters.  Ca fait bizarre de se retrouver dans un supermarché : 2 mois qu’on n’y a pas mis les pieds !
Puis, nous faisons un petit tour de la ville.  Macas est le chef-lieu de l’Oriente, point de départ pour les excursions en Amazonie, avec un petit air de Trinidad en Bolivie.  Il n’y a pas beaucoup de touristes en ce moment ; à vrai dire nous n’en avons croisés aucun.  Nous grimpons en taxi 4x4 admirer la vue sur la ville de Macas, le rio et la jungle environnante, du haut d’une colline alentour où se trouve une statue de la Vierge de 30 mètres de haut.  En redescendant sur la ville, nous faisons un stop dans un parc, qui ré-ouvre ses portes pour nous, joliment aménagé avec jardins exotiques et habitations typiques des ethnies indiennes.

Le grand départ pour l’immersion indienne en Amazonie est pour demain : à dans une semaine !

PS : Delphine croit n’importe quoi, il y avait tellement de cascades que je lui ai raconté un bobard sur les milles cascades et sans faire la biblio, elle l’a mis sur le blog !, méfiez vous de ses sources !

Macas

Noé qui voulait porter la Vierge de Macas!

Machine à extraire le jus de canne (Edhy et Jean-Pierre au boulot...fictif!)

La place centrale de Macas, avec au fond illuminée sur la colline, la statue de la Vierge


Conseils aux voyageurs:  La route entre Banos et Macas est très bonne, toute neuve, asphaltée d'un bout à l'autre.  Il faut environ 1h à 1h30 entre Banos et Puyo, puis environ 2 heures pour Puyo-Macas. Encore une fois, nous avons pris l'option taxi, qui ne revient pas tellement plus cher à 3, plutôt que de prendre le bus, avec l'avantage d'éviter les changements au terminal terrestre de Puyo (pratique pour les bagages) et de s'arrêter quand on veut.


Jeudi 13 février 2014 – 1er jour chez les indiens Shuars

Edhy vient nous chercher ce matin avec sa petite famille.  Avant d’aller faire nos dernières courses, nous allons visiter un petit zoo aux limites de la ville, qui sort de l’ordinaire.  On y trouve bien sûr la faune amazonienne, la plupart du temps des animaux abandonnés par leurs parents, et recueillis par la propriétaire, qui est vraiment comme une mère pour eux, et connait chacune de leurs habitudes.  Il y a des singes hurleurs, des mono capuccino et negro, des « tigrillos » (petit léopard et petit jaguar), des sortes de sangliers amazoniens et gros rats dont nous avons oublié le nom académique, toutes sortes de aras et de perroquets hâbleurs, des tortues terrestres et marines, et l’inévitable boa « tueur de cheval » (petit spécimen de 3m, pouvant atteindre les 8 à 10m !).  Une excursion en barque, un tour de balançoire, et c’est reparti pour la ville, dernières courses (genre l’indispensable PQ !), quelques fruits et légumes spécialement pour nous, et on part direction Puyo, mais après quelques kilomètres sur la route asphaltée, nous obliquons plein est sur une piste pendant environ 1 heure - 1heure et quart.  Nous arrivons au départ du sentier, qui va nous mener au village shuar de Wisui, sur le rio Macuma (qui ne danse pas tous les soirs !).  Là, nous attendent le frère d’Edhy, son neveu, et un ami, qui vont nous aider à porter tous nos bagages et nourriture pour la semaine.  Une bonne heure de marche, où nous nous enfonçons peu à peu dans la jungle, et le sommet fut la traversée du rio Macuma en tyrolienne locale, mieux que l’accro-branches !  Ce fut le bonheur de Noé, et maman avait le sourire crispé !  Nous n’avons pas regretté et surtout rentabilisé l’achat de nos 3 paires de bottes en plastique, zigzaguant entre flaques de boue et troncs d’arbres.  Nous arrivons enfin, un peu essoufflés en raison de la chaleur et de l’humidité ambiante, au centre du village : son terrain de foot, son terrain de volley, et sa piste d’atterrissage taillée en pleine jungle, permettant exceptionnellement à de petits avions d’atterrir en cas de nécessité. 
Nous sommes accueillis par la famille d’Edhy, et partageons la chicha au yucca de bienvenue.  Une bonne petite soupe au poulet avant la tombée de la nuit, et nous découvrons la salle de bain : dans le rio !  Un séjour nature nous attend : le petit Noé est aux anges, 3 mois qu’il attend ça, on a l’impression qu’il est né dans la « selva » (la forêt) !

A 18h, Edhy et sa famille nous quittent.  Nous restons tous les trois près du feu, notre petite cabane nous attend pour la nuit : nous sommes vraiment seuls au monde… immersion totale !


PS : Grosse pensée pour Alaric, qui serait, je crois, lui aussi ravi d’être là.  Alaric, je te promets une chose : si j’arrive à y survivre, je convaincs ta mère pour votre prochain tour du monde !

Le petit tigrillo tapi au fond de la jungle...

On vous laisse lire la légende!

2 splendides aras dont le ramage vaut le plumage

Cherchez l'intrus...

Il va tomber ou il ne va pas tomber dans le rio?...!

France-Equateur: 1er match de la Coupe du Monde de Football

Allez taxi, on y va!

Là, c'est du sérieux: on attaque la jungle amazonienne!

Photo un peu floue prise dans l'action, mais les oeufs seront tous arrivés à bon port!

Il faut se dire qu'une fois qu'on y a mis les pieds, on ne peut plus repartir en arrière!

Encore de l'action: la tyrolienne!

Moteur manuel: ohlalahihou!

Comment ça, j'ai le sourire crispé!


Quelques troncs d'arbre pour nous faciliter le passage

On s'enfonce dans la jungle

Et voilà notre cuisine-salle de séjour!

Il est temps de préparer le feu...
Vendredi 14 février 2014 -  Fête des amoureux !

Première vraie journée chez les Shuars et au rythme de l’Amazonie.  Nous sommes dans un village où vivent une quarantaine de familles, et ce sont certainement les personnes les plus écologiques que nous connaissions : ils ne chassent, pêchent, cueillent que ce dont ils ont besoin, ne coupent le bois que pour construire leurs cabanes et reforestent ensuite, ont quand même dans certains endroits un peu d’électricité hydraulique ; bref, un vrai respect de la nature.

On a dormi comme des rois  dans notre petite cabane, Noé rejoignant Morphée, bercé par le bruit des animaux.  On participe à la préparation du petit-déjeuner : tortillas, omelette, un régal !  Des crapauds ont été attrapés dans la nuit et sont préparés dans des feuilles de bananiers : il paraît que le mois de février est propice aux crapauds, dont les shuars sont friands.  Nous partons ensuite chez Maria, la maman d’Edhy, où la construction de la nouvelle cuisine est en cours : un travail de titan, n’utilisant que des matériaux locaux.  Nous accompagnons Maria « au jardin », ramasser les patates chinoises, les yuccas, et prendre de l’eau au rio pour le retour.  Noé assiste à la préparation du poulet, spectacle nouveau pour lui !

De retour à notre cabane (au fond du jardin… obligé de la faire celle-là !), Méry, fille de Maria et sœur d’Edhy (suivez bien la généalogie, car Maria a 11 enfants), nous a préparé une soupe aux légumes et un plat de riz, yuccas frits et salade.  Les shuars mangent peu de protéines animales.  Ils pêchent la nuit, chassent de temps en temps les tapirs ou pecaris, et élèvent  des poules.  Un des frères d’Edhy a quelques vaches, non laitières, leur viande étant l’objectif principal de ce petit élevage.  La petite Maya nous a accompagnés : c’est la petite-fille de Maria, âgée de 4 ans, qui visiblement est intriguée par « le petit blanc aux yeux bleus », et recherche de la compagnie pour jouer.  Elle passe son temps à toucher les bras et les cheveux de Noé, qui trouve cela désagréable.  Monsieur n‘est pas encore connaisseur, mais on ne désespère pas !  Les enfants ne sont scolarisés qu’à partir de l’âge de 5 ans, mais ce sera notre thème de lundi, puisque nous irons à l’école du village. 

Notre tentative de pêche dans le rio Macuma fut un demi-échec : rien au filet, mais 3 petits poissons attrapés à la main sous les pierres, des carachas, espèce de poisson plat à l’allure de coelacanthe mal fini.   Noé est déjà presque un vrai shuar, surtout quand le voit à poil avec ses bottes dans le rio !  Moricio, le frère d’Edhy, lui a promis de lui donner un prénom shuar avant son départ, et de l’initier aux peintures sacrées sur le visage, lors de notre expédition à la cascade.  Il s’agit d’un rituel Shuar.  Au retour, nous nous arrêtons chez une mignonne petite famille au bord de la route, et nous est offerte la traditionnelle chicha de yucca : on a l’impression que c’est l’apéro du soir ici, assez facilement !  Nous ne le savions pas, mais cette fois la chicha avait fermentée une semaine et elle était alcoolisée : trop tard, Noé y a gouté !

Bain de le rio à presque la nuit tombée, nous goutons la soirée tranquillement, déjà imprégnés de ce faux-calme amazonien.  Noé se rend compte des différences entre sa vie quotidienne et les enfants isolés qu’ils rencontrent : la vie sans électricité, sans iPad, sans télé… ceci étant, il se régale comme un fou : on a dû tailler une lance, des flèches, il s’amuse avec les bouts de bois et les animaux qu’il découvre avec joie. 

Pour l’instant, nous nous régalons du spectacle des « anges de feu »…

PS: Pour ceux qui se posent la question, on s'est quand même payés le luxe de 2 "cervezitas" (petites bières) pour notre Saint-Valentin!

Méry en cuisine

D'abord, décérébration du crapaud, comme à l'école!

Installation du mets succulent sur 2 feuilles de bananiers

Et c'est prêt! qui en veut, du sapo?...!

Re-mère Denis 

Et toujours super-Omo!

Je fais ma maison avec les matériaux locaux

Mono, petit singe de 3 mois

Tentative d'approche de Kiki et Maya

Chasse aux yuccas

Papa china pelée à la mâchette

Whaaououou!

Géant vert et Superman!

Lavage et pelage sont les 2 mamelles des shuars

Maria à la cocina

Le chieur et la shuar

Fruit du cacao: chocolat chaud en perspective?...

Couleuvre qu'on ramène à la prochaine soirée fluo!

La pêche au filet!

Les hommes dans les flots tumultueux du rio Macuma

Mois de février sur le calendrier des Chippendales!

Mois d'avril (ne te découvre pas d'un fils!) des Chippendales!

Un petit air de famille avec la caracha?...
Samedi 15 février 2014 – Les grottes

En nous levant ce matin, nous nous sommes dits que la journée allait être la fête à la grenouille !  Nous avions torts : ce fut une véritable expédition.
Après un petit-déjeuner bien costaud, de crumble de bananes vertes et œufs, nous allons voir les bûcherons du village.  Un tronc d’arbre, d’une centaine d’années si on en croit nos calculs, énorme, s’étend là devant nous, déjà dépecé en quelques tranches de bois, qui serviront à la construction de la nouvelle maison de Méry.  Tout est fait avec une seule tronçonneuse à la main, et les planches sont taillées au cordeau ! Un travail impressionnant.  Un arbre tué, un arbre replanté, c’est aussi la devise des shuars.

Le ciel s’éclaircissant, nous partons en fin de matinée pour la visite des grottes.

Nous remontons le cours d’un petit rio, et Noé, avec son épée en bois nous ouvrant le passage, avait un petit air de Christophe Colomb découvrant l’Amérique !  Au fur et à mesure que nous avançons dans la jungle, et que le sentier qui conduit aux grottes se rétrécit, on passe de 1492 aux Aventuriers de l’Arche perdue !  Nous laisserons comme cadavres 2 couleuvres et 1 crabe (ce dernier fera parti de notre repas plus tard), bien qu’il y ait eu une tentative de chasse aux oiseaux à la fronde.  Le paysage est fascinant, les jeux de lumières enchanteresques… et il n’y pas de moustiques !  Nous rentrons dans l’après-midi, après 3 bonnes heures de ballade, heureux de se remplir l’estomac au coin du feu.  Nous ne sommes encore aujourd’hui pas peu fiers de notre petit bonhomme, qui s’est montré valeureux comme un preux chevalier.

La piste d'atterrissage 

Cet arbre a donné 170 planches pour faire la maison

On s'y perd dans ces calculs

Un peu d'exercice: on déplace un tronc de plusieurs tonnes

Christophe Collant!

Tarzounet



C'est de plus en plus étroit

Ah! petit obstacle!

On contourne l'obstacle

Celui-là, on ne peut pas!

License to kill

License to love

Une petite douche



Le chauve et la chauve-souris: histoire "donneur " jusqu'à la mort! (auto-portrait personnel 2014)




Dimanche 16 février 2014 – Un dimanche à Wisui

Aujourd’hui, nous avons vécu un dimanche à Wisui, comme ils s’en écoulent tant d’autres…  Après la messe du matin sous le grand préau de la place centrale (les shuars sont désormais de confession évangéliste), nous avons assisté de loin à la réunion du village, où les discussions allaient bon train à l’approche des élections des maires de communes dimanche prochain.  La communauté shuar où nous nous trouvons n’a pas de maire : ils sont rattachés à une commune alentour, mais fonctionne avec un président, un vice-président, un trésorier,… une sorte de bureau. 
Une dizaine de famille s’attroupe ensuite autour de la place du village, où les joueurs de foot s’échauffent pour le match du dimanche.  Les règles sont un peu particulières : 6 joueurs dans chaque équipe, la première équipe qui marque 3 buts et les joueurs changent de côté après une courte mi-temps, et idem, il faut encore marquer 3 buts pour interrompre la partie.  Il y a eu à un moment un désaccord entre les équipes pour savoir s’il fallait 2 points d’écart ou pas (règle équatorienne…), mais là, on a perdu le fil après : le shuar, on ne maîtrise pas encore !  Chaque joueur doit apporter 1 dollar de participation, les gagnants doubleront leur mise.  Je crois que l’on s’est fait déplumé de 10 dollars, sur un pari à engager que nous n’avons pas pu refuser ! C’est aussi le jeu !
Pendant que les hommes jouent, les femmes restent lascives, se tressant les cheveux, l’une vendant sa soupe créole et des sucettes, une autre distribuant de la chicha aux joueurs à la mi-temps,…  Il n’y a pas qu’aux Marquises que le temps s’immobilise…

Nous rentrons sous un ciel menaçant, et nous nous dépêchons d’aller prendre notre bain sacré dans le rio, moment fort agréable et attendu, malgré la fraîcheur de l’eau. 

Maintenant, nous attendons le soir au coin du feu… Méry fait preuve d’une dextérité qui ne cesse de nous épater, la lampe torche coincée sur son épaule, elle nous prépare un dîner qui nous régale les papilles une fois encore.

La salle de bain

Le campement

Terrain de foot à la mi-temps

Une des 2 équipes et leurs supporters

L'autre camp


Le shampooing 

Fraîche la sortie de bain

Oh une couleuvre!
Lundi 17 février 2014 – Une vie shuar

Pas de chance, nous devions aller ce matin à l’école, mais le professeur est malade ! Je ne sais pas si l’absentéisme est fréquent en Equateur, de la part des élèves et des enseignants… Jean-Pierre étant bloqué par un féroce torticolis, nous restons aujourd’hui « à la maison ».  Après un peu d’école et d’exercice physique, avec entraînement à la fronde, l’arc et la lance, je me mets à la cuisine avec Méry qui nous rejoindra pour le midi.  En fait, Méry ne vient au village que durant les vacances scolaires et parfois les week-ends.  Elle et son deuxième mari, Antonio, vivent dans un autre village, où ils ont une sorte de restauration rapide pour les collégiens (tortillas, soupes, et autres mets…).  Elle nous raconte un peu de sa vie et de celle du village, en attendant la cuisson du déjeuner.  Des neveux de Méry, Clever et Carlito, sont venus aujourd’hui, pour jouer avec Noé : la langue, française, espagnole ou shuar, n’est pas un barrage, et nous les entendons courir et rire de bon cœur. 


Ce soir, nous avons promis de faire le dessert : un riz au lait à la fraîche écorce de cannelle, et aux fruits.   Il n’y avait pas de cannelle, mais ce fut « muy rico », comme on dit ici ! Nos hôtes se sont apparemment régalés.

Un peu de tir à la lance avant de préparer le petit-déj'

La cafetière est un peu grande

Le café est bientôt prêt

La vaisselle

Reprise de l'entraînement 

Noé et Clever, un nouveau copain

Carlito

Le bain du soir

Aïe! ce soir, y a cheveux!


Riz au lait aux fruits

Guettant Noé, une énorme sauterelle: à vous de la trouver!


Mardi 18 février 2014

Décidément, pas de chance avec l’école des shuars : le professeur est encore malade, et quand nous sommes arrivés ce matin rencontrer les élèves, ceux-ci avaient à juste titre déjà disparus dans leur chaumière, trop heureux de cette école buissonnière permise !  Noé était un peu triste : il tenait surtout à donner le matériel scolaire que l’on a acheté pour la classe, et à jouer avec les enfants, mais heureusement Clever est venu nous rejoindre, et les garçons ont pu aller se défouler au ballon. 
Un petit mot sur l’école tout de même de ce que nous avons pu apprendre.  Il y a un professeur, qui vient d’un village aux alentours la semaine avec sa famille, pour 28 élèves, de 5 ans à 10-11 ans.  Ensuite, les enfants doivent aller au collège en ville, comme c’est le cas par exemple pour les 3 premiers enfants de Moricio, qui sont chez leur grand-mère la semaine, proche de Macas.  Les cours débutent à 8h et se terminent à 13h, du lundi au vendredi.  Pour le calendrier des vacances scolaires, c’est plus obscur !  Par contre, une fois l’école terminée, les enfants rentrent chez eux, et aident les parents aux différentes tâches ménagères.
Il y a encore quelques années, les shuars vivaient en totale autarcie, chassant, pêchant, récoltant, apprenant à connaître la forêt, ses bienfaits et ses dangers (peut-être aussi coupant et réduisant quelques têtes étrangères, mais c’est un point que nous n’avons pas osé aborder... !).  Puis, la civilisation est venue à eux, par la route, même si elle reste une piste, facilitant l’accès au village, et l’éducation des enfants a également modifié la façon de penser : une fois qu’ils ont pris contact avec la société de consommation en ville, au collège pour leurs études, ils souhaitent désormais y adhérer.  Ceux qui restent au village ont dû changer aussi leur manière de travailler pour gagner quelques dollars à dépenser en ville.  Pas facile pour les shuars de garder leurs coutumes en vie, ou alors nous ne sommes pas restés assez longtemps pour le savoir, mais il n’y a pas de réunion de villages avec des célébrations traditionnelles, même pour la transmission des peintures corporelles (il paraît qu’elles restent au moins 15 jours sur le corps, même en se baignant), on a le sentiment que ça devient un jeu plus qu’une culture qui se transmet de génération en génération.  Bien sûr, ceci est notre vision d’occidentaux en quête d’authenticité pour quelques jours ; on comprend aisément les jeunes shuars et leurs désirs de quête sur le monde qui les entoure.


Nous partons avec Moricio pour un tour dans la forêt : il veut nous montrer les endroits où ils ont l’habitude de chasser.  Nous ne verrons à cette heure de la journée que des traces de petits tapirs ou amardillos.  Surtout, Moricio va fabriquer pour Noé une sorte d’arme-fouet et un clapet à musique, qui vont beaucoup l’amuser.  De retour à la case, la fin de journée s’écoulera tranquillement.  Noé joue avec Clever venu le rejoindre encore une fois : ils partiront chasser des oiseaux à la fronde, mais rentrerons bredouille !  Méry et son mari Antonio vont à la pêche ce soir : nous restons donc tous les trois au coin du feu, à réchauffer nos galettes de yucca qui avec une petite salade de riz seront notre régal du soir.  Nous ne sommes pas mécontents d’avoir eu la chance d’un peu d’autonomie et d’autarcie en ce domaine.

L'arme siffleuse



L'abreuvoir à armadillos: poste de chasse

Moricio, Noé et Jean-Pierre

Même le peigne shuar se trouve dans la nature

Un peu de jus de canne d'une huerta avant de reprendre la route

Un petit coup d'instrument

Avocat sauvage?

Filet à poisson, barrant un petit rio

Euh! papa, caca!

Araignée du soir...
Mercredi 19 février 2014 – Dernier jour à Wisui

Et oui, déjà notre dernier jour ! Non sans un petit pincement au cœur : nous serions bien restés quelques jours de plus à vrai dire… Oui, même moi !  Rallumer le feu, préparer le café et les tortillas du matin, cela n’a plus aucun secret pour nous désormais ! La pêche de Méry et Antonio ne fut pas miraculeuse, mais ils ont quand même attrapé au filet des petites carachas, cuites dans des feuilles de bananier au petit-déjeuner.
Nous goutons nos dernières minutes au rythme amazonien, et nous chargeons les sac-à-dos : en route, direction la piste rejoindre le bus qui nous conduira à Macas.  Après une heure de marche et le passage de la tyrolienne (pas de sourire crispé cette fois !), nous atteignons la piste sous un gros grain !  On attrape le bus de 14h (qui était en fait celui de 13h qu’on pensait avoir raté !), et nous voilà cahotant pendant près de 2 heures sur la route.  Petite frayeur au passage d’un rio, avec des difficultés pour le bus de le franchir : c’est passé à un poil !
Arrivés affamés à Macas, on court à la première pâtisserie du coin ! Honte à nous ! 
Elections oblige, feux d’artifice, meeting ambulant, chants et pétards vont bien nous changer et nous faire regretter les bruits des animaux qui endorment le soir…


 
Dernière tortilla de harina

Le départ

L'école de Wisui

Derniers réglages de sacs


Tyrolienne de retour

Petit embouage de bus

Sur le chemin du retour en bus

BANOS

Jeudi 20 février 2014

Nous voilà de retour à Banos, dans la sierra centrale de l’Equateur.  Après un copieux petit-déjeuner (même si nous avons regretté nos tortillas shuars au feu de bois…), nous reprenons la route qui nous avait conduit à Macas.  Les « mille cascades » sont toujours là !

Un joli petit jardin au milieu de l’hôtel ravit Noé, même s’il n’y a pas d’animaux !  Pas grande activité aujourd’hui : on se pose, on organise nos quelques jours à Banos.  Nous avons 8 jours pour rejoindre Guayaquil.  On finit la journée par un énorme goûter-dîner, trop « fiu » de devoir ressortir ce soir.

Voilà à quoi ça ressemble de faire un blog de voyage!

Un coup de sèche-cheveux et l'appareil photo refonctionne: c'est qui le plus fort?!!!!
Vendredi 21 février 2014 – Le Parc National de Cotopaxi

Nous ne sommes plus chez Marianne, mais on a retrouvé un joli jardin au centre de Banos, avec surtout un petit-déjeuner comme on n’avait pas eu depuis longtemps : il y a même des croissants !
Nous partons à 8h précise accompagné de Angel, notre guide, qui doit nous conduire au parc national de Cotopaxi.  Nous avons 2 heures de route, passant par les villes de Pelileo (spécialité = le jean sous toutes ses formes), Ambato (spécialité = fruits et fleurs ; 1 million de personnes au carnaval chaque année, le plus grand d’Equateur), Salcedo (spécialité = ice-cream !), puis une autre ville dont on ne se rappelle plus du nom puisqu’elle n’existe pas administrativement et juridiquement (malgré la présence de 4 stations essence et de 2 banques), et enfin le dernier fief avant le parc de Cotopaxi, Latacunga et son usine nationale de production de papier-toilettes !  A la radio, on annonce qu’un séisme a eu lieu ce matin dans la région de Cotopaxi, mais pas d’inquiétude : apparemment, il y a des séismes ici tous les jours ou presque !...
Noé n’aura pas eu de cours traditionnels aujourd’hui, mais en aura appris beaucoup sur les volcans, les séismes et mouvements de plaques tectoniques.
Un petit thé aux feuilles de coca, et nous nous équipons pour faire les apprentis-alpinistes en attaquant l’ascension du Cotopaxi, de 4200 à 4800m : dure lutte que celle contre le froid et contre la mauvaise humeur de Noé !  Nous arriverons heureux d’avoir franchi ce cap, et aussi d’avoir touché les nuages, et même une surprise nous attend : la neige ! Un snickers et ça repart !  La descente est beaucoup plus facile, quoiqu’en déclame notre râleur du jour ! 
On rejoint la voiture, où Angel nous a monté les VTT :  en selle pour une descente de piste de toute longueur, Jean-Pierre, la banane, debout sur son vélo, à fond les manettes ; moi, plutôt un air concentré, doigts serrés sur les freins !  Noé est resté dans la voiture : lui qui devait venir me secourir en cas de chute, s’est bien vite endormi pour un repos quand même bien mérité après son escalade.
Nous arrivons juste quand la pluie se remet à tomber dans un petit gite, où nous dégustons à l’extérieur un  bon petit sandwich accompagné d’un thé bien chaud qui nous réchauffe : nous sommes un peu transis de froid !  Des randonneurs arrivent en même temps que nous au gite, mais a priori vont se reposer dès à présent :  ils partiront vers 23h pour l’escalade du Cotopaxi : 1 heure de marche jusqu’au refuge (ce qu’on a fait précédemment), puis 5 heures environ pour atteindre le sommet vers 6h du matin, quand il y a le moins de nuage.  J’ai oublié de préciser que le Cotopaxi était un volcan en sommeil : dernière éruption il y a plus de cent ans, la prochaine sera on ne sait pas quand !
On remballe tout et on rentre direction Banos, mais cette fois, on quitte la panaméricaine, pour une route de montagne touristique, traversant de nombreux villages, et surtout nous assistons à une petite éruption du volcan Tungurahua avec son champignon, qui peu à peu va se dissiper dans les cieux.  Rentrés à la nuit tombée, le froid et l’altitude nous ont mis ko : bon dodo en perspective !


La visite du Cotopaxi peut commencer

Lagune où il se serait passé des évènements étranges...

Petite lagune de Limpiopungo dans le parc du Cotopaxi

On attaque la montée jusqu'au refuge 

Au-dessus des nuages, il fait froid!

Le volcan Cotopaxi

Noé n'en peut plus!

Chuuuttt: négociation en cours pour poursuivre la montée...

Il y est presque! dernier effort!

Pas mécontents d'avoir réussi!

Vue à 4800m, avec encore les belles couleurs des coulées de lave

Il est dopé!

J'ai cru faire une crise d'asthme à l'arrivée! c'est bon le réconfort de mon bébé!

Le volcan Tungurahua et son champignon se dissipant...

Samedi 22 février 2014 – Banos et la route des (mille) cascades

Après avoir laissé passer la petite pluie fine du matin, une éclaircie nous tente et nous voilà partis louer 2 quads pour la journée, pour pouvoir se balader un peu aux alentours.  On aurait pu louer des VTT, mais le fait que ce soit compliqué avec Noé nous a bien servi, vu le chemin parcouru et les côtes qui nous attendaient.
Non très loin après la sortie de Banos, se trouve un point de vue sur la ville, le Bellavista.  Nous re-chevauchons nos engins pour aller un peu plus loin et aller voir « la casa del arbol » (la maison dans l’arbre) près du volcan Tungurahua.  Là, on a commis une erreur : au lieu de nous arrêter au 1er point de vue, nous avons, sur notre lancée, continuer à ascensionner la piste jusqu’à ce qu’elle devienne périlleuse, essentiellement me concernant (je vous laisse deviner qui est l’auteur de ces lignes… !).  Au total, la descente aura pris une heure et 2 fossés pour un nouvel arrêt au 1er point de vue : c’était la « casa del arbol » !  La maison dans l’arbre offre un magnifique panoramique, mais les nuages sont de la partie. « Nul ne vient Equateur, s’il n’aime pas les nuages », dit le proverbe.   De plus, elle bouge « la casa del arbol » quand la balançoire se met en action !
Nous continuons notre route, direction Puyo et on se prend un « canopy », une sorte de téléférique-tyrolienne pour aller voir la cascade Agoyan de plus près.  Le petit arrêt au-dessus du canyon pour prendre des photos de la cascade eut pu être discrètement écourté… On ne pourra pas se promener de l’autre côté de la rive et explorer « le sentier des contrebandiers », car un propriétaire aux aguets au bord du chemin réclame un petit droit d’entrée.  Tant pis, on reprend notre « canopy »…
Après un petit re-fueling, nous décidons d’aller quand même voir « el pailon del diablo », la marmite du diable.  Après avoir contourné quelques tunnels, nous arrivons au lieu-dit.  En descendant tout le chemin conduisant à la marmite, on s’est bien dit qu’il faudrait le remonter tout ça !  Mais encore une fois, ça valait vraiment le coup : une cascade, appelée « larme du diable », se jette puissamment dans ce qui aurait pu être une bonne piscine naturelle. 

Un peu mouillés, nous  rentrons au coucher du soleil sur Banos, et cette fois, il faut passer sous les tunnels !  Une bien bonne journée, qu’on n’aurait jamais pu faire à vélo… !


Session devoir en cours

Un petit air de Normandie

Banos, vue de Bellavista


La maison dans l'arbre


La tête dans les nuages!

Le canopy et la cascade Agoyan

La cascade Agoyan, vue d'un peu plus près

Sur le sentier des contrebandiers


2 hommes-oiseaux au-dessus du canyon (ce n'est pas nous!)

Allez, on prend un peu d'eau!
Mince filet d'eau sur le chemin du "pailon del diablo"

El pailon del diablo: grande larme et jolie marmite!



RIOBAMBA

Dimanche 23 février 2014


Nous commençons notre descente sur Guayaquil, en faisant une première escale à Riobamba, toujours dans la sierra centrale de l’Equateur.  Nous arrivons en fin de matinée après une heure de route dans une ville à forte imprégnation espagnole, avec des bâtiments qui datent d’une centaine d’années.  Nous logeons d’ailleurs dans une pension, un ancien couvent rénové, au vrai charme colonial.  Nous passerons la journée à l’image de Riobamba : calme, très calme.  En effet, c’est journée électorale (un condensé de municipales, cantonales, régionales), et tout est fermé en ville.  Les équatoriens ont, de par la loi, l’obligation d’aller voter, sinon ils ont une amende forfaitaire de 70 dollars, et toutes les difficultés ensuite possibles pour leurs démarches administratives.  Pas d’agitation particulière : on se demande presque même où sont passés les habitants de Riobamba en cette journée de dimanche…


Parque Sucre

Parque de Maldonado

Heureux qui comme...!
Lundi 24 février 2014

Nous nous attendions à avoir une vie fourmillante à Riobamba : en fait, non.  C’est une ville de montagne, à l’atmosphère calme et sereine, même le lundi !  
Petit burn-out de Noé ce matin, qui ne voulait pas « aller marcher, voir les volcans, c’est fiu ! et pourquoi on ne va pas jouer dans un parc ? »…  Alors, d’accord : on part en ballade à la découverte des parcs de la ville de Riombamba : le parc Guayaquil est justement fait pour les enfants, et Noé découvre le jeu de « cognin-magnard » (entendez, « colin-maillard » !) avec une belle partie de fou rire !  Nous nous arrêtons ensuite au parc du 21 Avril, un peu surélevé, d’où nous observons les sommets environnants.  Fin de journée sans trop bouger : devoirs, lectures, préparation du carnaval...  On économise nos forces pour demain : grimper le Chimborazo et VTT (pour les grands !) sont au programme !


Colin-maillard façon papa!

Vue des alentours de Riobamba du parc du 21 avril

Le général de Lavalle et l'église San Antonio

La 1ère idée était un masque d'espadon: on s'en sort bien, non?!!
Mardi 25 février 2014 – Le volcan Chimborazo

Le Chimborazo est le plus haut volcan et sommet d’Equateur avec ses 6 310m, et il est éteint.   Nous quittons notre jolie « mansion » ce matin, et partons dans un mini-bus, où nous faisons la rencontre de 2 français de Nouméa, pour le parc national du Chimborazo, à environ une heure de route.  Le parc regorge de vigognes, seuls êtres vivants à part quelques riverains et touristes, tandis que le paysage devient de plus en plus désertique, d’après ce que l’on en voit entre les nuages que nous traversons.  Nous arrivons à 4 800m, à un petit refuge, et nous nous équipons chaudement, bien aguerris par notre ascension du Cotopaxi il y a quelques jours. Les quelques flocons de neige ne nous arrêterons pas, et cette fois, nous décernons un diplôme à Noé, qui a réussi brillamment (et sans râler !), l’ascension jusqu’à un second refuge en cours de rénovation à 5 000m ! Dénivelé de 200m pour une bonne heure de marche essoufflante. Pour nous aussi, c’était le premier 5 000 (et, paraît-il, le point le plus éloigné du centre de la terre)   : alors tout le monde est fier de poser pour la photo immortalisant cet instant !  Fiers certes, mais nous n’aurons pas vu le sommet enneigé du Chimborazo, les nuages étant une fois de plus de la partie.  Nous redescendons en moins  de temps qu’il n’en faut pour le dire, et Luis, notre conducteur et guide, nous a préparé une petite soupe de quinoa aux légumes, sandwichs et thé de feuilles de coca, qui nous réchauffent bien.  Après avoir mis notre attirail de « robocop », nous enfourchons nos VTT pour 38 km de randonnée, 8 km de piste puis la route jusqu’à l’arrivée, à 15 km de Riobamba.  Quasiment que de la descente, à cette altitude heureusement !, mais les quelques faux-plats, on les aura quand même bien senti dans les pattes !  Pendant ce temps, Noé est resté dans le mini-bus, où il tente d’apprendre le français à Luis, tout en lui troquant des biscuits !


Nous revenons chercher nos bagages et partons pour Alausi, à 97 km de là.  Heureusement que nous avons encore choisi la solution du taxi : partis au coucher du soleil, nous arrivons de nuit à Alausi avec un brouillard à couper au couteau, qui nous a rappelé la traversée de Clermont-Ferrand sur l’autoroute de nuit l’été passé ! Arrivés sains et saufs, grâce à un chauffeur super prudent et très attentif : muchas gracias !

La caravane menée par Don Luis

"5000" pour ceux qui n'auraient pas saisi la symbolique!


Un air de gorille dans la brume?...! entraînement pour l'Ouganda!
ALAUSI

Mercredi 26 février 2014 – La Nariz del Diablo

Nouveau mode de transport tenté aujourd’hui : le train !
Les chemins de fer ne sont pas un moyen de transport très usité par les touristes, parce souvent les trajets s’en trouvent allongés en terme de temps, et le réseau ferroviaire est peu développé.  Néanmoins, nous sommes venus en étape à Alausi pour faire le circuit touristique de « la nariz del diablo », la narine du diable : encourageant ! 
Après la brume épaisse de la veille au soir, Alausi nous salue ce matin sous un timide rayon de soleil, et nous laisse découvrir un plaisant gros bourg de montagne aux rues pavées et escarpées, dont l’activité touristique lui permet de prospérer. 

Nous montons dans un vieux train, qui semble fraîchement rénové, et ajoute un petit goût pittoresque au trajet que l’on imagine périlleux.  Il en aura fallu du travail, de la dynamite et de nombreuses vies, pour faire cette voie ferrée, serrée à flanc de montagne, et à la vue plongeante sur le ravin et son rio.  C’est un spectacle à couper le souffle.  Le dénivelé est énorme, et l’astuce des ingénieurs fut de faire une descente en lacets à angle aigu ; et par un système de marche avant et arrière, grimper ainsi des côtes extrêmement raides.  Le résultat est en effet surprenant, parfois même angoissant, lorsque l’on imagine le poids de ce train, et les contraintes générées sur des flancs  de montagne aux à pics vertigineux.  Nous nous arrêtons au bout d’une heure, après avoir fait le tour de la narine, dans le tout petit village de Sibambe, où un spectacle de danse traditionnelle nous accueille.  Restauration au café mirador, situé juste au-dessous d’un tout petit musée consacrée à l’élaboration de la voie ferroviaire empruntée. 


Nous rentrons par le même chemin, même train et même entrain, pour un tour qui aura duré au total 2 heures et demi.  A notre retour, les nuages ont repris le dessus sur le ciel d’Alausi, et on se rend compte que, finalement, même de jour, la route ne doit pas être si facile.


On a attrapé Joe Dalton, manquent les plumes et le goudron!

Les amoureux de l'Orient Express


Rio Alausi vu du train

Le principe du lacet en chemin de fer (gare de Sibambe)



Faut trouver la narine du diable!

Tout le monde descend! même les Dalton!


Courbe dangereuse...

Alausi, vue du train

Europe vieillissante...



Bientôt la brume...


GUAYAQUIL

Jeudi 27 février 2014

Nous prenons le bus ce matin pour faire le trajet Alausi-Guayaquil, environ 4 heures.  Nous ne sommes pas nombreux, et le bus fait des arrêts dans les bourgs, où l’on voit monter et descendre des villageois essentiellement, souvent des femmes avec de jeunes enfants.  La chaleur commence à monter quand nous approchons de Guayaquil, 2ème grande ville d’Equateur : zéro mètre d’altitude !  Nous traversons le rio Guayas sur l’un des plus grands ponts du monde : quel contraste entre les 2 rives ! A l’est, les bidonvilles ; à l’ouest, les buildings… 

Les faubourgs de Guayaquil ne sont pas réputés très sûrs, à l’opposé du centre-ville et du front de fleuve, El Malecon, où l’on croise des forces de l’ordre tous les 2 mètres.  Après un repas chez une valeur sûre (MacDo !), nous partons en promenade sur El Malecon, dont nous explorerons la totalité des 2,5km demain, quand, en bifurquant sur le parc Bolivar devant la cathédrale, nous tombons nez-à-nez avec des iguanes se déhanchant tranquillement.  Grande surprise et joie de Noé, qui ne s’y attendait pas (on peut le comprendre !), et a valu une petite leçon de retour à la maison sur la vie de cet animal.  Merci « inter »(net) comme dit l’oiseau, qui découvre peu à peu ce que cet outil technologique ouvre comme horizons et diversités.

Ce soir, un grand feu d’artifice ouvre les festivités du carnaval : c’est parti pour une fête de 5 jours !

Bienvenue à Guayaquil!

Douche bien tentante


Les schtroumpfs coquins!

Oh! un iguane dans la ville!



Vendredi 28 février 2014

Nous partons à la découverte de Guayaquil.  Le front de fleuve, El Malecon, est très joliment aménagé, alignant des jardins tropicaux, des bassins où se prélassent des carpes et s’abreuvent oies et oiseaux, des aires de jeux pour enfants, quelques marchands ambulants d’eau et de glaces, des petits cafés et restaurants, avant de se terminer par un centre de conférence et une salle de cinéma.  Mais surtout, l’horizon s’illumine sous les couleurs du quartier de Las Penas et du Cerro Santa Anna, perché sur sa colline.  Nous grimpons les 444 marches du Cerro Santa Anna, à travers un dédale de rues piétonnes et de petites places, avant d’arriver à un mirador offrant une vue à 380° de la ville.  Mais celle-ci sera encore plus saisissante après les 52 marches qui nous mènent en haut de l’ancien phare du port de Guayaquil.  Pas du tout d’accord avec ceux qui décrivent Guayaquil comme une ville laide et sans intérêt !  Le spectacle est contrasté entre vieux quartiers et buildings récents, couleurs flamboyantes et gris des faubourgs, et au milieu coule un fleuve au mouvement perpétuel…

Un petit tour de mini-quad (où Noé arborera d’abord le style de sa mère en prenant un trottoir, puis celui de son père en prenant un peu d’assurance !), et un taxi nous conduit au Parque Historico de Guayaquil au nord-est de la ville, de l’autre côté du fleuve.  Ce dernier est  divisé en 3 parties : l’une nous fait découvrir en semi-liberté la faune équatorienne évoluant dans une flore qui nous rappelle celle de Tahiti, la seconde est une reconstitution du El Malecon 1900, et une dernière partie est consacrée aux traditions équatoriennes.  Quel calme ! On en oublie presque qu’on est en ville, mais le tour dans le centre commercial à 200m nous fait revenir sur terre !  Les bouchons, c’est bien connu, c’est universel !

Conseils aux voyageurs : Guayaquil vaut la peine qu’on s’y arrête un ou deux jours pleins.  Surtout ne pas se laisser décourager par l’insécurité, les guides et les commentaires sur blogs (autres que le nôtre, bien sûr !)  : c’est vraiment une ville avec des quartiers et parcs à découvrir, bien agréable avec des enfants, et sûre quand on se cantonne aux principaux attraits touristiques.

 
Un aperçu de El Malecon 2000

Un air de la Ruelle des Chats à Troyes...


Las Penas

El Malecon 2000 et le rio Guayas

Un air de Dubaï...

Le Cerro Santa Anna


El Faro

Un air de San Francisco...


Un air de Sydney...



Les orchidées du Parque Historico

L'équipe des rouges



L'équipe des bleus


 
L'arbitre!
El Malecon 1900

1 commentaire:

  1. J'AI PAS VU DE PHOTO DE MARIANNE? DOMMAGE SI ELLE ETAIT SI JOLIE...
    EN LISANT UN PEU MES RECUEILS ETHNOGRAPHIQUES, J'AI DECOUVERT QUE LES JIVAROS FETENT LA SAINT VALENTIN. IL S'OFFRENT DES COLLIERS DE TETE REDUITES, CELLES SANS CHEVEUX, LES PLUS RARES, SONT LES PLUS PRISEES. JP DEVRAIT SE LAISSER POUSSER LES CHEVEUX PENDANT QUELQUES JOURS, HISTOIRE DE PAS TROP ATISER LA CONVOITISES...

    PS COMME VOUS LIREZ CE COMMENTAIRE DE RETOUR DE VOTRE SEJOUR CHEZ LES REDUCTEURS DE TETE, J'AI ECRIS GROS POUR QUE VOS NOUVEAUX PETITS YEUX PUISSENT VOIRE LES LETTRES

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