Le Retour

Il nous a fallu un peu de temps pour atterrir et mettre à jour ce blog. 

D’abord, de l’émotion, beaucoup d’émotions.  Se serrer tous les 3 très fort dans l’avion qui nous ramenait de Auckland au fenua, comme pour garder précieusement dans nos coeurs les 342 jours de voyage et de bonheur à être 24 heures sur 24 ensemble.  Puis les amis qui nous accueillent, les colliers de fleurs, la fleur de tiare, les ukulele à l’aéroport, des mots qui se bousculent, des têtes encore à l’envers, la joie de revoir les copains, et notre précieuse tatie Tiare…  Et la course à tout reconstruire : trouver une maison, la voiture, les scooters, les adhésions au téléphone portable (bien oubliés au fond du sac depuis des mois !), internet, la télé… bref, tout ce dont nous n’avions pas à nous soucier vraiment en 1 an ! 

L’arrivée du camion de déménagement et ses 10 m³ furent aussi un événement.  Une fois la surprise et les exclamations passées de revoir toutes ces petites choses que l’on avait oubliées, vient la question angoissante : mais où allons nous ranger tout ça ?  Et pourquoi avons nous gardé tant ?  Pendant un an, 3 sacs-à-dos suffisaient à notre bonheur !  En plus, il faut se remettre à la cuisine : ça nous avait manqué durant le voyage, mais pas la question de savoir ce qu’on allait faire à manger 3 fois par jour tous les jours !  Franchement, les premiers soirs dans notre nouvelle maison, nous serions bien allés au resto de l’hôtel !

Finalement, nous étions prêts pour fêter Noël, comme nous nous l’étions promis : notre beau sapin trônant au milieu du salon n’attendait plus que les cadeaux !  Festival pour un Noé heureux et un peu perplexe aussi devant tant de jouets, lui qui avait pris l’habitude de s’en passer, sachant pertinemment qu’on ne pouvait pas tout porter dans nos sacs… 

Ses premières impressions pour le retour furent les mêmes que les nôtres : « Je sais qu’on est rentrés à Tahiti, mais j’ai pas l’impression qu’on est à Tahiti.  On a visité tellement de pays durant notre tour du monde, que j’ai la sensation qu’on est dans un nouveau pays qu’on connaît pas…  Sinon, j’aurai quel âge au prochain tour du monde ? Parce que je veux aller en Afrique, j’y suis pas allé moi ! »  Voilà, le plus joli mot de la fin et du futur vient de notre meilleur rapporteur jamais égalé : de le Noé !