Galapagos

Samedi 1er mars 2014 – Départ pour Santa Cruz

Ca y est : nous voilà de bon matin prêts à aller découvrir une semaine durant les îles mythiques des Galapagos. 
Nous arrivons sur l’île de Santa Cruz, île principale des Galapagos, archipel à 1000 km de la côte ouest de l’Equateur, dont 5 îles sont habitées et prospèrent du tourisme.  Plus précisément, l’aéroport (le premier aéroport écologique au monde) est situé sur une toute petite île au nord-est de Santa Cruz, Baltra, ce qui nous donne l’occasion à l’arrivée de faire une mini-traversée du chenal entre les 2 îles, dont les couleurs de l’océan nous rappellent celles « de la maison », et ensuite la route nous conduit au bout de 42 km, à Puerto Ayora, première ville de Santa Cruz, au sud de l’île.

Nous déposons bagages, puis partons en excursion découvrir la jolie ville portuaire de Puerto Ayora, son front de mer, avec ses otaries,ses iguanes, ses pélicans et ses frégates, ses pêcheurs et les enfants qui se jettent dans la mer du haut des ponts en bois.  Charmante ambiance de vacances !

Lors de la visite de la Estacion Darwin, au bout du front de mer, base de recherche scientifique et s’occupant d’élevage de tortues en voie de disparition notamment (je regrette de ne pas avoir vu les incubateurs à l’énergie solaire, non exposés au regard du touriste…), nous sommes accueillis par une famille d’iguanes marins.  Nous faisons le tour du centre (environ une heure), avant de découvrir 4 tortues géantes se prélassant dans un coin.  Celles-ci, nous ne pourrons pas trop les approcher, barrière oblige, mais on espère bien en voir d’autres en liberté dès demain !  Fin de journée à la plage de la Estacion, où Noé s’amuse comme un fou, heureux de plonger dans le Pacifique, et quelques otaries viennent encore flirter avec les baigneurs : douceur de vivre…


Conseils aux voyageurs : Il faut arriver 2 heures avant le départ du vol à l’aéroport de Guayaquil, même s’il s’agit d’un vol national.  On le comprend aisément, vu la file d’attente pour aller chercher une carte de tourisme (10 dollars par personne), passer ses bagages aux rayons X (protection de l’environnement), puis enfin prendre carte d’embarquement et mise des bagages en soute.  A l’arrivée à Baltra, chacun paye à la sortie le forfait de droit d’entrée pour les parcs nationaux : 50$ pour les équatoriens, 100$ pour les étrangers, 50$ pour les enfants (en tout cas pour  les moins de 6 ans, et après avoir réclamé une réduction !).

Le canal entre Baltra et Santa Cruz

1ère otarie en vue!


Tortues à la Estacion Darwin

La famille iguane

Le port de Puerto Ayora

"Maman, pourquoi je peux pas sauter moi aussi?"...!

Heureuse!
Dimanche 2 mars 2014 – Bonne fête mamie!

Hé oui ! on a beau être loin, on n’a pas oublié la fête des grand-mères aujourd’hui, qu’on embrasse bien fort !

On a une heure de décalage avec le continent, donc finalement, nous nous levons tôt, et le soleil ayant fait place aux nuages et orages annoncés, nous partons pour Tortuga Bay.  Située non loin à l’ouest de la ville, après 30 à 45 minutes de marche (2,5 km) sur un sentier pavé au milieu d’une forêt de cactus, nous arrivons sur une baie avec une plage de sable blanc, immense, quasi-inoccupée, si ce n’est par des iguanes et des oiseaux.  Point de tortues vues à Tortuga Bay ! Nous avons supposé que c’était peut être leur lieu de ponte idéal, ou un ancien port abritant pirates et boucaniers à une certaine époque… C’est tout de même avec grand plaisir que nous nous baignons dans ces eaux chaudes : c’est bon, et ça faisait longtemps !  Noé n’arrête pas de courir comme un fou, cherchant tantôt à faire l’iguane, tantôt à faire fuir les oiseaux, une de ses activités favorites depuis qu’il sait marcher !  Le retour se fera en bateau-taxi jusqu’au port de Puerto Ayora : une bonne petite ballade sur l’océan pacifique, pas du tout désagréable !

Nous restons le reste de l’après-midi autour de Puerto Ayora, et allons voir la lagune de Las Ninfas, qui malheureusement est désormais interdite à la baignade.  Ce n’est pas grave : nous nous offrons dans cet endroit peu fréquenté un bon moment de détente, à observer les nuages et les oiseaux (principalement des frégates) à la jumelle.  Nous retraversons la ville en tentant d’éviter les projections d’eau, mousse, peinture, talc et autre substance : c’est dimanche, et bientôt carnaval. Ce doit être les vacances scolaires pour une semaine en Equateur (et probablement dans toute l’Amérique du Sud), et férié pour les grands ; en tout cas, ça paraît expliquer le fait que toutes les excursions soient réservées !  Ce n’est guère un souci pour nous : nous irons tout de même demain faire un tour du côté de Santa Fé, et de toute façon, carpe diem !


 
La forêt de cactus avant Tortuga Bay

Iguane seul au monde...

Pélican tout proche

Je teste les méduses des Galapagos avec précaution...

Entrainement de survie!

Ou comment se fondre dans le paysage!

Iguane marin

Vous vous êtes déjà baigné avec les iguanes?...!



Simplement heureux!



Bateau taxi

La Laguna de las Ninfas


Retour de pêche à Puerto Ayora

C'est la meilleure vue sur le thon!

Un petit câlin: c'est mignon!


Lundi 3 mars 2014 – Santa Fé


Dernier jour sur terre à Santa Cruz, et nous avons prévu une excursion à Santa Fé, une toute petite île au sud-est de Santa Cruz, inhabitée.  Nous montons sur un bateau qui nous emmène à vive allure (2 moteurs Suzuki 4 temps de 300 chevaux chacun, pour ceux à qui ça dit quelque chose !) au lieu dit, dans une baie, où nous sommes accueillis pas les fous à pieds bleus, ainsi que des otaries et lions de mer, nichés dans les rochers pour les bébés, en plein ébats dans l’eau pour les ados !  Masque, palmes et tuba, et tout le monde plonge ! Un régal pour les yeux, même si, fines bouches que nous sommes, ce ne sont pas la limpidité des eaux et ses poissons qui nous impressionnent, mais plutôt les lions de mers qui viennent nous chercher nez à nez !  Repas sur le bateau avant de retourner sur Santa Cruz pour une escale sur une plage au nord-est : très jolie, sauvage, sable blanc paradisiaque, mais ce ne sont pas les nonos qui vont nous attaquer, mais les taons ! C’était quand même bien agréable et nous rentrons dans l’après-midi, gorgés de soleil !  Ravitaillement en cours de crèmes avant-soleil, pendant-soleil et après-soleil : demain nous retournons à Baltra pour prendre place sur un voilier, l’Encantada, qui nous emmènera en croisière pour 6 jours.  Evidemment, je ne pense pas que nous aurons internet, sauf peut être à quelques escales : ce sera la bonne surprise !

Les eaux de Santa Fé

Fou à pieds bleus

Lion de mer, photo du bateau

Lion de mer, vu sous l'eau




Pélican en train de déjeûner!

Plages de Santa Fé

La mer, le soleil, ça creuse!

Et ça fatigue aussi!

A Santa Cruz

Plage de Santa Cruz


Iguane marin

Et encore un pélican au loin!
Mardi 4 mars 2014 – L’Encantada

Nous quittons Puerto Ayora ce matin pour rejoindre l’île de Baltra.  Solange nous accueille, guide et représentante du voilier sur lequel nous allons embarquer, l’Encantada.  Nous patientons à l’aéroport en attendant les autres passagers, tous fraîchement débarqués de Quito via Guayaquil, et de suite, au sac vert Quechua, nous reconnaissons une famille de compatriotes.  Les liens se créent rapidement avec les parents et leurs 2 enfants, Roxane 9 ans et Arthur 7 ans, partis d’Orléans pour 15 mois en camping-car à la découverte du continent américain.

L’Encantada est un voilier qui accueille 12 passagers : moitié français donc, 2 australiennes et 1 néo-zélandaise également en voyage pour un autour du monde, et 2 munichois.  Regards timides au départ bien sûr, mais après quelques heures, la bonne entente générale prend le dessus.  Quant à l’équipage, nous avons donc Solange notre guide, le capitaine, 2 matelots, le chef cuisinier, et une chef de cabines.  En parlant de cabine, l’espace est étroit: en résumé 5m2, ce qui nous demande un peu d’organisation générale !  Les enfants sont aux anges : ils peuvent faire à peu près ce qu’ils veulent en toute sécurité, et surtout sans les parents sans arrêt sur le dos !  Du coup, on a décrété communément des vacances scolaires pour les 6 prochains jours : trop de la chance !

Après 3 heures de navigation au moteur et en eaux calmes, nous arrivons au nord de Santa Cruz, dans la baie du Cerro Drago, la colline aux dragons.  Les dragons désignent en réalité les iguanes, qui étaient géants avant d’être chassés par des chiens domestiqués puis devenus sauvages : l’instinct de survie de l’espèce les a fait rétrécir pour ressembler désormais à de gros lézards inoffensifs.  Nous nous promenons une bonne heure, croisant pinsons de Darwin, piverts, canards, flamants roses et bien sûr des iguanes, et des iguanes !  Un bon grain nous rafraîchit avant le retour sur le navire, où nous attendent empanadas et bombes du pont du bateau.  Noé va même nager à moins d’un mètre d’un pélican, qui le regardera presque d’un œil concupiscent !


2 frégates au coucher du soleil sur l’océan, Jean-Pierre apporte 2 petits verres de vin blanc… une seule question : est-ce bien compatible avec les anti-mal-de-mer ? Réponse : on s’en f…, quitte à vomir, autant prendre avant un peu de plaisir… !!!

Prêts au départ: on n'a pas l'air content, là?...!

Il est fort ce Noé à porter son sac tout seul!

Au loin, l'Encantada dans la baie de Baltra

Les premiers crabes à Cerro Drago

Ballet de raies manta à Cerro drago

Et iguanes en garde côtes!

Canard des Bahamas au bec bleu

Et oui, il y a aussi des scorpions par ici!

Flamant rose se restaurant goulument dans la lagune de petites crevettes (ce qui explique la couleur de leurs plumes)

Petit lézard femelle reconnaissable au cou rouge

Le fameux iguane dragon, roi de ces lieux

L'Encantada (en français L'Enchantée, comme nous!)

Mercredi 5 mars 2014 – Isabela, Puerto Villamil

Après 6 heures de navigation de nuit sur un océan plutôt calme, et nous sommes dans la baie de Puerto Villamil à Isabela, la plus grande île des Galapagos.  Nous nous levons à 7 heures du matin pour partir relativement tôt à Islote Tintoreras, afin d’éviter les grosses chaleurs.  « Tintorera » signifie en espagnol « requin à pointe blanche » : ceux-ci chassant la nuit, nous avons pu effectivement les observer en plein sommeil, tapis au fond d’un chenal formé entre les blocs de lave.  Ce sont surtout les iguanes marins qui nous accueillent, les femelles principalement (reconnaissables à leur taille plus imposante par rapport aux mâles, les pattes plus courtes, et surtout de nombreuses épines sur le dos) en train de creuser leurs nids pour la ponte des œufs.  De nombreuses frégates sont également sur le site de ponte, attendant un moment d’inattention des mamans iguanes pour se nourrir de  leurs œufs ou petits déjà éclos…  Noé adore les animaux, mais la découverte de la chaîne alimentaire semble le déstabiliser quelque peu…  Sur le chemin, nous rencontrons également des lions de mer (très joueurs et curieux sous l’eau, mais pouvant aussi se montrer un peu agressifs quand on les dérange durant leur sommeil), et des manchots se promenant et nageant le long des falaises.  Sachant que l’iguane mâle a 2 pénis et le lion de mer un harem de 10 femelles pour se reproduire, autant dire que cela donne des idées de réincarnation chimérique à Jean-Pierre !

Un peu de snorkeling (dans la langue de Noé, on dit aussi « snake board » !) sous une eau troublée par les courants et le plancton, puis nous débarquons à Puerto Villamil, petite ville au sud de Isabela, bordée là aussi d’une immense plage de sable blanc.  La première étape de notre excursion est la visite d’une réserve de tortues géantes terrestres.  Il en existe sur Isabela 5 espèces différentes, une espèce par volcan, et qui étaient toutes en voie de disparition, à cause bien sûr de la pêche pour leur chair, mais également à cause des éruptions volcaniques, détruisant toute végétation sur le passage des coulées de lave, creusant des ravins où les pauvres bébés tortues tombaient et mourraient.  Même si la tortue est un reptile pouvant rester plusieurs semaines sans manger ni boire, ce climat aride lui fut fatal.  Après l’éruption en 1998 du volcan Cerro Azul, 18 tortues seulement, reconnaissables entre toutes par leur carapace au sommet aplati, ont pu être secourues et héliportées jusqu’au centre de préservation des tortues géantes, où désormais elles peuvent se reproduire en toute tranquillité.  Les œufs sont ensuite déposés dans des incubateurs, puis à éclosion, on essaie de reproduire les conditions naturelles de ces animaux, et vers l’âge de 8 ans, les tortues sont relâchées dans la nature.  Les bébés tortues ont un dur début dans la vie.  Les mères creusent dans la terre une sorte de nid où elles pondent leurs œufs, les recouvrent de terre et de leurs excréments, puis s’en retournent à leur vie paisible.  Une fois éclos, le bébé tortue met environ 30 jours sans manger ni boire pour sortir de son trou (la tâche est d’autant plus facile quand la fratrie est grande), et doit échapper à ses prédateurs : fourmis, cochons sauvages, chiens sauvages, chèvres…  Ces derniers ont été éradiqués par voie terrestre et maritime pour préserver la survie  de l’écosystème.
Après ce flot d’information, une énorme glace est la bienvenue pour recharger les batteries !

Nous reprenons notre truck, qui, longeant une plage où quelques surfeurs attendent une vague propice, nous dépose au « Muro de las Lacrimas » (le mur des larmes).  Entre 1946 et 1959, des prisonniers équatoriens furent emmenés sur l’île, et pour leur enlever toute envie d’escapade, on les força à construire un mur dans des conditions terribles, mur qui ne sert à rien ! 

De retour au bateau, nous écoutons d’une oreille détachée le débriefing pour la journée lendemain, plongés dans nos pensées et le regard absorbé par le soleil couchant…



Puerto Villamil à Isabela

Frégate mâle (à coeur rouge sous le cou quand il est amoureux!)

Le coin préféré des requins pointe blanche pour la sieste

Iguane femelle creusant son nid

Tortue se réchauffant la carapace...

Oiseaux en folie: le repas est prêt!!! pauvres bébés iguanes!...

Manchot inspectant l'horizon: "je plonge, ou je plonge pas?"...

Le héron (petipatapon) bleu, et sa patience légendaire à la pêche

Espèce en voie de disparition


Arthur et Noé, bouche bée devant les tortues géantes se chevauchant

Contrairement à ce que vous pensez, ceci n'est pas un baiser, mais une tentative d'intimidation entre mâles dominants!




Le ciel va nous tomber sur la tête avec cet afflux de gaulois!

Tortues à carapace aplaties:  elles ont déjà pris le ciel sur la tête!

Les gourmands!




Le mur des larmes

Cactus candélabre sur la lagune

Co-sleeping façon iguane


Jeudi 6 mars 2014 – Isabela, Moreno Point et Elizabeth Bay

Il n’y a pas grand-chose à faire le soir sur le bateau, et nous sommes couchés très tôt : ça tombe bien, car les journées sont si intenses, que le repos est bien mérité !  Hier soir, on nous a annoncé 12 heures de navigation, dont 3 heures sur une mer agitée.  Comprimés absorbés, on n’a rien senti, tant mieux ! 
Debout tôt, Jean-Pierre nous abandonne, frappé par un syndrome grippal post-exposition prolongée à la climatisation, et nous partons avec Noé à Moreno Point, au sud-ouest d’Isabela, au pied des volcans Cerro Azul et Sierra Negra.  Nous renonçons à notre premier port de débarquement, les vagues étant trop agitées (« des tsunamis » comme dit Noé, il a un peu du sang toulousain ce petit !), et finalement poserons pied à terre au fond d’une mangrove.  Nous nous promenons une heure durant sur d’anciennes coulées et blocs de lave, et comprenons mieux les difficultés à survivre dans un tel environnement, où il y a très peu de végétations, si ce n’est quelques buissons épineux et cactus de lave.  Le retour est un peu précipité à cause de la marée basse, mais se passe sans aucun incident.

Je laisse Noé et Jean-Pierre sur le voilier, et part en petit groupe faire un peu de masque-tuba.  L’eau est toujours trouble, et me retrouver nez-à-nez avec 2 lions de mer a eu un effet un peu surprenant !  Toujours pas éblouie par la faune aquatique pour l’instant…

Pas vraiment le temps de se poser, on remplit les estomacs et on repart en dinghy boat explorer Elizabeth Bay : un régal !  Une mangrove calme où seuls quelques bruits d’oiseaux et plongeons de manchots viennent interrompre le silence.  Au fond de la baie, le spectacle de tortues évoluant librement et gracieusement nous laisse sans voix : sublime !  Nous qui commencions à croire qu’il n’y avait plus de tortues en liberté aux Galapagos, nous sommes heureux de nous trouver démentis !  Encore une petite frayeur appareil-photo avec une fin pour l’instant heureuse et nous nous sentons moins seuls quand nos compatriotes nous apprennent qu’ils ont perdu 3 appareils depuis le début de leur voyage : finalement, on est des petits joueurs !

La journée est clôturée par l’apparition d’un arc-en-ciel aux couleurs parfaites et lumineuses, et après quelques heures de navigation, le bateau pose l’ancre dans une petite baie sur la côte ouest d’Isabela, où la lune et les étoiles couronnent de manière enchanteresse le relief et le ciel.

Dis Grand Schtroumf, c'est encore loin?...!

Lave "aa", la plus brulante qui coule tout doucement, et se refroidit en vague tout doucement...

Lézard de lave mâle


Roxane au gouvernail, les moussaillons Arthur et Noé: l'Encantada est entre de bonnes mains!

Pendant ce temps, le capitaine...

Le volcan Cerro Azul

Elizabeth bay

Les 3 petites tortues: Riri, Fifi et Loulou!

Ou comment on fait des noeuds de marin...


Vendredi 7 mars 2014 – Fernandina et Isabela côte nord-ouest (Vicente Roca), ou la journée des tortues !

Dans notre crique protégée de toute houle, le sommeil fut bien réparateur, mais le réveil un peu brutal, avec un Noé tombé sur le ventre de papa du haut de son matelas !  Maintenant, le petit loup comprend mieux pourquoi sa maman ne veut pas qu’il dorme en haut des lits superposés !  C’est aussi le cri du capitaine « whale ! » (« baleine ! »), qui fera sauter du lit une seconde fois le petit bonhomme !

Le rythme est désormais bien établi à bord : petit-déjeuner à 7 heures, prêts à 7h45 pour le départ pour Fernandina, que nous avons rejoint au petit matin.  Nous accostons sur la Punta Espinoza : un site inoubliable !  Nous sommes accueillis par des centaines d’iguanes marins, grands et petits, car c’est en ce moment la période de reproduction, et il nous faut faire très attention où nous posons les pieds, afin de n’écraser ni queue d’iguanes, ni œufs cachés sous les nids jonchant le sentier.  Quelques mètres plus loin, nous restons à observer dans une baie encerclée de roches volcaniques des lions de mer, la plupart très jeunes, s’amuser comme des fous dans l’eau : on croirait un jardin d’enfants, avec les mères surveillant leurs petits de plus ou moins loin ! Les bébés lions de mer sont collés à leurs mères, certaines leurs faisant parfois savoir qu’elles voudraient bien un peu souffler ! Il existe de nombreuses similitudes entre les êtres humains et les lions de mer : la gestation dure 9 mois, un seul bébé allaité pendant 6 mois, et ensuite on commence la diversification alimentaire à base de poissons, d’abord prémâchés par les mamans, puis on leur apprend à se nourrir seul afin de les autonomiser vers l’âge de 1 à 2 ans.  A peine quelques mètres encore, et nous croisons le chemin de cormorans aptères, les seuls cormorans au monde à ne pas savoir voler, et qui ressemble presque à des pingouins à long cou : l’évolution des espèces, si bien décrite par Charles Darwin, a fait que ces cormorans trop heureux d’avoir tant à manger sur terre et en mer ont vu leurs ailes rétrécir et en oublier de voler.  Après tout, pourquoi se fatiguer quand l’environnement est si foisonnant !  Encore des iguanes marins, encore des lions de mer, encore quelques pélicans, et une grosse tortue marine évoluant doucement en eau calme, puis nous retournons au bateau.  Conclusion de cette excursion selon Noé : « C’était chouette parce qu’on a vu plein de squelettes et la guide peut nous dire quels animaux c’est! » !!!  En quittant Fernandina, un jeune lion de mer suit le bateau sur quelques mètres poussant avec son museau un morceau de bois que Noé avait jeté à l’eau, comme s’il lui signifiait de venir jouer avec lui : trop mignon !

De retour sur l’Encantada, on a juste le temps de se changer pour aller faire un peu de snorkeling près des côtes de Fernandina.  Jean-Pierre, à peine rétabli, préfère rester sur le bateau  avec Noé pour éviter une rechute, vu que l’on nous annonce que les eaux risquent d’être fraîches.  En effet, les Galapagos sont aussi la rencontre de différents courants marins, expliquant la diversité de la faune qui les occupe, et nous sommes désormais sous l’influence du Pacifique Nord.  Tant pis, j’irai affronter seule ces eaux nordiques… et je ne le regretterai pas ! Nager avec les tortues, si proche qu’on peut les toucher : un rêve ! que du bonheur ! Je rentre toute excitée et motive les troupes pour l’après-midi.  Déjeuner en mer, et nous rejoignons Vicente Roca à Isabela.  Une immense roche résultant de coulées de lave dans l’océan se dresse devant nous de façon impressionnante.  Nous partons faire un tour de dinghy boat pour voir les habitants locaux : des fous masqués, des fous à pattes bleues (ceux-ci portent bien leur nom : l’un d’entre eux plongera de 15 mètres de haut au moins, tête baissée dans l’eau, pêcher son repas), des cormorans aptères, des lions de mer dont les jeunes enfants sont abrités dans des grottes creusées dans la roche, des manchots, des iguanes marins, et des tortues évoluant dans le remoud des vagues (il paraît que l’endroit est propice au nettoyage de leurs carapaces)… On ne s’en lasse pas : à chaque fois, c’est comme un nouveau spectacle.  Nous ferons une courte plongée à cet endroit : l’eau y était bien moins claire et plus froide qu’à Fernandina, mais le sourire de Noé, qui nous a accompagné cette fois, ravi de plonger avec les tortues valait tout l’or du monde !

On se réchauffe sur l’avant du navire, tentant d’apercevoir baleines, orques ou dauphins, et reprenons la mer.  Une longue traversée nous attend jusqu’à Santiago, île au nord de Santa Cruz et à l’est d’Isabela : on nous annonce un passage fortement tanguant au nord d’Isabela, alors dîner tôt, comprimé et dodo ! 

En sortant du bateau, prière de ne pas marcher sur une queue d'iguane!


C'est mignon, mais qui arrive à se gratter l'oreille avec l'orteil parmi les lecteurs?!!


Le précieux trésor: un squelette d'oiseau!


Les cormorans aptères

"Maman, j'ai faim!"



Cactus de lave

Majestueuse...

... et gracieuse

Vicente Roca


Fou à pattes bleues



Samedi 8 mars 2014 – Santiago et Rabida

Le passage en bateau au nord d’Isabela ne nous a pas semblé si houleux ; personne n’a été malade.  Après une nuit de 13 heures, Noé est bien en forme alors que nous nous réveillons à Puerto Egas, une baie de Santiago, île au nord de Santa Cruz, 4ème île de par sa taille des Galapagos et ancien repaire de pirates : de belles aventures en perspective ! 
Notre promenade commence sur des sentiers bordant d’anciennes coulées de lave du volcan Pain de Sucre (tel est son nom à cause de sa forme), et il faut faire attention aux flaques de lave et tourbillons créés par les courants.  Nous retrouvons la même faune que les jours précédents : des iguanes marins en pagaille (mais de couleur et de taille un peu différentes de ceux que nous avons déjà rencontrés, en l’occurrence plus gros, car mieux nourris !), lions de mer avec leurs petits, des centaines de crabes rouge, des oiseaux petits et grands,… mais le spectacle de cette nature où cohabitent ces espèces est toujours fascinant.
Le temps est plus que clément : il fait très chaud, et à notre retour sur la plage de Egas, nous partons en plongée nous rafraîchir !  Les raies léopards qui nous avaient accueillis avec leur ballet au ras de l’eau sont toujours là, aussi majestueuses sous que sur l’eau.

Le navire repart à moteur et à voile cette fois, et nous arrivons en début d’après-midi sur la petite île de Rabida.  Le contraste des plages de sable rouge avec le ciel bleu, et le vert des cactus opuntia est saisissant de beauté.  Cette fois, c’est une famille lions de mer qui fait office de comité d’accueil, ayant pris place sur la plage, sieste au soleil.  La chaleur est écrasante, et nous nous baignons encore une fois avec joie.  Super palme, si on peut dire !, pour Noé, qui a fait son premier snorkeling avec calme et attention (conditions parfaites, pas de masque à remettre, ni de tuba qui gêne,… !), et on ne pouvait plus l’arrêter.  Comme un poisson dans l’eau notre Vaiarii, à plonger voir les requins pointes blanches, que visiblement nous dérangions durant leur sommeil, cachés dans de petites grottes sous-marines.  Impression aussi d’être seuls au monde : pas un bateau, pas un touriste qui accoste, les Galapagos côté sauvage en sorte… 


C’est notre dernière nuit à bord : les membres de l’équipage ont revêtu leurs habits de cérémonie pour notre dernier toast.  Le cuisinier a pris les petits (et les grands !) par les sentiments avec ses spaghettis bolognese et son gâteau, qui nous ont bien plombé l’estomac !  Au moins, nous aurons respecter les 3 règles anti-mal-de-mer : pas froid, pas faim, pas fatigué !

A Santiago

Un oiseau pas si sauvage...

Mais non, on n'a pas oublié Doudou!


Bec rouge versus crabes rouges: un beau match en perspective!



Un autre petipatapon à Santiago


Il y a les requins pointes blanches et sa célèbre raimora: le petit Cul Blanc!

Rabida et sa plage de sable rouge

Une des 15 espèces de pinsons de Darwin

Tentative d'approche...

Requin pointe blanche

La raimora a perdu son requin!

"Ola Amigo, como te llamas?" (Bonjour l'ami, comment tu t'appelles?)

Jean-Pierre essaie de se fondre dans la nature...

Et bien, encore une belle journée!

 Dimanche 9 mars 2014 – Daphné Major et retour à Baltra

Debouts aux aurores pour observer le lever du soleil à bord du pont de l’Encantada et faire le tour du petit îlot de Daphné, où, entre autres, les fous masqués nichent avec leurs petits.  Ceux-ci pondent 2 œufs, un de secours au cas où le premier oisillon aurait quelques défaillances.  On se méfie un peu des déjections en vol des fous et frégates qui tournoient au-dessus de nos têtes ! 

Nous quittons notre bateau-hôtel de quelques jours ainsi que la famille « tortucar » avec qui nous avons passé un vraiment bon séjour, et une longue journée avion-aéroport nous attend : Baltra-Guayaquil-Panama City-San José.  Ce soir, nous tournons la page en nous posant au Costa Rica.  Impression que le temps passe vite et nous échappe un peu…

Conseils aux voyageurs pour les Galapagos : Comme tout le monde, vu le budget d’un voyage aux Galapagos, nous nous sommes posés la même question : croisière ou pas croisière ?...  Finalement, on a fait un mix des 2 et on ne le regrette pas.  En réservant à la dernière minute une croisière, on peut avoir une légère réduction sur le tarif.  La difficulté fut aussi de trouver un navire qui accepte les enfants à bord, ou qui ne nous fasse pas payer 2 cabines pour 3.  N’espérez pas une réduction conséquente non plus si vous voyagez avec des enfants.  Néanmoins, la croisière offre la possibilité d’explorer des endroits sauvages, que nous n’aurions pas pu aborder autrement, et nous sommes ravis d’avoir choisi aussi cette option pour une partie de notre séjour.  L’autre question sur la croisière est : bateau moteur ou voilier ?  En l’occurrence, vu les difficultés à faire accepter le petit bonhomme, la réponse fut facile nous concernant.  D’une façon plus générale, les voiliers ont une capacité d’accueil en général plus faible, ce qui est super quant à la convivialité si les passagers sont sur la même longueur d’ondes, ce qui fut notre cas.  D’autre part, il faut savoir que la plupart du temps, les voiliers font les trajets à moteur, dont sont un peu plus lents, et ne sortent que rarement la grand voile.
La préservation de l’écosystème, l’insularité et le contrôle de l’afflux touristique ont les inconvénients de leurs avantages.  Les parcs nationaux ne sont accessibles qu’avec guides, plus ou moins aidants selon les individus, ce qui est parfois contraignant, mais en même temps, il est difficile de faire confiance au comportement éco-responsable de chaque touriste. 

En conclusion, les Galapagos étaient pour nous une destination incontournable de notre voyage, celle que l’on ne fait qu’une fois dans sa vie.  Et si c’était à refaire, on refait de même !

Conseils aux voyageurs pour l’Equateur : L’Equateur est un tout petit pays, mais un grand coup de cœur de ce début de voyage.  Si on s’arrête au site internet du ministère des affaires étrangères, jamais on ne met les pieds dans ce pays !  Je remercie mille fois Jean-Pierre d’avoir brusqué mes craintes : les équatoriens sont accueillants et charmants, les paysages sont étonnants de diversité, et quant à la sécurité, il suffit comme toujours de respecter les règles de prudence de base.  Alors pour ceux qui hésitent encore, allez-y, foncez !


Daphne minor et Daphne major au lever su soleil

La grande et sauvage Daphne

Frégate femelle

Une raie léopard pour un dernier au revoir

Elles sont toujours là!
Adios los Galapagos...

3 commentaires:

  1. Moi ça me dit trop rien de me baigner avec ces bestioles!!!
    Bisous. ines

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  2. Les Galapagos, j'y suis allé il y a 30 ans tout juste en voilier. Nous avions accosté à Santa Cruz le 19 Mars 1984 exactement.......Ca me rappelle des souvenirs....
    Profitez-en bien!!!!
    Bises
    Monique

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  3. Salut à tous,
    Et bien moi, ce pays m'enchante fortement...

    Gros bisous,
    Audrey

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