Vendredi 21 mars 2014 – Le printemps fêté à
Santiago de Cuba
Nous
quittons Zory et Gaby aujourd’hui, en leur souhaitant beaucoup de courage et de
prospérité : on était bien là, comme à la maison…
Il
nous faut environ 3 heures – 3 heures et demi pour rejoindre dans la direction
du sud Santiago de Cuba, qui fut un temps la capitale de l’île avant d’être
supplantée par La Havane. C’est
actuellement la 2ème plus grande ville du pays, berceau de la
musique cubaine (Compay Segundo et le Buena Vista Social Club étant les plus
célèbres de part le monde), et une population mélangée de cubains, espagnols,
français de Haïti, et descendants d’esclaves africains. Ces ethnies partagent désormais le même
quotidien et ont su dans la musique vivre en harmonie. La casa particular que nous avions pris le
soins d’appeler la veille n’avait plus de chambres disponibles, mais les
propriétaires s’étaient chargés une fois encore de nous trouver un toit tout
proche et aussi bien tenu. Pour
l’instant, je ne suis pas certaine de toute façon qu’il y ait une maison
accueillant des touristes qui ne soit pas pleine d’attention. Nous logeons près du Parque Cespédès et de la
cathédrale de Santiago de Cuba, en cours de rénovation. Socialisme extrême oblige, nous n’avons pas
vu beaucoup d’églises, et c’est encore là un paradoxe de ce pays, pourtant
fortement converti au christianisme durant des siècles. Les cubains restent croyants, de façon plus
ou moins affichée (la Vierge de El Cobre, non loin de Santiago de Cuba, est
encore célébrée tous les ans). Il
existerait aussi des restes de croyances vaudous se cachant derrière des icônes
évangéliques : un tel mélange des cultures règne ici, rappelant un peu la
Louisiane.
Après
avoir réglé quelques détails sur le déroulement de notre voyage pour les
prochains jours, nous allons déjeuner dans un restaurant d’état :
architecture simplifiée, zéro décoration, un personnel débordant peu souriant,
et au menu le choix entre poulet grillé – poulet à la plancha – poulet frit –
salade de poulet ou riz au poulet.
Finalement nous opterons pour du poulet ! Même dilemme au gouter
quand nous voudrons offrir une glace à Noé : au Palacio del Dulce, nom
pourtant très prometteur, il n’y a aucune douceur ! Ici, quasiment tout appartient à l’état, avec
un personnel payé 15 dollars par mois, alors pourquoi faire des efforts ?
Personne ne va se plaindre…
Nous
continuons notre chemin au gré des rues du centre historique de Santiago de
Cuba, appréciant de plus en plus cette ville de mélange architectural aux
anciennes maisons coloniales espagnoles aux devantures colorées et délabrées,
cachant souvent des bijoux de patios charmants et rafraichissants, les joueurs
de dominos ou d’échecs installés dans les parcs en plein air, les musiciens au
coin des rues, les vendeurs de tout en tout genre…
Attirés
par la foule et la musique retentissante, nous nous arrêtons en fin
d’après-midi à la casa estudiante de la rue Heredia, où a lieu en fait le
Festival Trova de la Musica Cubana : le véritable jumeau du Preservation
Hall de la Nouvelle-Orléans ! A
l’intérieur, des chaises, des musiciens, des danseurs improvisés au gré du
rythme de la salsa, un bar où nombre de cubaines tentent d’harponner qui
voudra, des photos de quelques grands noms de la musique cubaine dont bien sûr
le célèbre Compay Segundo… Celui qui nous étonnera le plus sera Noé, qui,
entraîné par une mamie cubaine, fera ses premiers pas de danse :
impossible de l’arrêter, le démon de la salsa ! Il était aux anges, se découvrant presque une
véritable passion !
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Au revoir Zory! |
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La Cathédrale de Santiago de Cuba |
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Joueurs de dominos à la place Dolorès |
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Vue du balcon de Diego Velasquez |
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Cougar en chasse et en leçon de salsa! |
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Compay et compère, à la casa estudiantes |
Samedi 22 mars 2014 – El Castillo del Morro
San Pedro de la Roca et Cayo Granma
C’est
a priori notre dernier jour à Santiago de Cuba, et nous décidons d’explorer un
peu les environs plutôt que de nous cantonner aux musées de la ville, tous, il
faut l’avouer, orientés sur l’indépendance et la révolution cubaines…
Notre
choix s’est porté sur le Fort d’El Morro, qui, comme son nom l’indique, fut
construit par les Espagnols pour surveiller toute attaque de l’île,
principalement de celles des pirates sévissant dans la mer des Caraïbes (dont
l’un des plus redoutés était un français, Francis Nau), et qui, ironie du sort,
abrite désormais un musée dédiée à la construction de la forteresse, mais aussi
de la piraterie ! Autant dire que
les aventures imaginaires ont germé dans l’esprit de notre petit homme, à la vue des épées,
pistolets de flibustiers, et autres boulets de canon !
- «
Alors, Noé, comment tu l’as trouvé ce fort ? »
- « Ah
non ! mais c’était hallucinant ! »
L’endroit
offre une vue magnifique sur la baie de Santiago de Cuba, où siège au milieu
une petite île, qui a presque disparue sous l’amoncellement de petites maisons
aux toits rouges : Cayo Granma. Un
bac permet de rejoindre le cayo, dont nous faisons le tour en un quart d’heure
sans nous presser ! Il n’y pas plus
de plages sur ce petit cayo, et on constate aussi les dégâts laissés par
l’ouragan Sandy il y a environ 2 ans : c’est vrai qu’on en a entendu
beaucoup parlé s’agissant de Haïti et du sud des Etats-Unis, mais Cuba en a
également bien souffert. Il règne à Cayo
Granma une véritable atmosphères caribéenne : les couleurs, la musique,
les gens qui dansent dans les rues, les pêcheurs… Les gens sont pauvres et un
peu isolés. Nous croisons quelques
habitants devant une sorte de grotte : ceux-ci nous expliquent que c’est
un tunnel pour qu’ils puissent se réfugier en cas de guerre… La méconnaissance
entretenue du monde du 21ème siècle, le fait de côtoyer peu de
touristes, entretient la terreur visiblement…
Nous passons vraiment un agréable moment sur ce petit bout de terre,
nous délectant à midi d’un succulent rouget grillé et d’une énorme langouste,
la première goûtée à Cuba.
Raphaël,
notre chauffeur de taxi pour la journée, a été vraiment agréable, avec sa Chevrolet
bleue brinquebalante de 1950, et nous ramène au parc Cespédès, au centre de
Santiago de Cuba, après un court arrêt sur une playita pour faire un petit
plongeon : mais comme c’est samedi, ça grouille de monde et on sort
rapidement. Il fait encore très chaud en
cette fin d’après-midi, et nous remontons la calle Heredia : je tenais
avant de quitter la ville voir le poème du fameux José Maria de Heredia,
Niagara, gravé sur la façade de la maison natale du poète. Retour via la casa estudiantes où la musique
ne cesse de résonner, un mojito ce soir en dînant sur l’une des terrasses de
Santiago de Cuba et on refait le monde…
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Castillo El Morro |
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Pirates en vue! |
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La baie de Santiago, hisse et ho! |
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Photo de la cloche par la cloche! (l'histoire ne dit pas laquelle...!) |
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Embarcadère pour le Cayo Granma |
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Cayo Granma |
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Visite du bunker à dos de Junior |
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Vraiment sympas les potos! |
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Retour sur le ferry |
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Le taxi de Rafaël! |
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Le Buena Vista Spice Boys Club Band (enfin, plus beaucoup...!) |
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Qui savait que José Maria Heredia était cubain et avait un frère français? |
Dimanche 23 mars 2014 – Direction Baracoa
Non,
nous n’avons pas loué ni une Chevrolet, ni une Plymouth, ni une Buick, mais une
insipide KIA avant de quitter Santiago de Cuba pour rejoindre Baracoa. L’ « autoroute » nous conduit
à Guantanamo, désormais tristement célèbre, alors que nous fredonnons
Guantanamera (dont l’origine se situe bien sur ici) pour donner le change à la
banlieue sans charme de cette ville : d’un côté les immeubles type HLM
abritant la misère, de l’autre les mêmes mais repeints pour les
militaires ! Impossible de longer
la côte à cause de la présence de la base navale militaire américaine, et de
toute façon le chemin est paraît-il encore truffé de mines ; mais, une
fois l’obstacle contourné, la mer des Caraïbes se dévoile de nouveau sous nos
yeux. Il y a quelques plages, désertes
le plus souvent. A la playita de
Cajobabo, après une bonne pause repas à l’ombre d’un manguier, nous bifurquons
vers le nord et empruntons la route de La Farola, « la mas segura del
mundo » d’après les gens d’ici !
Cette route construite à flanc de montagne rassemble à tous arrêts -
points de vue des cubains vendant du chocolat et surtout des cucuruchos, des
friandises locales dans des petits cônes de palmier, sorte de pâte de coco râpé
mélangée à du miel, des noix ou cacahuètes et des fruits (les nôtres étaient à
la goyave, excellentissime !).
Nous
arrivons en milieu d’après-midi à Baracoa, la première ville de Cuba, fondée en
1511 par Diego Velasquez. Les vestiges
du colonialisme architectural bordent les rues de cette ville, qui d’emblée nous
semble accueillante. Le señor Andres
nous offre un toit et une terrasse, et nous passerons la fin de la journée sur
la plage de sable noir à l’entrée de la ville, où les cubains se baignent en
masse : c’est dimanche ! La
baie est vraiment magnifique. Langouste
et poisson façon Baracoa (au lait de coco), pendant que les répétitions du
carnaval au rythme de la conga défilent dans la rue : la semaine
prochaine, c’est le festival de Baracoa, et nous apprenons que chaque ville ici
a sa propre date de carnaval pour des raisons de logistique simplement, car
sinon il n’y aurait pas assez de bière pour étancher la soif de tout
Cuba !
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32 jours d'interrogatoire dans les geôles impérialistes |
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On noie le poisson... |
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A la sombra, con un Bucanero por favor! |
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Le Malecòn de Baracoa |
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Playa de Baracoa |
Lundi 24 mars 2014 – Boca de Yumuri
A
une trentaine de kilomètres à l’ouest de Baracoa se trouve, juste après le
tunnel de Los Alemanes, Yumuri, petite localité au tempérament créole. C’est le rio Yumuri qui a laissé son nom au
village, et le pont qui le surplombe offre une vue magnifique sur cet endroit
où des centaines d’indiens se sont jetés du haut des falaises pour échapper aux
conquistadors : lourde histoire, désormais bien lointaine… Les guides nous
contaient le côté exaspérant des « jineteros » (rabatteurs en tout
genre) de Santiago de Cuba : à vrai dire, rien à voir avec ceux de Yumuri,
qui ont bien failli nous faire faire demi-tour.
Finalement, nous avons suivi Ramòn, et pris place sur une petite barque
nous menant jusqu’à une île au milieu de la rivière. De là, nous avons poursuivi une courte
ballade dans la forêt : quelques amandiers, des caféiers (mais ceux-ci ne
donnent des graines que durant les mois de septembre-octobre-novembre), des
cabosses de cacao toute l’année, des « urus » (arbres à pain, dont le
fruit est ici utilisé dans la cuisine pour les femmes allaitantes afin
d’améliorer la qualité et la quantité de lait).
Petite pause dans une piscine naturelle au milieu du rio : l’eau y
est discrètement salée, mais surtout d’une limpidité incroyable. Bref, le premier bain de la journée est le
bienvenu et bien rafraîchissant : c’est l’été à Cuba et il fait une
chaleur d’enfer !
De
retour à note véhicule, nous faisons demi-tour : j’avais repéré sur le
chemin une petite cabane, La Playita, coin idéal pour une
pause-déjeuner-langoustes au bord de la mer.
Encore une plage quasi-déserte, au sable brûlant sous nos pieds : 2ème
bain de la journée ! Tant qu’on y
est, on ne va pas se gêner : 3ème bain à la plage de
Cajuajo ! Bon, celui-ci, il se gagne : le chemin y menant est loin
d’être une super piste, mais avec un peu de persévérance on débouche là encore
sur un coin ombragé magnifique. On nous
proposera même un pique-nique à base de langoustes, mais là, les langoustes
pour le goûter, on n’en pouvait plus : il ne faut pas exagérer non
plus ! Les habitants du coin vivent
de l’élevage de porcs et de poules essentiellement. Nous apprendrons que même les vaches et
chevaux appartiennent tous à l’Etat ici : si par mégarde on tue un de ces
animaux, c’est 16 ans de prison !... No comment…
Retour
tranquille sur Baracoa : nous attendons au moment du dîner le passage de
la fanfare du carnaval. Cette fois, Noé
est à fond, descend comme une furie dans la rue, et le voilà embarqué au bras
de mamas créoles à danser la conga, le petit blanc aux yeux bleus ! Quand on vous dit qu’il s’est découvert une
vraie passion, d’ici à ce qu’il nous embarque une petite cubaine dans la
valise, on ne serait pas surpris !
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Hasta la Victoria Siempre! |
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Rio Yumuri |
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Un caféier |
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Ca, c'est du fusil harpon made in Cuba! |
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La Boca del Rio Yumuri |
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Le tunnel des Allemnads: ils ne se sont pas trop cassés la tête! |
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La Playita |
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La Playa de Guajajo |
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A l'heure de la conga! |
Mardi 25 mars 2014 – Cayo Saetia
Nous
avions prévu de partir tôt ce matin, quittant la charmante bourgade de Baracoa,
direction une petite plage non loin de là, la Playa Maguana, afin d’y passer la
journée et la nuit, agréable halte sur notre trajet du triangle du sud de
Cuba. L’endroit est effectivement
idyllique : une petite baie de sable blanc entre les rochers, isolée, un
petit hôtel géré par le gouvernement comme seul lieu de villégiature. Malheureusement, ces hôtels d’Etat
travaillent avec une compagnie de voyages, bien sûr également gérée par l’Etat,
la Transgaviota, et nous nous sommes faits doublés par une horde de touristes
ayant choisi cet organisme ! Grrrrr….. ! Pas grave, nous avons un
plan B : direction le Cayo Saetia.
De la playa Maguana, on essaie d’assurer les arrières en téléphonant
pour réserver une chambre, mais cela s’avère être une épreuve, la communication
coupant sans arrêt, même d’hôtel gouvernemental à hôtel gouvernemental. Il faut avouer qu’hier soir aussi nous avions
tenté d’assurer le coup de la réservation à Maguana, mais les offices de
télécommunications étaient à court de cartes téléphoniques :
hic ! Cuba n’est vraiment pas un
lieu comme les autres : non seulement dépourvue de tout, mais le cœur
administratif bloque tout aussi.
La
route entre Baracoa et Moa nous était annoncée truffée de nids de poules :
faux !, ce sont au moins des nids d’autruches que notre KIA essaie
d’éviter! Nous arrivons finalement au
Cayo Saetia, peu après la petite ville de Levisa, dont l’entrée est marquée par
un petit pont de bois et un poste de contrôle gardé par un gardien : 1er contrôle des passeports afin de montrer patte
blanche pour pénétrer dans ce lieu, désormais une réserve naturelle protégée,
avec des animaux exotiques tels que des zèbres, autruches, antilopes, cobs… et autrefois
réservé à la nomenklatura pour le plaisir de la chasse ! Il n’y a qu’un seul hôtel ici (de
l’Etat !), à l’image de ceux par qui ils sont administrés : rien
n’est simple, c’est la loi ! 1 femme de ménage, 1 jardinier, et 6
administratifs pour un accueil d’une vingtaine de personnes :
cherchez l’erreur ! Le service y est bien médiocre, en tout : pour le
paiement, la nourriture, même pas un mojito pour oublier tout ça ! Le seul atout de ces établissements est leur
emplacement et leur monopole. Nous passerons la fin de l’après-midi sur une des
plages du Cayo, plage de sable blanc, eaux turquoises, et attaque de moustiques
de sables au coucher du soleil !
Nous
nous endormons en silence : il y a encore des micros partout dans
l’établissement ! Un autre monde,
et pas le meilleur !...
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La Playa Maguana |
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Cayo Saetia |
Mercredi 26 mars 2014 – Cayo Saetia :
ballade à cheval et safari !
En
fin de matinée, nous partons en promenade à cheval, avec 2 jeunes touristes
allemands, Fabian et Julia, rencontrés depuis 2 jours qui suivent à peu près le
même chemin que nous. Julia est comme
moi : pas très rassurée sur ces animaux à 4 grandes pattes, mais on se
lance quand même, une heure ne devrait pas trop nous tuer ! Noé monte avec son papa. Au début, on ne voulait pas le prendre, le guide
le pensant trop jeune : s’il savait la ballade qu’il a fait à Ua Huka en
décembre, tout seul sur son cheval !
Nous commençons à prendre le chemin balisé, et alors que nous étions en
train de nous dire que l’on n’allait certainement pas devoir en sortir, nous
bifurquons dans la forêt, où nous rencontrons de rares animaux. En fait, notre « instructeur » veut
nous emmener voir la girafe du parc, mais nous serons arrêtés par un groupe de
buffalos, a priori par très accommodants ! Donc, demi-tour, et retour
tranquille au trot sur la plage, où nous passerons l’après-midi. Des hordes de touristes arrivent à cet
endroit tous les jours en masse de Guardalavaca en catamaran vers 11h,
profitent d’un buffet et du site et à partir de 15h, il n’y a plus personne,
sauf ceux qui résident sur le cayo.
Ambiance étrange : nous nous heurtons encore une fois au
fonctionnaire d’état à son paroxysme.
C’est incroyable ce que Cuba a produit depuis des années : une
population divisée entre ceux qui profitent à fond du système et de leur
position protégée qui ne leur apporte rien s’ils fournissent le moindre effort
(même changer de table au restaurant est impossible, c’est la loi !), et
puis il y a ceux qui triment toute la journée pour quelques pesos qui ne valent
rien et sans rien qui ne leur appartienne…
Nous
rentrons dans notre bungalow, dépités de cet amer constat… Mais heureusement la fin de journée sera
égayée par un safari 4x4, nous plongeant dans une ambiance surréaliste à l’africaine !
Des antilopes en pagaille, des buffles indiens, des buffalos, des zèbres, des
dromadaires, et même une girafe prénommée Ossie, pas du tout farouche et
adorant le citron !
Nous
n’avons pas regretté cette ballade, le 1er safari de Noé, et le Cayo
Saetia a par endroit de vrais airs de savane.
Nous comprenons mieux pourquoi il n’y a au menu du restaurant que du
buffalo ou de l’antilope : l’absence de prédateur les a rendus trop
nombreux, et c’est le seul moyen de réguler leur population sur les 41 km2
de cette petite île que de les préparer en fricassée pour les clients de
l’hôtel.
Dernière
nuit à affronter les moustiques (dont la population n’est, elle, guère
régulée !) et les contraintes du tourisme d’état à la cubaine :
demain, on poursuit notre chemin, avec l’envie de se poser quelques jours près
d’une plage tranquille avant notre retour sur Santiago de Cuba dans 4-5 jours.
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La chevauchée fantastique |
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Perroquet sur perroquet |
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Quand on vous dit qu'il y a des nids d'autruche sur la route! |
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Non, nous ne sommes pas encore en Ouganda |
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Non, nous ne sommes pas encore à Delhi! |
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Non, nous ne sommes pas encore à Nairobi! |
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Non, les ânes n'ont pas mis leur pyjama! |
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Non, nous ne sommes pas retournés à Merzouga! |
Jeudi 27 mars 2014 – Noé a 6 ans !
Feliz compleaños!
Nous
quittons le Cayo Saetia de bonne heure, avec l’intention de nous diriger vers
Guardalavaca, station balnéaire au nord-est de Holguin, réputée pour ses
longues et belles plages de sable blanc.
Réputée peut-être, mais un vrai cauchemar pour les touristes que nous
sommes ! Il n’y a ici en bord de
plage que d’immenses complexes hôteliers hors de prix, formule tout compris,
des plages bondées de touristes (américains pour la plupart) qui ne sortent
jamais de leur hôtel, et interdiction de pénétrer l’enclave si on ne fait pas
partie de cette masse ! Quelle
désillusion ! Nous tentons notre
chance un peu plus loin à la Playa Pesquero : idem ! On vous passe les détails sur les
« ah ! je sais pas ! », « ah ! la personne qui
s’occupe des réservations n’est pas là… (à 3 heures de l’après-midi !)
revenez demain, qui sait !... » Bref, le traditionnel accueil et la légendaire
diligence cubaine façon Etat pour promouvoir son tourisme !
Partis
depuis 8h30 du matin sur les routes, assis à 3h de l’après-midi, déboutés et
dégoutés sur un parking, acquiescement général à la solution de repli qui nous
semble la meilleure : la Playa Herradura, le 1er coin à nous
avoir accueilli dignement et qui nous ouvre une fois de plus leur maison à cœur
ouvert, chez Gaby et Zory !
Surprise
pour un Noé ravi en cette fin d’après-midi où nous posons bagage, petit
bonhomme, qui aura passé la journée dans la voiture, à qui nous n’aurons pas
offert un anniversaire de fête, bougies, gâteau et cadeaux, mais simplement un
rouget grillé, une petite part de flan et beaucoup d’amour, ce qui lui feront
sortir directement du coeur les mots suivants: « Pourquoi j’ai de la
chance d’avoir tout ça ? oh merci papa, merci maman ! »… et un
énorme bisou, qui nous rendent bien fier de notre petit, que dis-je, de notre
grand garçon de 6 ans !
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Feliz compleaños! |
Vendredi 28 mars 2014 – Playa Herradura
Après
la longue journée d’hier en voiture, nous sommes bien contents de poser nos
fesses sur ce petit bout de plage tranquille, où nous nous sentons comme à la
maison. Repos est le maître d’ordre pour aujourd’hui !
Samedi 29 mars 2014 – Playa Llanita et
Playa La Boca
Le
week-end à Herradura, la plage se remplit peu à peu au fur et à mesure que les
heures s’écoulent de familles cubaines du village, de Holguin… Ambiance plage,
un prof de sport occupe les enfants en leur faisant un peu de kung-fu et
pirouettes sur la plage, discussions sous les parasols, sodas et rhum jamais
bien loin…
Maintenant
que nous avons loué une voiture, nous décidons de partir explorer un peu plus à
l’ouest les alentours. Sur plus d’une
dizaine de kilomètres s’étendent des plages idylliques de fin sable blanc avec
des petits pueblos, des campismos, et des casas particulars un peu
partout : étonnant que ces endroits, un milliard de fois plus attrayants,
calmes et authentiques, ne soient mentionnés dans aucun guide ! Même pas
une page entière alors que face à Varadero et Guarlavaca, il n’y a pas à
hésiter ! Par ailleurs la zone étant souvent ventée, avec quelques
endroits protégés, cela en ferait un ou deux spots de kite surf fabuleux !
Mais rien n’existe et il faudrait arriver avec son matos : néanmoins avis
aux amateurs !
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Playa La Boca |
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Playa La Llanita |
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Bon spot de kite quand même! |
Dimanche 30 mars 2014 – De retour à
Santiago de Cuba
Nous
quittons, cette fois pour de bon, Herradura pour un retour sur Santiago de
Cuba, où un vol pour la Havane nous attend demain. Habitués des lieux, nous faisons bien mieux
que le taxi qui nous avait il y a quelques jours emmenés dans cette ville, à la
circulation quasi-inexistante en ce dimanche, pour retrouver notre chemin dans
le centre historique. Une fois de plus,
il n’y avait plus de place dans la casa particular que nous avions appelée
auparavant ; une fois de plus, nous nous installons non très loin dans une
jolie demeure, qui a dû être un hôtel particulier fort prisé il y a de
nombreuses années. Les propriétaires
sont charmants et nous semblent des gens cultivés et raffinés : Mirna Zaldivar Marquez était professeur de
russe, et la première personne que nous rencontrions à s’exclamer avec ferveur
devant le nom de Tahiti, « Madre de Dios, la patria d’un grande artiste,
Paul Gauguin ! ». Mirna nous
emmène dans nos appartements, et c’est bien le terme approprié : une
grande chambre au mobilier soigné, un salon attenant, une terrasse où il fait
bon se prélasser dans les chaises à bascule, des fenêtres aux persiennes
ajourées laissant passer un vent rafraîchissant et bienvenu par cette
chaleur. Nous partageons avec Mirna, son
mari, sa sœur et sa mère, un excellent et convivial café. La fille de nos hôtes habite à Miami, et son
neveu, actuellement en vacances à Cuba que nous croisons rapidement, est
notaire à Boston. Je crois que leur
fille leur manque beaucoup et semble être la prunelle de leurs yeux ; et
aussi que Mirna sera un jour une merveilleuse grand-mère, vu les gâteries dont
est déjà couvert le petit Noé !
La
chaleur un peu retombée, nous allons nous promener et nous arrêtons boire un
verre près de la plaza Dolorès. Un
cow-boy aristocrate cubain à l’énorme chevalière en forme de papillon nous
charme de ces tours de magie, tandis que, peu à peu, se rapproche le son de la
guitare et des maracas, et sur l’air familier de « Guantanamera », un
musicien offre aux dames des roses de papier…
Cela aurait pu faire un peu folklore pour touristes, mais sous le regard
des quelques cubains adossés à leurs terrasses, des passants nonchalants et des
premières gouttes de pluie concluant la fin d’après-midi, c’était juste gouter
avec plaisir l’ambiance d’un ordinaire dimanche cubain… Le mojito nous a fait un peu tourner la tête
et nous nous jetterons sur un festin de langoustes pour conclure !
Lundi 31 mars 2014 – Départ pour La Havane
Autant
nous avons gouté hier le calme du dimanche en ville à Santiago de Cuba, autant
dès les premières lueurs du jour, nous savons qu’une nouvelle semaine
commence. Des écoliers nous réveillent
de leurs cris, et en les apercevant en haut du toit dans leurs uniformes aux
chemises blanches, Noé pense qu’ils ont « judo »
aujourd’hui ! Après un copieux
petit-déjeuner, nous nous promenons une dernière fois dans les rues animées du
lundi matin, flirtant entre les files d’attente devant les administrations
(note du relecteur officiel: elle a dû vouloir dire « slalomant »
pour « flirtant », car je le jure, je suis resté correct tout le
temps ! à moins que les cubains aient profité de mon inattention !...),
tentant de pénétrer dans les magasins où les gens rentrent au compte-goutte et
se bousculent au comptoir alors que les échoppes sont vides, croisant des
camions-bus transportant des individus tellement entassés à l’arrière qu’on se
demande comment ils ont pu tous y pénétrer (re-note du relecteur
officiel : « certainement en criant qu’il restait encore du rhum
au fond du camion » !)…
Nous
plions bagage chez Mirna, dont le mari insiste pour nous conduire à
l’aéroport. Quelle gentillesse que ces
gens chez qui nous avons atterri par hasard !
Nous
n’arriverons pas à La Havane ce soir : vol arrivé en retard, problème
électrique,…bref, vers 21h, la décision est prise de tout reporter au lendemain
et un bus conduit les voyageurs dans un hôtel pour la nuit. Malgré tout, merci Aerocarribean pour s’être
pas si mal débrouillé pour l’organisation du reste de la soirée ! Demain, il fera jour… mais, gardons un œil
ouvert, car n’oublions pas que ce sera le 1er avril, et nous ne savons pas si
la tradition des poissons court à Cuba !
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Chez Mirna, petite halte |
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La escuela |
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Avion raté, nuit d'hôtel gratos! |
Mardi 1er avril 2014 – La Havana
vieja
Pas
de mauvaise blague ce matin : notre vol décolle dans la matinée et se pose
sans souci vers midi à San Cristobal de La Habana. Les premiers rabatteurs sont à l’affût dans
l’enceinte même de l’aéroport, à peine le pied posé sur la piste
d’atterrissage : c’est un peu agaçant…
Nous
avions réservé chez Julio le pédiatre, qui tient donc aussi un hôtel
particulier près du vieux centre de La Havane, mais finalement nous finirons à
2 pas de là chez le « chino » (le chinois).
Premières
impressions de La Havane : de grands immeubles qui, s’ils ont dû un jour
faire pâlir le Baron Haussman, offrent désormais un aspect bien fané, mais néanmoins on ne
peut s’empêcher de sentir monter des rues l’ambiance et le charme qui font que
Cuba reste Cuba, une île des Caraïbes au parcours tumultueux… Le vieux La Havane est bien conservé,
probablement que l’afflux touristique y est pour quelque chose : quasiment
que des rues piétonnes, de vieilles devantures à l’allure du début du 20ème
siècle, et des cafés, et de la musique… Nous passons devant la célèbre
Bodeguita del Medio, fréquentée par l’un des personnages les plus célèbres de
Cuba, Ernest Hemingway, et dont la porte d’entrée est gardée par un de ses
imitateurs avec une vieille machine à écrire : c’est bondé de touristes à
toute heure du jour et de la nuit !
Ce
soir, c’est l’arrivée de Michel, l’un des « frères de papa » comme
dit Noé, qui nous rejoint pour un bout de voyage. On fête ça au mojito…, un peu trop
d’ailleurs !
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Le Malecòn de La Havane |
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Le nouveau La Havane |
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El Muséo de la Révoluciòn! |
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El Prado |
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Geôle cubaine |
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Bar mythique du mojito |
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Bomba latina version 1959 |
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Plaza San Ignacio |
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Une église à Cuba: c'était avant 1959! |
Mercredi 2 avril 2014 – La Havane
Nous
empruntons ce matin le Havana bus tour pour avoir un aperçu de la ville dans
son ensemble. Le départ a plutôt bien
commencé : du haut du toit, nous nous émerveillons des vieux immeubles de
la Havane et de leur splendeur passée, direction le Malecòn (le front de
mer). Mais ensuite, une fois pénétré
dans la ville nouvelle, le bus nous fait la tournée des hôtels d’état, et des
horribles édifices et places à la gloire de la révolution : absolument
sans aucun intérêt ! Encore une
fois à Cuba, quand il s’agit de circuit organisé (par l’Etat), on nous montre
ce qu’on veut bien nous laisser voir : tout ce qui a de l’intérêt et fut
joli dans cette ville remonte à l’époque pré-révolutionnaire…
Nous
descendons de notre bus aux portes de la vieille ville, où nous ne lassons pas
de déambuler : là, il y a vraiment du charme à revendre (et des charmes
aussi d’ailleurs !) ! Avant de
rentrer nous reposer un peu, nous allons tout de même visiter le Musée de la
Révolution Nationale : encore un haut lieu à la gloire des acteurs de
l’Indépendance cubaine et de la Révolution, qui personnellement me donne un peu
la nausée (à moins que ce soit encore l’effet des mojitos de la veille… !).
Nouvelle
arrivée ce soir des autres « frères de papa » : la famille
s’agrandit ! Et pour ceux qui se
poseraient encore la question bien naïve : bien sûr qu’on a encore fêté ça
au nom du mojito de bienvenu, et en plus à la Bodeguita del medio dont on a
fait la fermeture!
Ceci
étant, je vous rassure : le vieux La Havane n’est pas ce que l’on croit,
le soir, c’est étonnamment très calme.
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Sur le chemin de Havana vieja |
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Bombas latinas au hasard... heuuu! presque! |
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Direction le Malecòn |
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Hotel Nacional |
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Hotel Habana Libre |
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Plaza de la Revoluciòn |
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Camillo Cienfuegos |
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El Comandante |
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Le vieux cheval et la mer |
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Panamas? |
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Au gré des ruelles de Havana vieja |
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Les bouquinistes de la Plaza de Armas |
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Encore une histoire de 3 cloches en voyage!!! |
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Le Floridita où a été inventé le Daiquiri (et on n'y sert pas de mojito!) |
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Cuba d'hier et d'aujourd'hui |
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Por favor, churros! |
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Sancho Pansa? |
Jeudi 3 avril 2014 – Sur la route, de La
Havane à Viñales
La
nuit fut un peu courte, d’autant plus pour nos visiteurs de métropole qui ont 6
heures de décalage horaire. Mais nous
avons prévu de partir pas trop tard pour éviter la grande chaleur sur la route
qui nous conduira au début de notre périple dans le triangle du tabac. Pour l’occasion, nous avons réussi à louer les services d’un minibus avec
chauffeur, à disposition pour les 6 prochains jours : c’est bien plus
convivial !
Le
rythme est tranquille et nous faisons un premier stop à Las Terrazas,
centre éco-touristique non loin de la Havane, qui ressemble tout de même à un
grand camping. C’était il y a longtemps
une grande propriété dont nous voyons les vestiges des maisons d’esclaves de
cette plantation de café. Nous
poursuivons notre route jusqu’à El Salto, une des plus grandes cascades de
Cuba, dont le flot n’est malheureusement pas aussi impressionnant en cette
saison plutôt sèche, mais très jolie tout de même avec une sorte de chapeau en
forme de champignon. Qui dit
« cascade », dit « eau », dit « Noé plongeon »,
bien évidemment ! Et on le comprend aisément par cette chaleur, voire même
on est un peu jaloux de ne pas avoir enfilé les maillots de bain ce
matin ! Un copieux déjeuner nous plombe
l’estomac, et nous somnolons au rythme de la musique cubaine, « Chan
Chan », « Besame mucho », « Hasta siempre Che
Guevarra »,… des grands classiques, mais on ne s’en lasse pas. Le paysage fait place peu à peu aux villages
de la campagne cubaine, la terre devient rouge et les premiers champs de tabac
apparaissent. Juste avant notre arrivée
sur Viñales, nous visitons une plantation de tabac, où Marcelo nous montre une
grange pleine de feuilles en train de sécher.
Certains gouteront le produit final, le cigare, et d’autres, le café,
fait sur place par cette famille à la longue tradition dans le domaine. Enfin, nous atteignons Viñales et apercevons
les « mogotes », des sortes de monts de roches calcaires à la forme
arrondie très particulière, qui nous donnent l’impression de pénétrer dans un
monde féérique. Par chance, nous pouvons
loger tout le petit groupe pour la nuit dans une casa particular, qui semble
récente, et tout à fait charmante.
La
troupe part ce soir écouter un peu de musique cubaine avec danseurs de salsa,
mais j’ai cru comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un spectacle grandiose…
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Je mouds le grain à l'ancienne |
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Cascade de Soroa |
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Luna Park |
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Doucement, je me réveille... |
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Séchoir à tabac |
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Feuilles de puros |
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Pour l'instant, notre voiture |
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Qui c'est qui roule? |
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Y a des amateurs, même Noé! |
Vendredi 4 avril 2014 – La Vallée de Viñales
La
vallée de Viñales s’étend sur un court périmètre, mais quels points de vue
magnifiques, avec ses mogotes nous donnant l’impression de plonger dans le
monde d’Alice aux pays des Merveilles.
Au milieu de ces champignons tout droits issus de l’érosion, on se
demande presque quand va apparaître le lapin blanc au monocle toujours si
pressé !
Le
mur de la préhistoire n’a pas gardé grand-chose de préhistorique ! Il s’agit d’un pan de montagne peint dans les
années ’60 par 18 peintres, qui, sous la supervision d’un artiste ayant fait
école au Mexique, y ont travaillé pendant 4 ans, tous les jours durant. Même s’il ne s’agit pas d’un chef d’œuvre, on
ne peut que féliciter le travail qui a été fourni. Un petit chemin permet d’accéder en haut de
la façade et d’avoir un point de vue magnifique. Noé profite des leçons d’escalade de papa, et
y arrivera sans grande difficulté : la montée était quand même assez
abrupte par endroits, ce qui a rendu le bonhomme fier de sa prouesse, et mérité
une bonne glace un peu plus tard dans la journée !
Nous
remontons dans notre mini-bus, qui nous conduit à la Grotte de San Tomas, un
vaste dédale de 46 km de chemins creusés naturellement dans les roches calcaires
des mogotes. Il y a 7 niveaux mais
seules les 6ème et 7ème se visitent : pour les
autres, il faut du matériel d’escalade et de spéléologie, un travail de
spécialistes. Coiffés de nos casques de
chantier et lampes torches, nous nous promenons avec Jorge, notre guide, qui
est bien sympathique et a beaucoup d’humour.
Nous découvrons même des plantes au fond de la grotte, qui malgré
l’obscurité donnent quelques feuilles qui s’éteignent au bout de 3 mois environ.
Nous
laissons la moitié du groupe se reposer,
pendant que l’autre moitié prend un petit bateau au fond d’une autre grotte, la
Cueva del Indio, qui est aussi fort jolie.
Malheureusement les photos ne sont pas impressionnantes en raison de l’obscurité…
Pas grave, nous rejoignons les copains pour une petite salade de fruits, et la
glace promise pour l’exploit de l’escalade, qui fera bien des envieux !
Même
s’il y a un air de vacances avec l’arrivée des tontons et des tatas cette
semaine, les parents rabat-joie n’ont pas cédé à la tentation : donc,
retour en fin de journée à la casa, et un peu d’école. Apparemment, nous n’avons rien raté en
n’allant pas à Piñar del Rio, la grande ville de la province : aucun
charme, noire et sale. Nous sommes bien
mieux dans le calme et coloré Viñales.
Noé a passé la soirée à jouer entouré de mini-bombas latinas : au
fur et à mesure de la soirée, il y avait de plus en plus de filles agglutinées
autour de lui ! Pauvre maman !
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Les mogotes |
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Le mur de la préhistoire: haut site d'escalade! |
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Vue d'en haut du mur, après l'escalade |
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Plus dur la désescalade pour Monsieur court sur pattes!... pas le chauve, l'autre! |
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Voyage au centre de la terre |
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Enfin jour! |
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Où se croisent mites et tites! |
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Oh une plante dans le noir! ça colle pas avec mon cours de science nat sur la chlorophylle! |
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Une autre cueva, celle de l'Indio |
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Triste mine |
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Un cheval chacun |
Samedi 5 avril 2014 – Arrivée à Trinidad
Nous
avons passé la route toute la sainte journée pour nous rendre de Viñales à la très
sainte Trinidad, dans la province du Saint Esprit (Sancti Spiritus) :
bref, une journée bénie !
Trinidad
est une très jolie ville, des façades de maisons colorées, des rues pavées, des
charrettes à cheval de vendeurs de fruits et légumes, une église majestueuse,
des places disséminées à quasi chaque coin de rue, des cafés, de la musique,…
Trinidad a gardé beaucoup de charme d’une époque d’avant la révolution, et même
peut être bien avant. Nous flânons dans
ce dédale de ruelles au coucher du soleil, qui nous offre des couleurs rendant
à cette ville toute sa dignité.
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Scène de la vie à Trinidad |
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On ne la connait que sous le nom de "place des mojitos"! |
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Mais trop de mojitos nuit! on ne voyait plus les musiciens! |
Dimanche 6 avril 2014 – Playa Ancòn
Nous
aurons du mal à tous nous rejoindre au même endroit ce matin : Milou
cherche des cigares, Jean-Pierre tente une organisation de la suite de notre
séjour (et se heurte au mammouth de l’administration une fois de plus), Michel
et Sophie se réconfortent dans un café après avoir abandonné Jean-Luc et
Chantal partis pour l’ascension du mirador de Trinidad en pleine chaleur… Finalement, vers midi, tout le monde se
retrouvera en pleine forme et nous partons direction playa Ancòn, à une
quinzaine de kilomètres de Trinidad.
Cette plage n’a aucun charme, quoi qu’en disent les guides touristiques
(parfois, on se demande si ces routards ou autres barbouzes sont allés dans les
mêmes endroits que nous à Cuba…) :
l’énorme complexe hôtelier du Club Amigo, bel exemple d’architecture
soviétique des années 70, prend toute la place tandis que des parasols au toit
de palmes de cocotier et bains de soleil ornent la plage. Même la mer n’offre pas un dégradé de
couleurs ni une limpidité exceptionnels.
On y passera tout de même un bon moment : l’important c’est que
notre petit poisson soit ravi de plonger dans son élément naturel. Néanmoins, on ne peut s’empêcher de se
demander comment font ces touristes, jeunes ou plus âgés, seuls ou en famille,
pour rester ici plus de même 24 heures : des plages bien mieux existent
pour aussi cher ou même à moindre prix partout ailleurs dans le monde, et le
service dans ces hôtels d’état est en-dessous de zéro (on n’a même pas pu boire
un café : il n’y en a pas !... à Cuba !).
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Bus ou charrette au terminal! |
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Prémonitoire?... |
Lundi 7 avril 2014 – La
« fameuse » baie des Cochons !
Nous
ne savions pas trop où aller pour notre dernier jour de voyage avant le retour
sur la Havane, mais comme a dit si bien Chantal après la playa Ancòn :
« Au moins, on a écarté une possibilité ! ».
Donc,
c’est décidé : on reprend la direction de la capitale et on fait un stop à
Playa Larga, l’une des 2 grandes plages de la baie des Cochons. L’autre plage à l’entrée de la baie s’appelle
Playa Giròn, du nom d’un célèbre pirate français Gilbert Giron, qui s’éteindra
de sa belle mort : décapité !
Mais ces 2 plages sont surtout célèbres pour le fiasco du débarquement
américain en 1961 ayant pour but de renverser le régime castriste, et dont le
résultat ne fit que le renforcer : encore une belle intervention, où les
Etats-Unis auraient mieux fait de s’abstenir…
Notre mini-bus rend l’âme juste à notre arrivée devant l’allée centrale
et principale du petit village de Playa Larga : on ne pouvait pas mieux
tomber ! Nous attendons quelques
minutes que notre chauffeur Dariel fasse le diagnostic de mort mécanique du
moteur, et appelle un collègue à la Havane, qui va arriver dans l’après-midi
avec une nouvelle navette. Après avoir
hésité à monter à dos de charrette avec nos bagages, nous trouvons finalement
refuge dans une casa particular à 50 mètres du cadavre de notre bus bleu (on
s’y était un peu attaché quand même…).
Encore
une fois, grand désaccord avec les guides touristiques : la playa Larga
n’est pas une jolie plage. On se demande
même, après avoir bien sûr évoqué toutes les hypothèses, si finalement la baie
des Cochons ne tire pas son nom de la couleur de l’eau ! On trouvera finalement un coin un peu moins
« cochon » pour passer la fin de notre journée.
On
est franchement bien tombé dans notre petite casa particular : le mojito
et la piña colada sont parmi les meilleurs du pays (et vous pouvez nous faire
confiance, on en a testé un large panel !), et la cuisson de la langouste
et du poulpe était juste comme il faut !
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Terminal! tout le monde descend! |
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Mort du bus bleu: c'est grave, docteur?... |
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Que des cadavres... |
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Enfin presque! |
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La baie des "cochons" |
Mardi 8 avril 2014 – Retour à la Havane
Notre
nouvelle « Ferrari » nous conduit à bon port. Halte au Habana Libre, histoire de décider de
la suite de nos aventures : finalement, nous optons pour une fin de séjour
à Cuba à Cayo Guillermo, et derniers jours à la plage avant d’attaquer le grand
froid canadien.
Dernier
tour à Habana Vieja avec Michel, qui nous quitte ce soir, mais ce n’est qu’un
au revoir !
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No comment |
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C'est donc le bar des mojitos! |
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Le rose avec alcool, le vert sans alcool! |
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Ma qué! c'est oune Ferrari! |
Mercredi 9 avril 2014 – La Havane
Visite
ce matin d’une fabrique de cigares à La Havane, où 200 travailleurs s’activent
8 heures par jour, 5 jours par semaine, pour fabriquer environ 20 000 cigares
quotidiennement ! Un travailleur recruté a un cursus de 9 mois pour
apprendre à rouler les cigares de toutes tailles et de toutes sortes. Si j’ai
bien retenu, environ 20 marques de cigares existent et sont fabriquées dans ce
même établissement. 4 types de feuilles
de tabac constituent le cœur du cigare et une grande feuille formera la cape,
collée avec de la colle végétale. Ce
qui diffère entre le Cohiba, le Romeo et Juliette, le Partagas, Montesinos ou
autre, est la composition interne du cigare.
Seul le Cohiba Behike a un 5ème type de feuille de tabac
utilisée pour le rouler, ce qui en fait le plus apprécié des connaisseurs et le
plus onéreux aussi. La qualité des
cigares est contrôlée, un par un, avec même des testeurs qui en vérifient les
arômes. Ensuite, la bague attestant de la marque du cigare consommé est apposée
avec un mélange de farine de blé et d’eau. Chaque ouvrier a donc un rôle bien
précis. Les « rouleurs »
prennent leur fiche chaque matin, où est inscrit le nombre de cigares à rouler,
la marque et la composition : ça ressemble un peu à une fiche du loto ou
de QCM ! Ils sont payés 600 pesos de la moneda nacional par mois, soit
environ 15 à 20 dollars, ce qui est estimé plutôt comme un bon salaire à
Cuba. Ce qui arrondit surtout les fins
de mois, sont les primes attribuées si le quota quotidien demandé de nombres de
cigares à rouler est dépassé : chaque ouvrier a alors droit à 5 cigares
pour sa consommation personnelle (ou à revendre sur le marché noir, mais
chuuuttt !). Même les guides proposent des coffrets à venir chercher à leur
domicile à moitié prix : chacun se débrouille comme il peut pour
s’améliorer le quotidien…
Devinez
qui sont les plus grands importateurs de cigares cubains ?.... Les
Français et les Espagnols !
La
visite est interdite aux moins de 18 ans.
C’est dommage sur le plan de la connaissance : il n’y a pas
vraiment de quoi inciter les jeunes et les moins jeunes à fumer lors de la
visite de cette fabrique… Noé en a profité pour se promener avec son papa avec
des missions qui ont toutes échouées, comme notamment trouver de nouvelles
lunettes de soleil : 3 paires en 3 mois pour Noé, qui dit
mieux ?... !
L’Hôtel
National de La Havane est un édifice imposant, à l’intérieur feutré et boisé
voulant reproduire une ambiance des riches années 50. Mais le plus insolite est la découverte des
tranchées souterraines au bord de la mer, lieu de refuge et de guet privilégié
lors de l’épisode de la baie des Cochons. Nous servons ensuite un peu de guides
dans le vieux La Havane, que nous commençons à bien connaître maintenant. On se risque à la visite du musée des
beaux-arts, mais franchement pas de pièces d’art bien impressionnantes. Seul le bâtiment vaut le coup d’œil. Faire un 2ème musée dans la
journée, c’est trop pour nous : nous emmenons donc Noé jouer un peu dans un
petit parc pour enfants. Rebaptisé
« aspirateur à gonzesses », il ne faudra pas très longtemps à ce
dernier pour se faire attraper par 2 cougars (elles avaient au moins 9 ou 10
ans ces petites bombas latinas !), qui succomberont au petit blond sous un
« Oh ! un frances ! Noé !, qué lindo ! »
(traduction : oh ! un français ! Noé ! trop
mignon !) !!! Bref, il est temps qu’on parte, si ce n’est encore de
ce pays, au moins du parc pour rejoindre les tontons et tatas, qui auront
trouvé plus d’intérêt au musée d’art cubain.
Fin
de soirée difficile pour maman : l’overdose de churros est notre 1ère
hypothèse diagnostique !
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Quel trou ça fait dans le ventre d'un impérialiste, papa? |
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Putain, les mecs ???? |
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La française latinas |
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Nous on vote Mélanchon !chon! chon! euhhhh : che ! che! ou cha! cha!, bref on est à Cuba |
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Je me fais mon churros, genre ni vu ni connu ! |
Jeudi 10 avril 2014 – Premiers pas à Cayo
Guillermo
Ca
va un peu mieux après une bonne nuit de sommeil. Nous quittons les copains, qui rentrent ce
soir en France : à dans un mois à Toulouse maintenant !
Cayo
Guillermo est associé pour toujours désormais à Ernest Hemingway, qui en avait
fait l’un de ses lieux de villégiature surtout pour la pêche au gros dont il
était un fervent adepte.
Nous
atterrissons à Cayo Coco, et un bus nous conduira ensuite à notre hôtel, le Sol
Cayo Guillermo, où nous séjournerons les 4 prochains jours. Il n’y a pas de casa particular sur les
cayos, pas de villages non plus. Ce sont
des bandes de plages de sable blanc magnifiques, isolées, au milieu de marais
où l’on aperçoit des hérons et des flamants roses, principaux habitants de ces
lieux (en-dehors des touristes évidemment !). Les canadiens sont spécialement friands de
cette destination et il existe même des vols directs de Montréal, Québec ou
Toronto à Cayo Coco. Le vent est de la
partie, ce qui n’est pas pour nous déplaire, puisque nous avons la ferme
attention de profiter de ces quelques jours pour faire un peu de kite surf. Pour l’instant, nous prenons connaissance en
cette fin de journée tranquillement des lieux et des environs.
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Au dessus des nuages vers Cayo Coco |
Vendredi 11 avril 2014
Apparemment,
il y a toujours beaucoup plus de vent durant la semaine sainte, et les nuages
cachent le soleil : début de journée timide donc en direction du spot de
kite. Les clubs de kite sont légaux
depuis un an seulement à Cuba. Celui où
nous allons est dirigé par un cubain et un russe, et il y a 5 instructeurs dont
un couple de français, de la région montpelliéraine, bien sympathique. Impossible dans un club hôtel de nouer des
amitiés avec la population locale : c’est le renvoi immédiat pour les
employés si on les soupçonne de s’entendre un peu trop bien avec les étrangers…
Nous prenons un cours d’une heure ce matin, histoire de se remettre en
jambes ; Noé creuse des trous sur la plage, tentant encore une fois
d’atteindre désespérément le noyau de la terre…
Pauvre Noé qui a voulu toute la journée aller au mini-club pour enfants,
mais malheureusement celui-ci était à l’image de Cuba : la forme mais pas
le fond ! Ce n’est pas grave, il en
a quand même bien profité dans la piscine, et on a même gagné à la
pétanque contre le papa qui avait une boule de moins, quand même!
Samedi 12 avril 2014
Matinée
kite ce matin pour papa et maman, et mini-club pour Noé, qui ne voudra plus
repartir à midi tellement il s’est bien amusé ! Repos, piscine et nouveaux amis canadiens
pour le petit bonhomme, qui aura « vaincu 2 fois sa timidité
aujourd’hui », comme il dit !
Là où on commence à être un peu moins confiants, c’est quand on apprend
qu’il fait à peine au-dessus de 0°C à Montréal…
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Enfin les Kites |
Dimanche 13 avril 2014 – Playa Pilar
Vent
tombé ce matin, report de la session kite et déception à gérer pour Noé qui, du
coup, ne va pas aller au mini-club !... trop dure la vie ! Finalement, crise diplomatiquement pas mal
gérée avec un compromis satisfaisant : celui d’aller découvrir et passer
la matinée à la Playa Pilar. Pour une
fois, les guides touristiques ont raison : c’est une très belle plage,
avec « un sable blanc éclatant et d’une finesse de poudre de
diamant » (et je m’y connais en poudre de diamant, vous pouvez me
croire !). Quelques dunes sont
présentes, mais recouvertes de végétations, donc pas de toboggan
autorisé ! Le soleil est de la partie après 2-3 jours de couverture nuageuse,
et l’eau retrouve quelques degrés. Nous
sommes en basse saison, donc il n’y a pas trop de monde. Après une partie de rugby à la noix de coco,
on fabrique une copine de sable pour « Rasta Noé » : c’est vrai,
il y en a marre de faire toujours des châteaux de sable à la plage !
Le
vent se lève peu à peu, la voile de 12 mètres est montée, et c’est parti pour
les water-start ! On commence à progresser pas mal : le virus du kite
nous a bien atteint, et on devrait être en binôme autonome dans peu de temps. Noé est exemplaire, à jouer plus de 2 heures
seul sur la plage, à se construire une cabane, creuser une lagune, et à nous
faire des signes pour nous donner des conseils ! Ce soir, KO pour tout le
monde et encore une paire de lunettes en moins : cette fois, Noé n’y est
pour rien, c’est maman qui a perdu celles de papa ! Honte à moi !
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El diablo! |
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Playa Pilar |
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RastaNoé et Rastamokette |
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Oh papa! tu voles! |
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Oups! moi aussi! |
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Nous aussi! |
Lundi 14 avril 2014
Allez
dernière session de kite à Cuba : un Jean-Pierre autonome qu’on ne peut
plus arrêter, et un Noé, cheveux au vent, mordu lui aussi par la sensation de
glisse ! Ca promet tout ça !
On
profite des derniers instants au soleil : demain, retour pour La Havane,
puis Montréal nous voilà !
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Jean-Pierre, belle progression! |
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Bon alors, c'est quand mon tour?... |
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Je suis prêt pour les sauts! |
Mardi 15 avril 2014 – La Havane, dernière
soirée au Habana Libre
Et
voilà, retour sans souci à La Havane, et comme on doit prendre l’avion demain
tôt et partir à 5h du matin, on décide de s’offrir le Habana Libre. Quel désespoir ! Même pas d’eau chaude à
200 CUC la nuit : no comment !
enfin, si !
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Il se prépare pour Koh Lanta |
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Dernière vue sur La Havane |
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Dans un restaurant élégant, comme dirait Noé |
Réflexions personnelles sur Cuba,
n’engageant que notre responsabilité (pour toute réclamation, ne pas d’adresser
à nous !) :
Le
premier des premiers points positifs
concerne les cubains, et ce qui
illustre le mieux notre pensée est cette phrase reçue dans un bar de La Havane,
un soir de beuverie, mais comme qui dirait « in mojito
veritas » ! Un jeune cubain
s’est adressé à nous, souriant, sympa, et nous a dit en français :
« A La Havana, il y a dos milliones de personas : la moitié c’est la
police, l’autre moitié, c’est les cubains (dit-il en se désignant) ». Je lui ai donc posé la question : Et toi ?
à quel million appartiens tu ? ».
Avec un grand sourire, il a haussé les épaules d’un air interrogateur,
et est parti…
La
vie cubaine est également pleine de charme : mélange des caraïbes,
latinos, sur tous les plans, ethnique, musique, artistique, avec pour point
d’orgue Santiago de Cuba. Le communisme
et son côté désuet ont bloqué Cuba dans le temps, à l’ombre du charme discret
de la bourgeoisie.
La pensée cubaine est en pleine
évolution. Depuis la faible ouverture
politique, les gens commencent à parler librement de leurs difficultés
quotidiennes, mais cela reste dangereux pour eux. On assiste parfois à des rixes de rue, où les
mots « impérialiste et capitaliste » clamés par certains cubains à l’encontre
de leurs compatriotes, rappellent qu’il y a « oune milliones de
cubains » qui restent des policiers.
Les casas particulars sont un mode
d’hébergement idéal, et il faut vraiment se fier à son instinct et ne pas
hésiter à visiter avant d’acquiescer, c’est bien perçu, très facile, même avec
3 gros sacs à dos. On y fait des
rencontres merveilleuses ; on y attache même des amitiés, mais il faut se
méfier des recommandations des guides qui ne correspondent pas à l’exacte
réalité. Il faut donc s’en servir avec
modération. On a flashé sur Mirna à Santiago
de Cuba, qui fut un grand coup de cœur, et Zory et Gaby à Herradura, 2ème
coup de cœur sur toute la ligne.
Et
puis, il y a le vent ! le vent
qu’il faut chercher, mais qu’on finit pas trouver uniquement sur le Cayo Coco
et le Cayo Guillermo : kiteurs de tout bord, il y a une école de kite à
Cayo Guillermo à l’hôtel Cojimar, où on peut emmener son matos ou louer facile.
Et
puis, à côté de tout cela, tous ces points qui rendent le séjour agréable, il y
a l’ombre omniprésente et totipuissante de l’administration
cubaine : celle qu’on aime, dans toute sa splendeur, un relent des
années 60 en France, en plus austère. Et
de là, découlent tous les écueils au développement de Cuba.
La difficulté de communication
est presque hallucinante au 21ème siècle, où même en Afrique,ou le
niveau touristique est inferieur, on fait mieux,avec moins …peut etre un peu de
partie pris ? ! Pratiquement pas d’internet, et celui-ci est rigoureusement
surveillé, puisque pour acheter une carte pour se connecter il faut fournir son
passeport dont le numéro est enregistré avec celui de la carte d’accès internet
achetée ; des queues interminables devant Etecsa, seule compagnie d’état
des télécommunications, pour téléphoner ou accéder à internet. On s’y fait, certes, mais c’est quand même
bien ce putain de net !
Aussi,
impossible de prévoir quoi que ce soit à moyen, voire très moyen, terme :
tout se fait au jour le jour puisque pas de communication ou peu…ca a du
charme…parfois moins !
Les compagnies de tourisme type Cubatur, Havanatur,
etc… sont toutes les mêmes (puisqu’elles appartiennent toutes à l’Etat), mais
sont incapables d’organiser un voyage quelconque sans une difficulté : l’exemple
le plus typique étant à La Havane, de prendre un vol aller-retour La Havane -
Cayo Coco, plus hôtel = 4 heures de discussion, de coups de téléphones (puisque
pas d’internet ! ni même d’ordinateur), mais cela a été moins déplaisant
que prévu, vu la pêche que mettait notre interlocutrice pour réussir (ce qui
n’est pas forcément le cas de biens des fonctionnaires !). Néanmoins, ce fut un voyage pas mal agencé…
Les conséquences de l’embargo (en
sachant que l’embargo sur l’alimentation et les médicaments est levée) se
résument en : rien ! rien dans les magasins ! un morceau de
savon, c’est tout ! Exemple 100% féminin : impossible de trouver des
serviettes hygiéniques ! Comment font les cubaines ? à
l’ancienne ?...mais beaucoup au systeme « C »,equivalent de
notre « D » ,salsa cubana
Alors,
voilà, Cuba ne laisse pas indifférent.
Sentiment de contrastes et de contradictions, le plus souvent
extrêmes. Et l’impasse de Cuba se trouve
dans cette vérité née au fond d’un bar : tant que la moitié des cubains
seront fonctionnaires et feront allégeance à l’Etat, tant que ce même Etat
continuera à instruire 99% de sa population tout en la maintenant dans
l’ignorance, l’inertie restera, l’absence de mouvement de résistance persistera,
la peur de l’étranger perdurera.
Alors comment aider les cubains ? La réponse se situe certainement au
niveau individuel, parce que, quel état a intérêt à aider Cuba de nos
jours ? Cuba ne représente plus une
menace vis-à-vis des Etats-Unis depuis l’éclatement de l’URSS, et ne possède
aucune richesse assez convoitable pour qu’une grande puissance y tente une
quelconque incursion. Seul le Vénézuela
a des accords privilégiés avec l’état cubain, mais pour encore combien temps,
étant lui-même en équilibre politique précaire depuis la mort d’Hugo
Chavez ?...
Le
changement de comportement des touristes serait un début, mais bien sûr
illusoire. Il faudrait autant que
possible boycotter tous les organismes d’état
(hôtellerie, compagnies de voyages), et ne pas succomber à la tentation
d’alimenter la corruption des fonctionnaires pour un billet d’avion, une place
d’hôtel, ou tout autre raison. Les
guides touristiques pourraient être un peu plus aidants en ce sens, notamment
en arrêtant de vanter les plages de Varadero ou Guardalavaca, où tout quasiment
est régi par l’état, alors qu’il existe des endroits charmants, presque encore
inexplorés comme les plages du côté de Herradura, qui sont à peine mentionnées. Même si les casas particulars sont le
logement à privilégier, il faut se méfier de celles vantées dans les guides et
situées dans les grandes villes, où l’afflux touristique en a fait un véritable
business en perdant le plaisir de partager un peu de la vie quotidienne
cubaine, et de pouvoir échanger avec les propriétaires.
Et
puis quel avenir politique proche ?
Il y a eu un semblant d’ouverture politique depuis 3-4 ans, mais la ligne
dure et la propagande dès le plus jeune âge sont bien toujours aussi
présentes. Les deux frères ne sont plus
très jeunes, mais le sujet de la relève n’est guère évoqué. L’accès à internet va t’il modifier un peu la
donne, même si aujourd’hui seule une toute petite partie de la population peut
se l’offrir ?...
Alors,
on reste sur ce sentiment de contradictions, d’impuissance, et de questions sans
réponse pour ce pays qui pourrait être tellement plus merveilleux, mais avec
une seule conviction : si la culture nous enseigne que les hommes naissent
libres et égaux en droits, la nature en décide bien souvent autrement. Pauvre Cuba, victime du communisme, dont seuls
les mauvais cotés ont persisté (les bons n‘ayant laissé que quelques pistes, en
particulier dans le système de soins, mais cela représente bien peu de choses) ;
pauvre Cuba victime, sans doute aussi, de l’ambition des hommes ; pauvre
Cuba, qu’a t’on fait de toi ?, pauvre Cuba, qu’adviendra t’il de toi, si
le virage à prendre ne se fait pas ressentir vite ?...
Chers amis, on vous souhaite bon voyage au Cuba. On se revoir bientot a Niagara Falls:))
RépondreSupprimerGros Bisous! Monica and Adrian
RépondreSupprimerÀ demain 19h
RépondreSupprimerMichel