Ouzbékistan

Mercredi 2 juillet 2014 - C’est reparti !...

Et oui, après une pause franco-espagno-africaine, les sacs-à-dos sont minutieusement  re-préparés, et on se remet peu à peu dans le rythme du voyage.  C’est vrai que nous devions repartir plus tôt, mais nous avons décalé de quelques jours notre voyage pour partir tous visas en poche avant la deuxième partie de ce tour du monde.  Demain, nous serons en Ouzbékistan, première étape de notre voyage en Asie, un peu de la route de la soie et continent que nous allons découvrir à 3, le seul où nous n’avons pas encore foulé nos pas !

Conseils aux voyageurs : Nous avons fait faire tous nos visas en un temps express avec Action-Visas, agence située à Paris (mais on peut faire aussi les démarches en ligne) qui a été d’une efficacité remarquable, sans compter sur leur gentillesse et leur accueil plus qu’agréable.  Certes, ça se monnaie un peu, parce qu’on a tout demandé en voie express aussi, mais c’était bien plus simple pour nous ainsi, plutôt que d’aller dans les ambassades ou consulats directement (surtout quand on n’habite pas sur Paris), ou de faire les visas au milieu de la Sibérie ou de la Mongolie.

Jeudi 3 juillet 2014 – …Enfin, presque !

Finalement, la nuit se fera à Londres ! Problème technique sur le vol (un voyant en surchauffe et ça sentait le roussi dans le cockpit !), donc demi-tour sur … Londres ! Moins exotique, mais après les 13 heures pour finalement faire Paris - Londres en avion, nous allons bien apprécier la nuit dans un bon lit douillet plutôt que contorsionnés dans un fauteuil d’avion (« Eurotraveller » on dit maintenant, c’est plus chic que classe éco, mais les fauteuils sont les mêmes, on vous rassure !)

Vendredi 4 juillet 2014 – Dans l’avion
Samedi 5 juillet 2014 – Tachkent – Ourgentch - Khiva         

On aura finalement enchaîné les vols : on ne sait plus exactement en combien de temps Marco Polo a rejoint l’Ouzbékistan, mais en 2014, on aura mis 3 jours en avion, mieux qu’un aller-retour Paris-Papeete !  Bon, la bonne nouvelle, c’est qu’on aura quand même vu le quart de finale de la coupe du monde de football, France-Allemagne, …mais finalement, c’est pas une si bonne nouvelle !  Dommage les Bleus, bien joués quand même !

Nous arrivons au petit matin à Tachkent, et sommes déjà écrasés par la chaleur.  C’est l’été, le thermomètre frôle les 40°C, autant dire que c’est la basse saison touristique, et nous sommes peu d’étrangers à poser les pieds au cœur de l’Asie Centrale en ce jour.
Si l’Ouzbékistan est une république indépendante depuis 1991, elle a gardé un pilier de son ancien statut : l’administration !  On s’y attendait, vu le temps passé à faire nos visas, on n’a pas été déçus !
C’est épuisés que nous attendons notre vol pour Ourgentch, ville située dans la région de Khorezm, à l’ouest du pays.  Là encore, dans cet immense terminal d’aéroport des vols domestiques de Tachkent, on sent des relents architecturaux de la grandeur soviétique.  Une chose est certaine, je n’avais aucun doute sur la propreté des toilettes : il y avait plus de femmes de ménage qui passaient et repassaient la serpillère que de personnes attendant un avion !  La contrôleuse des passeports devait aussi dater de la même époque, porte de prison en guise de visage auquel seul Noé a réussi à faire décocher une ébauche de sourire !  Mais là encore, en-dehors de ces points administratifs stratégiques, les ouzbeks nous semblent d’emblée très accueillants et gentiment  curieux face aux étrangers.  On arrive à communiquer : même si l’ouzbek et le russe sont les plus couramment parlés, de nombreux habitants palpent un peu d’anglais.

Après ces premiers contacts en terre ouzbèke, nous atteignons la vraie première destination de notre voyage : Khiva, à une trentaine de kilomètres au sud d’Ourgentch.  Sur le chemin, nous traversons des terres semi-désertiques, où pourtant les champs de coton sont ultra-présents (l’URSS avait décidé de privilégier à cet endroit la monoculture de coton), ainsi que des rizières aménagées.  Et puis, Khiva ! Un grand émerveillement d’emblée devant cette cité datant de plus de 2500 ans, qui, malgré ses rénovations, semble comme figée dans le temps…
Ce serait Sem, le fils de Noé « le vieux » (comme baptisé par le nôtre de Noé !), qui s’endormit un jour dans le désert et se vit en songe entouré de 300 torches : un signe favorable, puisqu’il trouva un puits à cet endroit et y fit construire la ville de Khiva.  Il n’y a pas de hasard…  Khiva a subi tous les outrages : dévastée par les guerres (dont Genghis Khan) ou les maladies, reconstruite, prospère, désertée, convoitée (notamment par les Anglais et les Russes sur la route de la soie)…  Et la Khiva d’aujourd’hui est toujours aussi grande et éblouissante.

Ichan Qala est le centre historique de la ville, entourée de murailles en pisé, et regorgeant en son sein de monuments plus beaux les uns que les autres.  On s’y ballade pendant des heures, sans la bousculade touristique en cette saison : finalement, ce sont surtout des touristes ouzbeks que nous rencontrons (ce sont les vacances scolaires locales), ce qui n’est pas pour nous déplaire – et du coup se loger dans Ichan Qala a été très simple !  Le seul frein à la promenade est la chaleur accablante : repos et sieste obligatoires entre midi et au moins 4-5 heures, et boire de l’eau, de l’eau, de l’eau (ça fait du bien à nos petits foies après le passage en France !). 

En fin de journée, on nous fait entrer un peu à la sauvette à la porte ouest de la ville, en haut du mur d'enceinte, où la vue sur la ville est juste époustouflante !



Conseils aux voyageurs :  En fait, l’entrée d’Ichan Qala est payante 12 $ (plus quelques dollars pour photos et caméras) si on entre par la porte ouest, la porte principale : ceci donne accès à tous les musées de la ville, sauf 3 points de vue à payer en suppléments (monter en haut du minaret Jumi et Islam Khodja, le mausolée de Pakhlavan Mahmud, et monter sur les murailles).  Si on entre, comme nous l’avons fait, par une autre porte, on ne vous demande rien, par contre il faudra vous acquitter des 12$ et vous munir du précieux billet pour visiter l’intérieur des sites et musées.

Khiva, vue du mur d'enceinte de la porte ouest 

Le minaret Islam Khodja, ou quand le soleil a rendez-vous avec la lune




Intérieur de la Mosquée du Vendredi

Au moment de passer à table

Muraille de Khiva


Al-Khorezmi, originaire de Khiva et ayant introduit l'algèbre en Europe

Leçon d'histoire sur la route de la soie à main levée

Fours à nans

On aurait aimé que ce soit le puits de Sem, mais non...




Dimanche 6 juillet 2014 – Le marché à Khiva

En poursuivant la visite de la ville, on sort des remparts en passant à côté de la porte est, attirés par le marché qui se tient aujourd’hui.  Ce sont surtout les femmes qui tiennent les étals à même le sol, et on est surpris de voir autant de fruits et légumes dans cette région désertique (on se régalera d’ailleurs de quelques pêches à midi).  On a surtout l’impression qu’il y a mille ans, le marché se passait de la même façon.  Après-midi tranquille sous la chaleur à organiser la suite du voyage et partie de foot en fin de journée : France-Ouzbékistan, une grande première ! Les ouzbèkes sont d’une gentillesse étonnante et l’hospitalité ouzbèke est loin d’être une légende.  On s’est vu offrir des nans tout juste sorti du four, un petit médaillon pour Noé dans un magasin où nous n’avons rien acheté.  Tout est à l’avenant.  Quant à l’Islam en Ouzbékistan, que dire sinon que nous devons tous en tirer des leçons de tolérance, de bonté, de respect…c’est là l’Islam le plus pur qu’il nous ait été donné de voir au quotidien (Delphine avait déjà préparé son foulard à mettre sur les cheveux, et pour l’instant, il est toujours rangé dans le sac).

Demain, direction les forteresses de Khorezm et nuit sous la yourte, là aussi une première !


Excellentes tourtes

Keftas et four à nans


Je vous en ai mis un kilo


Ici, les carottes sont jaunes


Le mausolée de Pakhlavan Mahmud

Fin du match France-Ouzbékistan: 3-2

Les femmes des joueurs n'ont pas refusé leur hôtel 
Lundi 7 juillet 2014 – Les citadelles du désert en Karakalpakie

Nous traversons l’Amou Daria, le fleuve indomptable, sur le nouveau pont de Biruni ce matin (le vieux pont n’est désormais plus de ce monde), en direction des fameuses citadelles du Khorezm, qui défendaient le territoire des assauts des nomades ou des mongols.  Ces forteresses sont très anciennes, datant d’au moins un siècle avant JC, et sont certes en ruines à présent, mais étonnamment encore debout et gardant leur prestance d’antan.  Nous avons opté pour le petit tour des citadelles (il y en a une douzaine environ) en visitant Kyzyl Kala, Toprak Kala (qui était un ancien palais royal dont les vestiges archéologiques sont au musée de Noukous ou de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg), avant d’arriver à Ayaz Kala vers midi.  C’est au pied de l’ensemble des 3 citadelles d’Ayaz Kala que nous posons bagages pour la nuit, dans un camp de yourtes (nous pouvons d’ailleurs observer la construction de 2 yourtes en cours).  On a eu un peur en croisant un car de touristes français dès notre arrivée, mais ceux-ci étaient sur la voie du départ et seulement de passage (nous avons discuté avec un vieux monsieur, heureux gagnant du loto, qui était fier d’avoir voyagé dans 85 pays au monde, et à qui il manquait Tahiti et Nouméa à son tableau de chasse – il ne désespère pas d’y aller même si la longueur du trajet en avion l’effraie un peu…).  Ainsi, nous sommes seuls au monde au cœur du désert, seuls à défendre la forteresse Ayaz Kala pour la nuit !  Un charmant couple qui tient les lieux nous accueille, et nous pénétrons enchantés sous notre tente, où un repas de fruits et légumes bien frais nous est servi.  En ouvrant la porte et un des pans de toile de chameau de la tente, on sent un peu d’air, qui, même s’il est chaud, nous fait du bien !
Ayaz Kala attendra la fin de la journée pour nous voir pénétrer en ses murs.  C’est sûr il faisait plus de 45°C dans ce désert, même en fin d’après-midi, et dur, dur d’escalader les forteresses.  Ayaz Kala est la plus grande et la mieux conservée des forteresses du désert de Khorezm, et nous ne visiterons que les 2 plus élevées.  Il y avait un ancien palais à cet endroit, mais difficile de dire où exactement.  Noé est content de faire un peu d’escalade sur les murailles avec son nouveau copain Öttenabek, le fils des propriétaires du camp de yourtes, probablement aussi heureux l’un que l’autre de trouver de la compagnie.  A notre retour, on a bu en moins de 5 minutes au moins une litre d’eau chacun !  Soudain,  un nouveau bus de touristes (des profs américains cette fois, qui font le trajet de la route de la soie depuis quelques étés) arrive pour la nuit.  On ne sera pas donc seuls dans le camp, mais on y sera les rois du monde.  Installés dehors pour dîner devant un coucher de soleil qui n’en finit pas, une lune et des étoiles qui deviennent de plus en plus scintillantes, on a vraiment le sentiment de bénéficier d’un moment intime avec les ouzbèkes du camp, Nora et son mari, ainsi que notre chauffeur, qui fêtent ce moment à la vodka d’Ellis Kala !  Jean-Pierre a enfilé deux bolées de vodka sans broncher, « Nasdrovia » !!! Il ne pouvait pas refuser, cela eut été un affront !


Conseils aux voyageurs :  Nous étions enchantés par le petit tour des forteresses - pas certains que les voir toute en une journée de chaleur nous eut apporté plus de plaisir.  Certaines ont une entrée payante (comme Toprak Kala, 3000 soums par adulte – la plupart du temps, les enfants ont la gratuité des visites des sites touristiques).  Ca vaut vraiment le coup de passer la nuit au pied de Ayaz Kala, un avant goût de terre d’aventure dans le désert.

On a changé quelques soums avant de partir!

Les pastèques sont notre régal quotidien

Kyzyl Kala

Toprak Kala

Le Ben Hur d'Ayaz Kala

Pas mal pour un petit camping en plein désert!

Une...

Deux...

Trois... yourte!


Ayaz Kala, 2ème citadelle

Ayaz Kala

Et encore un baton trouvé!

Même les dromadaires ont droit à la baignoire!

Combat entre Ben Hur et Timur!

"Elle est pas belle, la vie? hihihi!"

Et le coucher du soleil n'en finit pas sur Ayaz Kala

Le dîner du Prince du Désert est servi!

Mardi 8 juillet 2014 – Boukhara

Finie la nuit sous la yourte, on reprofitera à d’autres moments lors de ce voyage.  On essaie de partir pas trop tard pour Boukhara, car il faut environ 6 heures de route.  6 heures à traverser le désert de Kyzyl Kum (le désert rouge), qui, par endroits, reprend ses droits sur la route.

Arrivés à Boukhara en début d’après-midi, on attend 17 heures pour aller faire nos premiers pas dans celle qu’on appelle « la Perle de l’Islam ».  Boukhara, oasis dans le désert, était une étape obligée de la route de la soie, et elle a connue ses grandes heures de gloire et ses heures de désastres et dévastations, que ce soit avec Genghis Khan, Tamerlan, ou les bolchéviques.  La vieille ville vient d’être entièrement rénovée (la nouvelle ville autour a des allures de grands boulevards à l’architecture soviétique), et ça se sent, beaucoup plus qu’à Khiva, mais peut-être aussi parce que Boukhara est plus importante en taille. On prend tranquillement nos repères dans la cité, nous attardant juste un peu plus longtemps sur l’ensemble Poy Kalon avec son minaret surnommé aussi « la tour de la mort », car on y jetait d’en haut les prisonniers condamnés à mort.  Nous rejoignons le bassin Liab-i-Khaouz pour dîner avec un peu de fraîcheur, point de ralliement des  rares touristes étrangers, mais surtout des ouzbèkes en famille.  Au  menu , kebabs et plov.  L’ambiance est agréable, il fait 35°C à 9 heures du soir, on prend la 3ème douche de la journée avant le dodo climatisé.

L'Amou Daria et un peu plus loin le Turkménistan

Et le désert avance...

Tak y Sarrafan, la coupole des changeurs
Tak i Zargaran, la coupole des joailliers

Madrasa Mir i Arab


Mosquée Kalon

Intérieur de la mosquée Kalon

La tour de la mort

Coupole de la Madrasa Mir i Arab

Poy Kalon

Mercredi 9 juillet 2014- Boukhara
Jeudi 10 juillet 2014

La mosquée Bolo Khaouz



Monument de la mémoire dans le parc Samani

Chachma Ayoub, la source de Job

Forteresses de l'Emir

Entre la lune et la coupole, un avion: 9/11 revenge, act 2?...!


Place Liab i Khaouz

On verra demain si Noé a le même sourire lors de la méharée...

Vendredi 11 juillet 2014 – Nurata et le lac Aïdarkul

Saucisses frites au petit-déjeuner, c’est sûr, maman n’aurait jamais permis ça ailleurs qu’en Ouzbékistan,  et rien que cela vaudra l’attribution d’un 5 étoiles à notre petit B&B par Monsieur de le Noé !
Nous quittons l’oasis de Boukhara, qui s’étire pendant un moment, avant de rejoindre le désert du Kyzyl Kum.  Environ 3 heures avant de rejoindre Nurata, et un premier arrêt nous permettant d’escalader la forteresse de Nur (enfin ce qu’il en reste, et ce n’est pas si mal après plus de 2500 ans), construite par Alexandre le Grand lors de sa conquête du monde en direction de l’Indus.  La vue sur l’oasis de Nurata et le désert est assez impressionnante : rien à des kilomètres à la ronde, si ce n’est du sable, du sable, du sable.  Alexandre n’avait pas choisi de construire sa forteresse n’importe où : juste en bas des ruines se trouve une source sacrée (Chashma aurait été trouvé par Ali, le gendre de Mahomet, dont la source jaillit de son bâton planté dans la terre), aux eaux très claires, qui ne sont pas pour déplaire aux centaines de carpes qui s’y reproduisent en paix, au pied du tombeau du saint patron et fondateur de Nurata, Abdoul Hassan Nouri,  et d’une mosquée, Namazgoh.  Il paraît que les femmes viennent à cette source sacrée priant pour qu’elle leur donne fertilité, en en faisant 33 fois le tour dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, puis, après avoir jeté une pièce au fond du puits (tradition universelle s’il en est !), elles accrochent un morceau de tissu aux buissons alentours.  Autant dire que nous avons évité de justesse de rendre une femme stérile en empêchant Noé de prendre un morceau de tissu pour en faire une corde à son arc ! Le complexe est très joliment agencé : une petite aire de fraîcheur en pleine canicule.

Nous aurons plus de mal à trouver le Aïdar Yurt Camp, à Dungaök, au bord du lac Aïdarkul.  A la décharge de notre chauffeur, visiblement peu habitué des lieux, ce ne sont pas les panneaux indicateurs qui pouvaient nous aider.  De plus, le lac est très grand, de plus en plus paraît-il depuis quelques années, contrairement à la mer d’Aral, qui, elle, rapetisse, faute aux barrages sur les cours d’eau l’alimentant.  Bref, nous commencions à nous sentir telle une Inès aux abords de midi sous une chaleur dépassant allègrement les 50°C (ce ne sont pas des fabulations, certification par le tableau de bord de la voiture !), quand les toits en poils de chameaux nous apparurent : ouf !  Mais c’est surtout le bain dans le lac en fin d’après-midi qui nous fera le plus grand bien : quel bonheur un peu d’eau dans ce désert, et vous n’allez pas nous croire, mais on avait presque froid à rester dans l’eau trop longtemps !  Un groupe d’ouzbèkes (que des hommes), qui se baignait un peu plus loin, nous rejoint avec 2 bols et une bouteille de vodka : un peu rude à 5 heures de l’après-midi, mais Jean-Pierre dit que ça ne se refuse pas… ça n’engage que lui !  En tout cas, les ouzbèkes, eux, étaient déjà bien arrosés…  Nous quittons le lac, et là au retour, l’ensablement de la Chevrolet ! On s’en tire pas trop mal, aidés par un autre petit groupe que nous avons rejoint au camp de yourtes un peu plus tôt : un couple de français pas très causants, mais leur chauffeur est très gentil ainsi que leur guide, qui parle un français impeccable.  Il faut dire qu’on leur rend rapidement la pareille, vu qu’ils nous suivaient de très près.  Le soleil commence à se coucher quand nos 2 chameaux aux ventres pleins nous font signe : c’est l’heure de la méharée !  En avant, en arrière, et nous voilà ondulant au dos des bosses des chameaux et des dunes pour une petite promenade bien agréable.  Au retour, la règle des 3D s’applique : Douche, Dents, Dodo ! (pour la 4D, il faut ajouter le Dessert en supplément !) Enchevêtrés les uns sur les autres au milieu de nos matelas sous la yourte, la musique kazakhe au coin d’un grand feu (on n’est pas loin de la frontière avec le Kazakhstan, et autant la musique ouzbèke a des relents de musique arabe, autant la musique kazakhe a des intonations plus slaves) ne mettra pas longtemps à nous emmener dans les bras de Morphée.



Mosquée de Nurata

Sacrées p'tites carpes

Le tombeau du fondateur de Nurata

Petits restes de la forteresse de Nur, d'Alexandre le Grand


Autres petits restes, on va les accommoder

Même au bord du lac Aïdarkul, on fait des châteaux de sable

A plus de 40°C, on l'apprécie!


Marco Solo et sa famille

Aïdar yurt camp

Samedi 12 juillet 2014 – Sentab

On fait rarement la grasse matinée sous les yourtes : très vite, les rayons du soleil viennent nous chatouiller les cils, et la chaleur nous met vite d’aplomb avant d’être de plomb !
Nous partons vers les montagnes autour de Nurata, et au bout d’une heure et demie de route on aperçoit quelques maisonnées au milieu de verdure : une oasis, se dit-on, on y est !  Mais on ne se doutait pas que cette oasis n’en finissait pas, s’enfonçant toujours plus loin et emplissant une vallée entre les montagnes de la réserve de Nurata.  C’est le village de Sentab.  Celui-ci date d’au moins 2500 ans, puisque les sodgiens y avaient trouvé refuge pour échapper aux troupes d’Alexandre le Grand.  Il existe plusieurs légendes autour de l’origine du nom de ce village.  Un jour, une caravane passa et demanda le nom du village à un berger qui répondit « sen top », traduit par « devinez par vous même », qui devint donc un peu plus tard « Sentab ».  On dit aussi que le nom du village vient du tadjik « siemtob » signifiant « qui brille comme l’argent », tels les différents cours d’eau qui sillonnent la vallée au soleil.  On aperçoit effectivement le cours d’une rivière qui est bien maigre (nous apprendrons un peu plus tard qu’un réseau de canalisations en dévie le cours durant les périodes sèches vers les cultures).  C’est dans la maison de Rahima et Gulmurod, que nous allons habiter pendant 2 jours.  Nous sommes conquis d’emblée par les lieux ombragés, les parterres de fleurs, l'ayvan (table en bois et pierre et refuge des moments de détente sur les tapis et coussins en place).  Nos hôtes, d’origine tadjike comme les habitants de l’ensemble de la vallée, sont très accueillants : Gulmurod parle tadjik, ouzbèke, russe, afghan, arabe, et quelques mots d’anglais.  Avec sa femme, ils ont 6 enfants de 18 ans à 1 mois, 5 filles et un garçon, Shohjahon, qui a l’âge de Noé.  Autant dire qu’on n’aura pas beaucoup vu les garçons cet après-midi : ils ne parlent aucune langue orale commune, mais ils jouent pareil, vont s’acheter des glaces au petit magasin du coin, se baignent en rigolant comme des fous dans un petit bassin-maison aménagé,… Ils ne seront séparés que pour l’heure de classe de Noé, qui a d’ailleurs attiré l’attention de tous, de Shohjahon à sa grand-mère !  En fin de journée, nous partons tous les 4 pour une promenade dans le village et ses montagnes, rencontrant quelques habitants et autant d’ânes : Shohjahon nous sert de guide, et il est très affûté !

Les dernières heures passent en compagnie de notre famille-hôte : on sort le berceau de la petite dernière qui découvre les ombres des feuillages dansant devant ses yeux, les garçons empilent des pierres, vite imités par la petite sœur de 2 ans, et Mubara, l’aînée de 18 ans, surveille tout ce petit monde, tandis que Gulmurod se prépare pour un mariage voisin.  Rahima est très discrète, toujours silencieusement affairée, et très souriante.
Ces moments en famille sont plus que bien agréables…

L'oasis de Sentab

C'est l'été... l'eau est rare



Les bergers

Mosquée et son escalier aux quelques marches...


La piscine chez Gulmurod avec Shohjahon

L'ayvan: coin lecture et repas

L'aînée et la plus petite des filles de Gulmurod

Gulmurod adopte Noé

Dimanche 13 juillet 2014 – Sentab

« Combien de jours on reste ici, maman, parce que moi j’aime bien cet endroit ? » sont les premières paroles de Noé au réveil, et résument notre bien-être dans ce petit village.
Petite ballade ce matin dans le village avec les garçons, découverte du petit magasin local plutôt bien fourni (en tout cas on va droit à l’essentiel), et baignade dans la source qui irrigue la vallée.  Enfin, une des sources.  Le réseau de canalisations est complexe et l’eau est étonnamment abondante, en témoignent les nombreux vergers : abricots, mûres, pommes, nectarines, melons, pastèques, noix, amandes… Un régal, sans compter sur les habitants que nous rencontrons qui prennent toujours plaisir à nous offrir quelque fruits : on rentre les mains pleines à la maison ! 
L'ayvan est notre coin-lecture favori avec Jean-Pierre.  On y passe les heures les plus chaudes, avant de repartir tous les 2 cette fois, Noé ayant disparu avec son nouvel ami, pour un mini-trekking dans les montagnes.  Nous étions partis visiter une forteresse aux alentours, mais nous ne l’avons pas trouvée : nous nous sommes alors embarqués comme des mules sur les crêtes pour rejoindre finalement le lit de la rivière. 

Conseils aux voyageurs : Sur la route de Samarcande à Boukhara, l’étape au lac Aïdar Kul et surtout au village éco-touristique de Sentab est incontournable ! Il existe encore peu de promotions dans les guides touristiques de cet endroit, encore moins peut-être au niveau des agences de voyages locales.  Néanmoins, on peut se renseigner sur le site internet nuratau.com .  Il existe à ce jour 3 maisons qui peuvent vous recevoir à Sentab : Rahima guest house (là où nous étions), la sœur de Gulmurod ouvre aussi sa maison aux visiteurs, et le Sentab Xaxi guest house a plus des allures de mini-complexe hôtelier (il n’y a pas l’immersion familiale comme dans les 2 précédents).  On peut facilement passer plusieurs jours, et en toutes saisons, dans le village.  L’oasis est très agréable, sa visite à elle seule prend des heures, et il y a de très nombreuses promenades en montagne à faire : les habitants se feront un plaisir de vous accompagner et de vous préparez un pique-nique si vous le demandez, et on peut même louer les services d’un âne si besoin.
Quant aux soucis d’enregistrement obligatoire requis par le gouvernement des hébergements pour toutes les nuits passés en Ouzbékistan, les maisons de Sentab vous le fournissent sans problème : ils possèdent toutes les licences et accréditations nécessaires officielles pour cela (ce qu’ignorent encore les agences de voyage locales).  Ainsi pas de souci à se faire lors de votre départ du pays à la frontière si vous êtes contrôlés.
En résumé : surtout passez deux ou trois jours à Sentab, obligatoire si on veut vraiment s’immerger et sortir du traditionnel visite villes et ruines.

A la recherche de la source

Techniques de pêche à la main

Eau de source

Les compères



Et au loin, le lac Aïdarkul

Coin de verger dans l'oasis

Quel est le plus têtu?...!

Découverte de l'iPad
Lundi 14 juillet 2014 – Samarcande, la fête nationale et l’arrivée de la petite souris !
Mardi 15 juillet 2014

C’est avec beaucoup d’émotions que nous quittons Shohjahon et sa famille, pour nous rendre à Samarcande.

Maracanda pour les grecs, Afrosyab, Samarcande : des noms différents pour la même ville, conquise par Alexandre le Grand, détruite par Genghis Khan et ses troupes, et enfin reconstruite par Timur (Timur Lang en persan, puis Tamerlan pour les européens, signifiant  Timur « le boîteux » suite à des blessures de guerre infligées vers l’âge de 20 ans - la question pour Jack Lang reste en suspens…?!).  Samarcande, c’est surtout le nom mythique de la ville aux croisements des différents chemins de la route de la soie.  Samarcande, c’est aujourd’hui une ville moderne avec des grands boulevards édifiés sous l’influence des temps d’occupation soviétique, et une vieille ville, qui essaie de se reconstruire une culture autour de la rénovation de ses immenses trésors architecturaux.

Après un petit aperçu de la ville à notre arrivée hier en fin d’après-midi (les distances sont assez grandes entre 2 monuments ici, et nous avions surtout l’estomac dans les talons !), nous profitons aujourd’hui des connaissances de Davron, notre guide francophone, qui nous accompagne ce matin visiter les principaux monuments historiques de Samarcande.

Nous commençons par le Mausolée de Tamerlan, anciennement appelé Gour Emir.  La bâtisse principale a été richement restaurée, même s’il manque 2 minarets encore de nos jours.  A gauche et à droite du mausolée, on aperçoit les ruines d’une madrasa (école où était enseigné le Coran, mais également l’histoire, les mathématiques, l’astronomie,… à des élèves de 16 à 20 ans) et d’un lieu de culte qui était réservé aux derviches.  Au sein du mausolée se trouvent les tombeaux de Timur, 2 de ses fils, son guide spirituel, et 2 de ses petits-fils, Muhammed Sultan (en qui Timur voyait son héritier, mais qui mourut jeune) et Ulugh Beg, qui succèdera à son grand-père, mais est surtout connu pour ses travaux en tant qu’astronome (et aussi pour avoir été décapité par son fils aîné !).  Que des hommes dans ce mausolée.  Nous sommes bien sûr émerveillés par le travail de restauration, très fidèle à l’original : il existe certains endroits, sur les murs ou les portes, vierges de toute restauration qui en témoigne. Il paraît qu’au-dessus du tombeau de Timur était inscrit « lorsque je reviendrai à la lumière du jour, le monde tremblera » parfois traduit par « quiconque ouvrira ce tombeau sera vaincu par un ennemi plus terrible que moi ».  Le 21 juin 1941, un anthropologue russe ouvrit le tombeau de Timur pour étudier les restes humains (et confirma par ailleurs l’atrophie de la jambe droite) après en avoir obtenu l’autorisation.  Les sages de Samarcande étaient bien évidemment effrayés, ayant tous connaissance de la prophétie.  Le 22 juin 1941, Hitler lançait l’opération Barbarossa et menait l’invasion nazie sur le front est.  Quand les restes de Timur furent remis en tombe dans son mausolée, les Allemands capitulaient quelques jours plus tard à Stalingrad…
Désormais devant le mausolée, il n’y a plus rien qui rappelle la vieille ville de Samarcande.  Il se trouve un très grand parc, avec quelques arbres et des parterres de fleurs : c’est tout de même mieux que l’usine de fabrication de vodka installée par les russes, qui voulaient cacher tout monument ou toute trace de culture ouzbèke à ses habitants !

Un peu plus loin, nous nous arrêtons sur la place du Registan : de « reg » qui signifie sable en persan, et « istan » pour endroit, ou place – donc c’est « la place sablonneuse » étymologiquement, celle où se tenait, entre les madrasas, le bazar.  Les caravanes arrivaient ici et commerçaient entre 2 étapes.  On a peine à imaginer quel fourmillement de populations il pouvait y avoir au 14ème siècle en ce lieu, tant aujourd’hui tout y est propre et net, avec un côté splendeur architecturale certes, mais aussi un peu trop musée.  Trop musée, enfin presque : lorsque l’on pénètre dans les madrasas, les anciennes chambres des élèves sont désormais occupées par de nombreux magasins de petits souvenirs.  Cela gâche discrètement la visite, en-dehors des 2 ateliers où on peut admirer le travail de calligraphie arabe d’un vieux monsieur, et celui de la mosaïque en céramique (et c’est un travail titanesque !).   Là aussi, les 3 majestueuses madrasas qui se dressent au milieu du Registan sont pour ainsi dire le résultat d’un concours de supériorité entre les successions d’autorités de l’époque.  La plus ancienne madrasa est celle d’Ulugh Beg, le petit-fils et successeur donc de Tamerlan, très préoccupé par le développement des sciences au 14ème siècle.  Les 2 autres madrasas sont du 17ème siècle, construites par Yalangush Bakhadur, qui voulait montrer sa capacité à égaler les grandeurs des timurides.  Celui-ci fit d’abord construire la madrasa Chir-Dor (« qui porte le lion »), juste en face de celle d’Ulugh Beg, en faisant figurer en haut de sa porte 2 lions tigrés chassant une antilope.  Or toute figuration est interdite par l’islam : ainsi les élèves pouvaient venir y étudier, mais pas prier, d’où la 3ème madrasa Tilla Kari qui ferme la place du Registan au nord.  Tilla Kari signifie « couvert d’or », et tel est le cas en ses murs : de l’or partout, sous toutes ses formes jusqu’au papier mâché.  Encore une fois, très impressionnant.  La petite cerise sur le gâteau est la galerie de photographies datant de 1920-1930, nous montrant cette fois la vie commerciale et religieuse de cette célèbre place de Samarcande.

Pour clore notre matinée, Davron nous conduit à Afrosyab.  C’est le nom de la colline où a été fondée Samarcande.  On y observe encore les ruines de la forteresse entourant l’ancienne cité, celle conquise par Alexandre le Grand.  Mais elle ne résista pas au passage de Genghis Khan, qui en détruisit tous les systèmes d’irrigation avant de la piller.  Samarcande fut ensuite reconstruite au pied de cette colline par Tamerlan, et c’est là qu’elle siège depuis le 14ème siècle.  A Afrosyab, nous visitons le complexe Shoh i Zinda, qui est un ensemble de mausolées dédiés aux proches de Timur, que ce soit ses femmes, sa petite sœur, jusqu’au général des armées estimé, l’architecte récompensé de ses bons travaux, et même la nourrice de ses enfants !  Très craint ce Timur, mais au grand cœur aussi finalement !

Après une pause-galère pour tenter de retirer un peu de soums (cf conseils aux voyageurs), et déjeuner de notre repas préféré fait de salade ouzbèke (tomates-concombres-oignons) et pastèque à n’en plus pouvoir, on se dit qu’on ne peut pas partir de Samarcande sans avoir vu au moins la mosquée de Bibi Khanum.  Pourquoi ? Simplement à cause de l’anecdote liée à sa construction.  Bibi Khanum, d’origine chinoise, était une des 4 femmes de Tamerlan, sa préférée.  Bien qu’ils n’aient pas eu d’enfants ensemble, Tamerlan la chargea de l’éducation de ses enfants et notamment de celle de Ulugh Beg.  Ceci étant, Tamerlan s’en va en guerre, mironton mirontaine, en commandant à un architecte une mosquée en l’honneur de sa femme chérie.  Cette dernière concéda un baiser au dit architecte, tombé éperdument amoureux d’elle, en échange de sa promesse que la construction soit terminée au retour de son mari.  Or ce baiser fut si brûlant, que, bien que donner sur la main, Bibi Khanum en portait la marque sur son visage au retour de bataille de Tamerlan.  Ce dernier, bien sûr, entra dans une rage folle, et depuis ce jour ordonna que les femmes portent le voile en son pays pour ne pas tenter l’infidèle lorsque les maris sont à la guerre.  Quant à l’architecte, condamné à l’exil, il paraît qu’il vit encore !  Alors quand on se retrouve devant la mosquée de Bibi Khanum, on ne peut qu’imaginer la beauté de cette femme à l’origine de ce qui  est la plus grande mosquée d’Asie centrale, et se dire qu’il devait l’aimer sa femme ce Tamerlan !
Le spectacle juste à côté de la mosquée est tout aussi réjouissant : c’est le « syob bozori », le bazar de l’ancienne Afrosyab, marché qui a subi quelques aménagement lui aussi entre les grands boulevards, mais garde tout son charme.

Cela fait beaucoup d’histoire pour la journée, mais pas d’aussi jolies histoires que celle de la petite souris, qui va devoir venir ramasser pas moins de 2 quenottes tombées en moins de 12 heures !

Quant à Samarcande, que dire de nos impressions ?  Ca manque un peu d’authenticité : entendez par là que les monuments sont superbement restaurés, et superbes en eux-mêmes tout simplement.  Mais quand on entre dans cette ville, la tête pleine d’histoires de caravanes et de marchands des 4 coins du monde, on a du mal à plonger dans ce passé.  Alors, oui… certes…, mais il ne faut pas oublier 2 choses :  d’abord, la ville a survécu à l’étouffement culturel par les soviétiques et l’Ouzbékistan est encore une jeune république (l’indépendance date de 1991 seulement) qui fait de grands efforts pour retrouver cette identité ; et puis, la ville a grandi et s’est à juste titre modernisée, comment lui en vouloir, occidentaux que nous sommes ?...

Conseils aux voyageurs :  Pour la partie temps de voyage, sachez qu’il faut environ 3 heures et demie à 4 heures pour rejoindre Samarcande de Sentab.
Par contre, casse-tête que de retirer de l’argent avec une carte bancaire à Samarcande.  Boukhara, finalement, est très bien lotie avec son distributeur près de la place Kalon, qui prend environ 2,5% de frais, mais permet de retirer jusqu’à de grosses sommes d’argent en dollars avec sa carte visa uniquement, et également la possibilité d’avoir une avance sur visa en banque près de la place Liab i Khaouz.  A Samarcande, c’est une autre affaire, bien que la ville soit plus grande.  Pas de distributeurs (enfin, si, il y en a, mais ils sont tous hors service) et la National Bank Uzbekistan n’a pas voulu (ou pu ?) donner d’avance sur la carte visa.  C’est à Asaka Bank qu’on a pu retirer des dollars avec une mastercard uniquement, commission 2%, mais pensez à prendre non seulement les passeports mais aussi les tickets d’enregistrements de vos logements depuis votre entrée en Ouzbékistan, et surtout du temps, au moins une heure !  Pour le change ensuite, le marché noir est meilleur que dans les banques et se pratique partout, à tous les coins de rue : 1 dollar pour 3000 soums, versus 1 dollar pour 2300 soums à la banque ou autre changes officiels.


Pour la petite souris, en Ouzbékistan, elle change en soums !

Le mausolée de Timur

Sous le noir tombeau, gît Timur

Chambres dans la madrasa d'Ulugh Beg

Détail de Chir Dor

Intérieur de la mosquée Tilla Kari

Madrasa de Chir-Dor avant la révolution d'octobre

Place du Registan aux temps des commerçants

La prière au Registan

Complexe Shoh i Zinda à Afrosyab

Détail des mosaïques à Shoh i Zinda


Promenade entre les différents mausolées à Shoh i Zinda

Shoh i Zinda

Noé tente de faire le muezzin dans un minaret du 11ème siècle

Salle de prière à Shoh i Zinda


Shoh i Zinda

Un des 4 minarets de la mosquée Bibi Khanum, la plus grande d'Asie centrale

On est tout petits devant Bibi Khanum!

Bibi Khanum en cours de restauration

Des pastèques, encore des pastèques!


Il n'y a pas de bananes en Ouzbékistan???

Les petites pommes sont par contre délicieuses!

Tentant les nons! (à ne pas confondre avec des gros pets!)

Qui est capable de nous les cuisiner?...!


Afrosyab après le passage de Genghis Khan et de Lénine!


Mercredi 16 juillet 2015 – Tachkent

Bye, bye Samarcande.  Sur la route pour la vallée de Ferghana, à l’est du pays, nous faisons une halte à Tachkent, la « ville de pierre » et capitale de l’Ouzbékistan depuis un siècle environ.  Moins connue que ses consoeurs, Khiva, Boukhara et Samarcande, Tachkent est pourtant elle aussi une très vieille ville, également un point de rencontre des caravaniers en provenance de Chine ou du Kazakhstan en son temps.  Mais elle fut détruite par un immense séisme en 1966 et a subi une reconstruction à la russe. Et pourtant ! Relativement décriée dans les guides touristiques, Tachkent s’impose comme une belle capitale moderne d’Asie centrale : rien à envier à Paris, par exemple, voir même on y apprécie les très grands espaces verts, les fontaines à la Bellagio, les allées marchandes avec un air de Champs-Elysées.  Tout y est propre, pas un arbre non taillé, pas un déchet par terre.  Non, vraiment, Tachkent est une heureuse surprise et mérite vraiment le détour.  Nous aurons un peu plus de temps pour la visiter à notre retour du Kirghizstan dans quelques jours.



 
Le canal Ankor

Parc Navoï

Place Mustakillik

Place de l'Indépendance

Sous la claire fontaine, m'en allant promener...

No comment!

Jeudi 17 juillet 2015 – Ferghana

La vallée de Ferghana, située à l’est du pays, est peu touristique.  Région frontalière avec le Kirghizstan et le Tadjikistan, la zone est très surveillée militairement.  Il faut présenter ses passeports à l’entrée dans la vallée.  Le paysage est splendide tout le long : la vallée est très fertile (c’est le grenier de l’Ouzbékistan, nous n’avons jamais autant vu d’abricots sur les arbres !), et faufilée entre des chaînes de montagne dont certains sommets sont encore enneigés.  On avait lu dans des guides que dans le coin, l’islam était pratiqué de façon plus stricte : ne montrer aucune partie de chair et voile pour les femmes.  Mouais… ce n’est pas ce qu’on a vu : les femmes ne sont pas voilées plus qu’ailleurs dans le pays, et, si la tenue est peut-être un peu plus traditionnelle, les bras sont nus. 

Nous nous arrêtons à Kokand, ancien khanat du 18ème siècle, pour une pause-déjeuner et visite du palais de Khudaiar Khan, histoire de se dégourdir les jambes.  Le palais du dernier khan de Kokand est simplement digne des mille et une nuits : majestueux au milieu d’une immense place avec jardins, fontaines et kiosques où se rafraîchir (en fait, les enfants se rafraîchissent eux aussi dans les fontaines !), la façade du palais nous en impose avec ses majoliques d’Andijan et de Kokand.  Quel travail !  Restauré récemment, le palais est désormais transformé en petit musée, où on peut observer des objets paléolithiques, des armures de l’époque des timurides mais aussi européennes, des livres, des immenses charrettes, des vases de Chine et du Japon… une sorte de bric-à-brac éclectique, qui réussit quand même à captiver l’attention de notre rapporteur junior et son doudou. 

Enfin, nous arrivons en milieu d’après-midi à Ferghana, nommée d’après l’astronome et mathématicien du 9ème siècle Al-Farghani né dans la région. C’est une ville de province, au départ une garnison fondée à la fin du 19ème siècle, qui connut donc un développement relativement récent.  Pour les visites, on attendra demain.  On est tous un peu fatigués et surtout impossible de résister au vrai grand bonheur pour Noé : la piscine qui lui tend les bras à l’arrivée !

Mosquée Jumi de Kokand

Le Sultan Noé et sa cour


Timur et sa cour


Cotte de maille turque

Petit Noé ou grande roue?...



Salle du trône
Un petit kebab et ça repart!
Pistoche publique de Kokand

Vendredi 18 juillet 2014 – La fabrication de la soie à Marguilan

Il ne suffit pas de suivre un bout de la route de la soie, sans aller voir comment à partir du cocon de ver à soie, on réalise ces bouts de tissu si soyeux tant convoités au fil des siècles.
A une dizaine de kilomètres de Ferghana, se trouve une fabrique de soie, Yodgorlik.  On n’imagine pas que derrière le portail en fer blanc se trouvent tant de bâtiments et d’ouvriers participant à la fabrication de la soie.  Au milieu du jardin trône un vieux mûrier, dont les vers à soie aiment à se nourrir des feuilles.  Nous pénétrons ensuite dans une première demeure où de vieilles ouzbèkes mettent à chauffer (de façon traditionnelle, au feu de bois) les cocons où vivent les vers à soie, avant que ceux-ci ne deviennent papillons.  Nous regardons avec émerveillement se détacher des enveloppes des vers les précieux fils de soie qui sont immédiatement mis en pelote grâce à des rouets.  Le fil à soie détaché est déjà très solide et fin.  Les vers et les restes de cocons seront ensuite mis à la poubelle : on aura eu du mal à convaincre notre guide de goûter les insectes (il avait l’air dubitatif) !
Ensuite les fils de soie sont assemblés entre eux avant de subir des colorations naturelles : cochenilles pour le rouge, cobalt indigo, mais aussi de la peau de grenade séchée ou des pelures d’oignons… Après lavage, on peut tisser l’ensemble en écharpe, de pas plus d’un mètre de large en général sur 2, grâce à de vieux métiers à tisser.  Même l’humidification du tissu se fait de façon traditionnelle, l’ouvrière crachant un mélange d’eau et d’herbes sur les fils à tisser.  Nous visitons aussi un atelier où des tapis sont fabriqués, de soie, mais aussi en laine : au bon rendement de 4 mm par jour (2 personnes travaillent sur le même tapis), on obtient un tapis en 6 à 7 mois !  L’occasion de palper du tapis de soie restera gravée dans nos mémoires : c’est si doux !
Résumé maintenant en images, suivie de ce qui est maintenant notre traditionnelle visite au bazar !

Cocoon

On fait bouillir...
... et les premiers fils de soie apparaissent


Et file la soie sur sa quenouille

Etirage et coloration des fils

Les colorants naturels

Echarpe de soie en cours de teinture

La salle des métiers

Tissage de soie pure

Humidification buccale

Tapis de soie aux motifs persans

Oui, j'ai craqué!

Scène du marché de Ferghana

Fruits secs





Esmeralda

Sliviki,  lait caillé dont les ouzbeks sont friands

Lundi 28 juillet 2014 – Tchimgan, Charvak
Mardi 29 juillet 2014

La réserve de Charvak est au nord-est de Tachkent, à un peu plus d’une heure de route de la capitale.  Situé dans les montagnes, c’est un lieu de villégiature des ouzbèkes l’été à la recherche de fraîcheur, et l’hiver pour le ski. 
Arrivés hier soir tard, nous n’avons pas pu observer le paysage.  Mais au réveil ce matin, nous découvrons la montagne, quelques traces de neige encore sur les sommets, la campagne, et l’idée que la petite laine au soir ne sera certainement pas de trop…


Mais pour l’instant, nous allons nous promener autour de Charvak, localité située au bord d‘un lac artificiel, dont l’immense barrage est tout de même impressionnant.   Il y a plein de petites tchaïkanas (restaurants de rue), toutes joliment agencées autour de jardins et de fontaines : l’eau est omniprésente et les bassins à poissons aussi.  Mais les montagnes derrière la petite ville sont bien agréables à escalader : des grottes, des cascades… Noé le conquérant pas très content au début de la promenade, ne veut plus partir !

Même à Charvak les cigognes passent...

Petits requins?

C'est pas l'Himalaya, mais le Tian Shan

We are the champions!

Par contre, pour aller se baigner, ça va être plus dur!



Le barrage de Charvak: "et si il casse maman?..."





Et encore une petite chachlick?

Ou du lait de jument bien frais?

Noé à la pêche

Barrage de Charvak







Mosquée de Charvak


Port la Nouvelle

Au bord de l'eau


Mercredi 30 juillet 2014 – Tachkent

La fin de notre périple en Ouzbékistan approche.  Plus qu’une journée et demie avant de rejoindre Moscou, que nous passons à Tachkent, brièvement traversée il y a quelques jours.
Arrivés dans l’après-midi, on se régalera d’une bonne promenade au bazar Chorsu, marché du centre-ville, qui offre toujours un spectacle haut en couleurs et en senteurs.  Et un petit tour à l’Aqua Park le lendemain, histoire de faire baisser la température !


Et plouf!

Plouf, plouf!


De quoi tenter les 7 nains! en tout cas, au moins 2 ont succombé!

Du basilic à faire rêver






Mascottes ouzbèkes

Il est où le schmilimiliblik?




Les cordonniers

Mosquée de Tachkent près du bazar Chorsu

Coup de gueule de JPD:


L’Ouzbékistan, faut-il y aller ? Oui ! sans hésiter ! Il  ne faut surtout pas se cabrer sur les visas et autres contorsions administratives que tous les guides annoncent et qui effraient.  Nous n’avons pas eu plus de problèmes qu’à Los Angeles (voire moins), ni aux passages des différentes frontières, que ce soit France - Ouzbekistan, Ouzbekistan – Kirghizstan, ou autres. Ca, c’est pour casser le nez aux idées préconçues, et pour continuer à casser le nez, nous allons plus loin, et cassons le nez à une autres idée préconçue.  Les ouzbèkes sont délicieux, la plupart du  temps honnêtes avec les touristes, et enfin, et surtout, en écoutant medias et guides, nous nous attendions à trouver une république islamiste et communiste… Il n’en est rien : des gens ouverts, un islam à faire rêver, et, de plus, jamais nous n’avons rencontré de regards défiants ou suspicieux.  Bref, Depardieu disait de l’Ouzbekistan qu’il s’agissait d’un pays démocrate, et nous avons vu des medias et autres intellectuels qui n’ont jamais beaucoup plus bouger leur cul que la butte Montmartre, qui lui sont tombés dessus.  Ils ne méritent que mépris et indifférence, et témoignent parfaitement de la mentalité d’une France vieillissante, imbue d’elle-même, et persuadée qu’elle détient la vérité!  Depardieu l’a dit de manière un peu provocatrice : certes, il y a des failles dans cette démocratie, mais n’oublions pas qu’elle n’a que 23 ans d’existence, et que 23 ans après 1789, je crois me rappeler que des têtes continuaient à tomber dans cette merveilleuse France.  Plus mon tour du monde avance, et plus je vois l’esprit étriqué des français dans leur grande majorité, raisonnant sans aucune connaissance, sinon celle que lui dicte ses pseudo-intellectuels et journaleux avides de vendre.  Je conclurai par un conseil aux français: levez-vous, bougez et allez voir avant de juger.



13 commentaires:

  1. Ah!!! J'attendais avec impatience votre récit sur l'Ouzbékistan!!! Je sens que je ne vais pas être déçue...
    Les berceaux servent ils toujours de "roulottes a nans?" Et je pense encore au plov et aux chachliks!
    Quant a l'administration, je crois que les plus emblématiques se trouvaient a ferghana quand nous souhaitions prendre l'avion pour osch, mais je vous laisse les découvrir!!!
    Merci pour toutes ces photos, on adore et bon voyage!!!

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    1. merci Hélène, je savais que tu attendais l'Ouzbékistan! pour les berceaux, non, on n'a pas vu, mais des fours à nans ambulants, oui il y en a! un gros bisou à toi et ta petite famille

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  2. L'odeur suspecte dans le cokpit, c'était pas tout simplement le parfum des keftas préparés par le copil sur un barbecue de fortune, y'a pas newrest sur Ouzbekistan airlines?
    Sinon Khiva est à l'OUEST du pays! C'est vrai que vous aviez du déja du mal avec le sud et le nord en filrtant avec l'équateur...
    Un ougandais albinos dans l'équipe de france, des carottes jaunes, des femmes de joueurs pretes à dormir n'importe où, ça sent l'insolation à donf. John Peter, mets donc un tchador, c'est une prescription médicale, jt'envoie l'ordonnance par la prochaine caravanne, tu la récupères à Samarkande, si tu te perds pas en chemin.

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    1. correction géographique faite, je suis nulle en géo et le relecteur pas automatique a laissé passer! honte à nous, mais je laisse JP balancer sur moi!

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  3. Vous me faites rêver et je pense à Noé ! quel beau cadeau au petit bonhomme , sa vie en sera toute illuminée .

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  4. Martine Benhamou Bouaziz10 juillet 2014 à 14:54

    Noé est revenu comme par enchantement... Il a l'air radieux.
    Bonne continuation . Vous ns faîtes voyager et c'est merveilleux .
    Bisous à vs 3.

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  5. sans vouloir vous traiter de menteurs (comme des arracheurs...), Hanalei me fait remarquer que Noé n'a pas perdu 2 dents sur la photo sur les pasteques. Elle attends des preuves!!!!

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  6. Chers amies, votre experiences et photos sont admirables. On vous souhaite bon voyage. On vous embrasse tres fort, Monica et Adi.

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  7. Bonjour à vous trois,
    Nous sommes toujours passionnés par votre périple, les commentaires dignes d'une encyclopédie vivante, de merveilleuses photos (pas de critique) l'œil se trouve toujours où il faut. Nous avons bien aimé le commentaire de JP en forme de coup de gueule (nous partageons notre décadence actuelle). On attend avec impatience la suite de votre voyage pour d'autres aventures ! Quel appareil photo avez-vous ? Les rendus sont exceptionnels. Est-ce que Noë tient un petit journal de bord (au cas ou maman ne dirait pas tout )?. Bisous à vous trois. Geneviève et Jean Jacques

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  8. Je viens de m'apercevoir que j'avais fait des commentaires et qu'ils n'ont pas été pris en compte. Donc je vais essayer de me rappeler ! Nous suivons votre périple avec beaucoup d'attention. Les photos sont magnifiques ! L'œil se pose toujours là où il faut ! Quel appareil photo vous utilisez ? Les rendus de couleur sont assez intéressantes. Bonne continuation. Bisous à vous trois. ( Y avait d'autres choses certainement mais !......)
    Jean Jacques et Geneviève

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  9. Bon finalement la machine a restitué mon premier commentaire, donc pas de problème, nous avons tout dit !
    Bisous
    Jean Jacques et Geneviève

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