Training baguettes
Mercredi 17 septembre 2014 – La Cité
Interdite
La
Cité Interdite, c’est bien sûr l’incontournable site à visiter à Beijing. Ancienne demeure des empereurs de Chine,
datant de plus de 500 ans et où désormais le portrait de Mao trône au-dessus de
la porte principale, c’est le cœur de la ville.
Nous passons les contrôles de sécurité, les briquets sont confisqués (le
palais est en bois, le feu est la plus grand hantise des autorités, on le comprend !),
et nous voilà à prendre le chemin des anciens empereurs de Chine. C’est immense. C’est plein de monde. C’est bruyant. C’est majestueux. Nous sortons ébahis, fatigués aussi par le
bruit dont nous n’avions pas l’habitude dans cette ville pourtant immense, et
même si ça paraît paradoxal, et déjeunons dans un petit resto de rue à l’entrée
d’un hùtong. Difficile d’accrocher un
taxi pour le retour : entre ceux qui ne veulent pas s’arrêter prendre les
étrangers (barrière de la langue, et certains ne savent pas lire), ceux qui
sont réservés, et l’heure de pointe, finalement nous optons pour un taxi
non-officiel…, qui nous déposera pas du tout à l’endroit prévu ! Nous arriverons tout de même à destination. En fin d ‘après-midi, c’est Aiata qui se chargera
de la leçon de lecture pour Noé : ce dernier n’aura jamais été aussi fier
et sage !
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiX3jgZrlQXFNCKMNvXDUv0_ujGoLycSUlddL4wYaJXyPCZfxNLOfxdatWiPs0u3lnN-W_UyVC3vBXtpukN6KOqDoxp2IKYv9_YSG-Ef0z-J_fA8aP7DulMcZwo57IK5o8qSV8flbqnNKau/s1600/IMG_5280.jpg)
La Cité Interdite
Le lion femelle qui garde la porte (elle a un petit bébé sous la patte, alors que le mâle lui joue à la baballe!)
On s'incline devant l'empereur Noé
Animal amphibie tortue-dragon
Jean-Pierre dit que c'est là qu'on a tourné la Cité de la Peur
Trône spécial pour les soirées de l'ambassadeur
Qu'est ce qu'il y a dans ce chaudron à faire baver Noé?
Il a peut-être raison le JP: ça fait peur quand même...
Là, c'est pour recevoir les concubines
Accès interdit
Certains arbres ont plus de 500 ans et 500 noeuds!
On a changé de maîtresse!
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhEZbUWqB7KOFSxzaQoEHBQ2fP7_UmDrE175R6JzPfdWxAL0_FRGuvoBl8ICAoKaRN5pbNiXZRijYjGTIiul_OSFPsHu8b3ux3usJGF2TYYDtSuuCJCxmlWylB6glpa_LyJECXecXcVl8ta/s1600/IMG_5286.jpg)
Un air de soirée au Pic Vert, mais là, on n'a pas la descente à faire pour rentrer à la maison!
Jeudi 18 septembre 2014 – La Grande
Muraille de Chine
« Qui
n’a pas gravi la Grande Muraille n’est pas un vrai homme » disait
Mao : alors là, on répond : « check ! »
C’était
la journée idéale pour aller sur ce site mythique : ciel bleu et grand
soleil. Nous partons dans la matinée,
traversons Beijing qui semble n’en plus finir, puis, enfin, un peu de campagne
avec quelques villages, des rivières, des fleurs de toutes couleurs. En une heure et demie environ, nous
rejoignons un des sites de la Grande Muraille de Chine, loin des classiques
sentiers touristiques. Ce ne sont pas
tant les touristes étrangers qui les fréquentent, il y en a en fait très peu,
mais la masse touristique chinoise est impressionnante, comme nous avons pu le
constater hier à la Cité Interdite. La
classe moyenne se développe à la vitesse grand V en Chine, et en profite pour
visiter son immense pays. On comprend
mieux dans un sens que les efforts soient pauvres à l’encontre du tourisme
international : la part de marché est infime dans ce pays au milliard 400
mille habitants. Mais revenons à notre
muraille. La partie que nous escaladons
et visitons date du 15ème siècle sous la dynastie des Ming, mais la
construction de la muraille avait débuté au 3ème siècle avant
JC. Au départ, ce mur a été construit
pour protéger la frontière nord de l’empire, s’étendant sur plusieurs milliers
de kilomètres au fur et à mesure des siècles, mais n’a en réalité jamais
empêché les envahisseurs de la franchir, surtout pas les mongols ! Là où nous sommes, une partie de la muraille
a été rénovée et est accessible au public.
D’autres parties du mur sont détruites, par la nature, par l’homme
aussi, et un barrage ayant créé un petit lac a enseveli sous ses eaux quelques
bouts de muraille. Le site est exploité
par les randonneurs bien sûr, mais aussi, les bateaux, pédalos ou même jeep
amphibie, que nous empressons de tester !
Pour
le déjeuner, nous avions oublié le pique-nique, mais que du bonheur que de
s’arrêter dans un petit resto de campagne, où, comme toujours, nous mangeons
trop bien et trop trop. En tout cas, ça
y est : Noé est au top pour manger avec les baguettes, un vrai petit
chinois !
On a cherché à monter la Citroën, mais on n'a pas pu!
On la voit tout là-haut (la grande muraille, pas la citroën!)
On n'a pas pu s'empêcher
Ce n'est pas une photo montage!
Là, ça pourrait être photoshop!
Oups... scaphandre nécessaire! ou voiture amphibie...
On est bien en Chine
C'est bon! on a trouvé le moyen de traverser!
Quelques fruits secs en tout genre
Le roi de la baguette!
Vendredi 19 septembre 2014 – Le Palais
d’Eté
Dernier
jour dans cette capitale fascinante, et visite du Palais d’Eté des empereurs de
Chine au programme. Nous pourrions
rester encore plusieurs jours à Beijing, tant il y a à faire et à voir, mais
des choix s’imposent, et comme on se dit toujours, il faut en garder pour les
prochaines fois ! Le Palais d’Eté
est excentré du cœur de Beijing, situé au nord-ouest de la ville, afin que les
empereurs aient loisir s’isoler durant les chaudes journées d’été dans un lieu
calme et rafraîchissant. Nous avions
peur de retrouver l’ambiance sonore et de bousculade de la cité Interdite, mais
rien à voir ! Non pas que les
touristes soient moins nombreux, mais c’est comme si on se promenait dans un grand
parc, empli de halls, d’alcôves, et en son centre le lac Kunming, où de
nombreux bateaux voguent d’un bout à l’autre.
C’est beau, c’est calme et serein, et c’est haut ! On n’a pas compté les marches pour aller en
haut du temple bouddhiste, mais comme dit Noé « ça fait mal aux
cuisses ! ».
On
pourrait bien sûr rester des heures dans ce palais, mais d’autres palais nous
attendent : le nôtre d’abord avec des estomacs qui commencent à crier
famine, et celui de la photo, pour quelques emplettes. Non, non, aucun événement indésirable n’est
(encore !) arrivé à notre 3ème appareil photo du voyage, mais
on lui complète juste sa garde-robe…
C’est
notre dernière soirée à Beijing, et une bonne petite soirée entre copains avec
surtout le retour en tuk-tuk de la boîte de nuit : check again !
Bientôt à Moorea: on a demandé au jardinier de faire le même!
Palais impérial d'été
Notre guide francophone
La soirée fut dure...
Beijing by night
Non, non, on a les idées claires!
Retour en tuk-tuk à cause de l'alcoolémie!
Samedi 20 septembre 2014 – Vers le Yunnan
Une
bien lourde journée dans les avions à courir, ça ne nous était pas arrivé
depuis longtemps ! L’avion de
Beijing à Kunming, la capitale du Yunnan, avait une heure de retard au décollage. Autant vous dire qu’on n’a pas très bien
compris pourquoi, mais a priori un coup de la tour de contrôle. Il n’y a pas beaucoup de touristes étrangers
dans les aéroports, et l’airbus A330 est rempli quasi-exclusivement de natifs
du pays. Le problème, c’est qu’on avait
une correspondance pour Zhongdian, ville-frontière avec le Tibet rebaptisé en
2001 officiellement Shangri-La. Vu que
nous sommes arrivés à 17h30 à Kunming, dans un aéroport aux dimensions
internationales, qu’il fallait récupérer nos bagages, reprendre des cartes
d’embarquement et que le vol était à 18h, c’est comme des insuffisants
respiratoires en plein décompensation que nous sommes arrivés à 18h00 pile
devant la porte d’embarquement, qui était fermée… parce que l’embarquement ne
débutait que dans 20 minutes ! Bref, on a bien compris un truc
aujourd’hui : le retard des vols internes semble être banal !
Nous
n’aurons pas vu grand-chose ce soir de Shangri-La, arrivés à la nuit tombée,
nous sommes fatigués et l’altitude, à 3500m, commence à faire ses effets
aussi. Par contre, nous nous sommes
octroyés un dîner de rêve dans un petit boui-boui de rue : un délice une
fois encore !
Dimanche 21 septembre 2014 – Shangri-La
Shangri-La
n’existait pas jusqu’en 2001, et pourtant, on a tous vu ce nom depuis des
années en tête d’affiches de magasins, restaurants, hôtels… Le nom de Shangri-La est issu d’un roman du
début du 20ème siècle, et il a été officiellement attesté un siècle
plus tard qu’il s’agissait bien de Zhongdian.
Ici, nous sommes aux portes du Tibet, et dans le vieux Shangri-La, les
temples, stupas, et femmes en habits traditionnels fourmillent. La vieille ville est d’ailleurs très agréable,
avec une architecture tout en bois, dont une partie a été victime d’un incendie
l’an passé. On est dans une Chine plus
rurale, quasiment personne ne parle anglais, même dans notre petit hôtel, qui
pourtant reçoit des touristes. Pas
facile de demander à réserver une nuit supplémentaire. Pas facile non plus de commander à manger
dans un resto proche du marché, mais au moins, côté cuisine, de toute façon, on
est rarement déçu. Le marché local, lui,
se trouve par contre côté ville nouvelle : si cette dernière n’a rien
d’extraordinaire en-dehors de bâtiments administratifs et commerces en tout
genre, le marché vaut vraiment le détour.
On en a fait des marchés depuis le début du voyage, mais rarement nous
avons observé une telle diversité de légumes, de petites échoppes, chacun ayant
toujours sa tambouille avec un truc à cuisiner, les animaux vivants aussi. Ici, on choisit sa poule vivante, on la pèse,
et en arrière boutique, crac !, un coup de couteau sous la gorge, et jetée
dans un panier soubresautant le temps que l’animal se vide de son sang:
« Merci Madame, je reviens chercher le paquet dans une
heure ! ». Les canards laqués,
embrochés sur des étals, offrent aussi de jolies couleurs dorées à l’œil du
client. Un vrai spectacle, que ce marché !
Nous
rentrons dans l’après-midi, il faut dire qu’on se traîne un peu : on n’a pas
encore re-multiplié nos petits globules rouges !
A l'entrée du vieux Shangri La
On n'a pas inventé le toit végétal, loin de là!
Moulin à prières, enfin, pour grandes prières!
Fromages de yack sur le marché de Shangri La
Là, tout est mangeable! enfin, pour nous!
Quelques tripes?
Ou un canard laqué?
Du jambon du pays! ils savent tout faire ces chinois!
Une petite patoune? toutes prêtes pour la soupe!
On est toujours à Shangri La, pas à Bayonne!
Ni dans une tienda de Barcelone!
Fiat recyclée 3 roues: trop forts ces chinois!
Des oeufs frais... euh...
En arrière cuisine
Lundi 22 septembre 2014 – Ganden Sumtseling
Gompa, le parc national de Potatso, tout ça à Shangri-La
Une
journée bien chargée que nous avons eue !
Nous
sommes partis ce matin voir le monastère de Ganden Sumtseling Gompa, le plus
grand monastère du Yunnan, toujours habités par quelques 600 moines, dont le
plus jeune aperçu devait avoir 2 ans tout au plus ! Situé au nord de Shangri-La, ce monastère
date du 17ème siècle à l’origine, et a la particularité d’être
divisé en 8 départements, où étudient et prient les moines selon leur ethnie ou
région d’origine. Ce n’était pas le
palais de Maître Chifou, mais les 100 marches à grimper à cette altitude nous
ont laissé le souffle coupé ! Les
groupes de chinois, eux, sont plus malins à se balader avec leur bouteille
d’oxygène portable ! Nous étions
accompagnés d’un guide, dont les explications sur le bouddhisme nous ont mieux
aidés à comprendre cette philosophie-religion.
Jean-Pierre a l’air définitivement convaincu, et pas seulement à cause
de la coupe de cheveux, et est prêt à proposer une version bouddhique améliorée
après dissertation !
Personnellement, j’entends les réflexions philosophiques de Siddharta,
mais je suis plus hermétique aux milliers de divinités et personnifications des
dieux, ou déifications des bouddhas : un monde plus obscur…
Shangri-La
est une vraie ouverture sur le Tibet.
D’ailleurs, les habitants d’origine sont tibétains. La ville s’est agrandie ces dernières années
avec l’afflux de chinois, qui ont ouverts les commerces et restaurants. Près du monastère, il y a un village de moins
de mille personnes, sorte d’éco-village, où l’on peut visiter des maisons
tibétaines traditionnelles. Celle que
nous avons la chance de voir est richement décorée, même si ses habitants sont
dit de classe moyenne, et très grande.
Mais il faut savoir que les familles vivent à plusieurs sous le même
toit, les femmes étant chargées de s’occuper des plus âgés et des enfants. Le rez-de-chaussée est dédié au bétail,
surtout en hiver, et à l’étage, on trouve une grande salle à manger en quelque
sorte, des chambres et une salle de prière personnelle. Le paradoxe est quand même le suivant :
voir le marteau et la faucille flottant au-dessus du portail d’entrée, la photo
de Mao au-dessus de la cheminée, et la salle de prière bouddhique à moins de 3
mètres…
On
se ravitaille à peine en ville, et on repart aussitôt vers le parc national de
Potatso, à une vingtaine de kilomètres de Shangri La. Nous n’avions vu celui-ci mentionnée dans
aucun guide, et pourtant c’est une pure merveille, et une superbe après-midi
que nous avons passée là-bas. Ce parc
est le plus grand de Chine, et comprend une forêt riche en faune et en fleurs,
et 2 lacs, qui sont a priori le paradis des amateurs d’oiseaux en
particulier. En ce début d’automne, nous
n’aurons vu que des champignons !
Mais par contre, nous sommes impressionnés par l’organisation
chinoise. Des eco-bus à l’entrée du parc
emmène les visiteurs près des lacs. Des
passerelles sont aménagées pour faciliter les promenades et surtout ne pas
abîmer les sols. Des poubelles en bois
sont sur tout le trajet, déchets recyclables et non-recyclables séparés. Interdit de fumer sur le site, et des salles
sont aménagées à cet effet aux entrées et sorties de sentiers. Franchement, nous sommes étonnés par les
efforts que font les chinois sur le problème écologique, et ça, nous avons pu
le constater dans une grande ville comme Beijing, et en pleine campagne
aussi. Chapeau !
Encore
une journée où l’on s’est bien dépensé.
C’est somnolents que nous rentrons à l’hôtel, et nous préparons à
quitter cette ville demain pour une trek de 2 jours dans les Gorges du Saut du
Tigre : autant dire que Noé est tout excité ! (mais il ne sait pas
encore qu’il y a 4 heures de marche en montée au programme de demain)
Le monastère de Ganden...
Le département des Naxi
Famille tibétaine aux champs
La maison tibétaine
Les chambres à coucher
La salle à manger
Coin cuisine
Les 3 yétis!
Le lac Shudu à Potatso
Arbres chevelus (Jean-Pierre kiffe!)
Grand conifère et petit coeur de fer
Tentative de photo d'art
Coiffe tibétaine laissant Noé interrogateur
Champignons familiaux
Le lac Bita à Potatso et ses roseaux
Mardi 23 septembre 2014 – Sur la route du
thé aux gorges du saut du Tigre
Partis
à 7h du matin en bus de Shangri La pour Qiaotou, les 2 heures de bus nous ont
permis de poursuivre une nuit écourtée avant d’attaquer la randonnée des gorges
du saut du Tigre, les plus profondes au monde (3900m) avec un dénivelé de 1800m
à 2800m, et annoncées dans les guides de voyage comme une épreuve, dont
peut-être nous ne sortirons pas vivants : brrrr, ça fait peur !
Tenzim, notre guide de la veille à Shangri-La, et Patsy nous accompagnent. A Qiaotou, on passe d’abord devant un
policier ou un garde-champêtre, qui vérifie de loin la taille de Noé, pour voir
s’il pouvait faire le trek ; enfin, c’est ce qu’on a cru comprendre (s’il
savait comme le petit bonhomme va galoper devant tout le monde durant les 2
prochains jours !). Bon, ça a l’air
bon, alors c’est parti pour d’abord une bonne heure de montée avant de
faire une pause dans une guest-house, la Naxi’s family. Il était prévu que nous déjeunions là, mais
comme il est seulement 11h du matin, et qu’on n’a pas encore l’estomac dans les
talons, que le sac est plein de snacks et qu’on a encore du souffle et de
l’énergie, dans notre élan, on décide de continuer notre lente montée. En bas, le Yang-Tsé et ses eaux troubles
coule avec ferveur. Nous n’aurons pas la
chance d’observer le fameux rocher sur lequel le Tigre de la légende, poursuivi
par un chasseur, prit son appui pour sauter entre les gorges pour échapper à
son poursuivant : c’est la saison des pluies et les eaux sont hautes,
recouvrant le fameux rocher. Noé est si
occupé avec Patsy à faire une leçon trilingue et à jongler entre
français-anglais-mandarin pendant tout ce temps, qu’il ne prêtera même pas
attention au rocher qu’on ne voit pas, mais qui était pourtant la motivation
profonde de cette randonnée ! 28
virages plus tard, et le souffle coupé, nous arrivons à un point de vue
vertigineux sur le Yang-Tsé et les gorges (il faut tout de même s’acquitter
d’une taxe de 8 yuans pour y accéder et prendre des photos inoubliables, pour
les habitants qui ont « sécurisé » le site, et tiennent une petite
halte-buvette). Finalement, c’est en
début d’après-midi que nous arriverons à notre destination pour la nuit, au Tea
horse guesthouse. Normalement, il y a un
spa avec massage : on le savait, on l’attendait, mais c’était
fermé ! Tant pis, nous avons
profité de l’après-midi pour nous reposer, pour observer sans nous lasser les
montagnes majestueuses sous les faibles rayons du soleil, avant qu’une foule de
randonneurs n’arrive pour une halte nocturne en fin d’après-midi : des
habitants de Singapour, un énorme groupe de chinois de Kunming (dont certains
ont fait la montée à cheval, et qui ont eu la chance d’avoir leurs bagages
livrés par une voiture à leur arrivée), un couple anglophone, et des
israéliens. Ca tourne comme affaire à la
Tea horse guesthouse ! Peut-être
pas autant qu’au temps de la route du thé, mais quand même ! Car c’est bien ce même chemin qui était
emprunté depuis des millénaires pour porter le thé d’Inde au Tibet. Cette route est moins connue que la route de
la soie, et pourtant elle est tout aussi mythique : plus de 20 000 chevaux
par an et quelques millions de kilos de thé, mais aussi de sucre et de sel. Et puis, à partir du 18ème siècle,
les chinois ont arrêté le commerce des chevaux tibétains, et la révolution a
définitivement mis fin à ce commerce.
On
pensait avoir traîné un peu durant cette montée, mais finalement, malgré notre
manque d’entraînement cardio-training, malgré le petit garçon, et en discutant
avec les autres randonneurs, on est loin d’avoir traîné ! Noé n’en finit
pas de créer l’admiration, en tant que plus jeune trekkeur, au moins du
moment ! On s’endort comme des
bébés, d‘une bien belle fatigue, brièvement réveillés par le tapage nocturne du
groupe de chinois qui s’en va regagner leurs chambres, et la pluie tapotant sur
les toits qui se met de la partie…
Le départ du trek
Tombe Naxi
Noé et Patsy, son guide privé
Scenic view
1ère halte à la Naxi's family guesthouse
Le cochon dans le maïs
La montée dans les nuages
Effet de style de Nat Géo
On dirait pas, mais elle en bave la Fifine!
Le Yang Tsé, 3ème fleuve le plus long du monde
2ème halte: 2500m
Un peu de raft, ça vous tente?
Elle en bave grave!
Le rocher du saut du Tigre sous le bouillon
Petit câlin réconfortant
Le petit pont de bois
Evidemment, j'y ai mis les pieds aussi!
Cuisine de la guesthouse
6000 mètres
Cheval pour les fainéants
Enfin la Tea horse guesthouse: 1er soir!
Mercredi 24 septembre 2014 – La descente
des gorges du saut du Tigre
Pas
une crampe, pas un brin de fatigue restant de la veille : on est en super
forme ce matin pour attaquer la poursuite et la fin de notre trek. La partie d’aujourd’hui est plus facile,
c’est plat ou en descente, mais la pluie a rendu le chemin plus glissant. Le paysage est toujours aussi
magnifique : les sommets des montagnes dans les nuages, les cascades,
c’est waouh !
Il y
a quelques petits villages, mais nous croisons plus de chèvres que
d’habitants. On observe près des
cascades quelques systèmes de filtration de sable, qui servira à construire le
toit des maisons. La Tina’s guesthouse
est notre destination finale : pas loin de 10 heures de marche en 2 jours,
pas loin de 35 à 50 kilomètres, le sourire à l’arrivée, et la pluie
diluvienne ! Nous aurons vraiment
eu de la chance sur ce coup là, encore une fois !
Noé
est juste le champion du monde : il a assuré comme un chef, et avait même
encore assez d’énergie pour faire l’aller-retour !
Chez
Tina, c’est aussi une belle affaire : non seulement, elle gère un petit
hôtel, un restaurant d’étape, les tickets de bus de retour pour Shangri La et
Lijiang, et la consigne à bagages des voyageurs ! Nous prenons le bus dans l’après-midi, et
quittons nos deux guides avec émotion : ils ont vraiment été super
sympathiques, surtout Patsy qui a été avec Noé tout le temps. Encore des rencontres inoubliables…
C’est
sous la pluie en fin d’après-midi que nous arrivons à Lijiang, là encore une
ville-étape obligée de la route du thé, datant de plus de 800 ans. Mais ce soir, nous sommes juste contents de
poser nos sacs-à-dos chez Bruce Chan, descendant direct de 2 célèbres maîtres
du kung-fu, mais que nous n’aurons pas la chance de rencontrer : il vient
d’avoir un bébé !
Conseils aux voyageurs : Quand on lit les guides de voyages, papier ou
numérique, les gorges du saut du Tigre, c’est une histoire de randonneurs
professionnels, comportant un risque vital certain. D’autre part, nous n’avons trouvé aucune
explication claire concernant les randonnées possibles ou autres visites du
site. Alors, voilà notre expérience et
ce qu’il en est.
Il
existe bien 2 chemins pour faire les gorges du Tigre : un chemin en bas
des gorges, longeant le Yang-Tsé et la route, que l’on peut faire à pied ou en
bus (personnellement, j’ai plus eu peur en bus sur cette route que de faire la
randonnée dans la montagne !) ; et puis, il y a le trek du haut,
celui que nous avons emprunté. Ce
dernier peut être débuté de la gare de bus de Qiaotou, ou un peu plus loin,
comme indiqué sur le plan ci-dessous.
Nous avions confié nos bagages en consigne chez Tina’s guest house, et
c’est le chauffeur de bus qui nous a conduit de Shangri La à Qiaotou qui les y a
déposés. Le chemin du haut est tout à
fait abordable et sans danger : un enfant de 6 ans vient de le faire avec
une facilité déconcertante ! Toutes
sortes d’organisation sont possibles : faire la montée de Qiaotou au Tea
horse guesthouse à pied, à cheval ou en voiture ; poursuivre le trek du
Tea horse guesthouse jusqu’à Tina’s guesthouse, ou continuer sur Walnut Garden,
mais cela demande un ou deux jours de plus de randonnée.
De
Shangri La, nous avons pris le bus de 7h20, ce qui fait une arrivée vers 9h30 à
Qiaotou. La plupart des randonneurs
partent de Shangri-La par le bus de 9h et quelques, et débutent leur trek vers
11h. Du coup, ils déjeunent à la Naxi Family
guesthouse. Honnêtement, nous avons
préféré prendre le bus tôt et finir le trek tôt. La partie ascendante après la Naxi Family
guesthouse est la plus ardue : un trop long stop nous aurait
personnellement coupé les jambes. De
plus, c’était bien bon d’arriver plus tôt à la Tea horse guesthouse, et d’avoir
vraiment le temps de se poser et se reposer.
Quant à la Tea horse guesthouse, toutes les commodités sont présentes,
alors que nous nous attendions à un vague refuge : douche privative, eau
chaude !, brosse-à-dents, gel douche, shampooing, serviettes, électricité
(pas de wi-fi, mais il ne faut pas non plus exagérer !).
Tina’s
guesthouse est tout aussi bien pourvue en termes de commodités, le wi-fi en
plus. Les tickets de bus pour Shangri La
ou Lijiang se prennent là, et les 2 partent à 15h30. Ensuite, il est toujours possible de dormir à
Qiaotou.
Un vrai petit randonneur
Ca rappelle le visage de l'inca...
Halfway, petite pause
Elle en bave moins la Fifine, là: c'est de la descente!
Elle prend des risques la biquette!
Cascade dans la brume
Grandiose!
Va falloir passer sous la cascade à un moment!
C'est fait!
Monastère au détour du chemin
L'arrivée
Le bouillonnant Yang Tsé
En attendant le bus pour Lijiang
Plan détaillé du trek dans les gorges du saut du Tigre
Jeudi 25 septembre 2014 – Lijiang
Chez
Bruce, c’est juste paisible, un jardin magnifiquement agencé, et une attention
de premier ordre. Nous ne sommes pas
exactement à Lijiang, mais à l’entrée de la vieille ville de Shuhe, un quartier
au nord-ouest de Lijiang, et quasiment aux portes de la campagne du Yunnan.
Mais
c’est la vieille ville de Lijiang que nous avons décidé de visiter
aujourd’hui : un vrai bijou où l’on flânerait pendant des heures, et c’est
exactement ce que l’on a fait ! Des
ruelles pavées étroites formant un labyrinthe autour de canaux traversés par
des ponts, un vieux marché où l’on se voit offrir des dégustations à n’en plus
finir, des maisons de bois vieilles de centaines d’années transformées pour la
plupart en hébergements aux jardins qui n’ont rien à envier à ceux des palais
des mille et une nuits, des magasins de thé bien sûr, mais aussi de souvenirs
en pagaille… L’endroit est certainement très touristique, mais comme la
majorité des touristes sont chinois et qu’il n’y a que de rares étrangers, on
ne ressent aucune pression, sauf peut-être Noé, qui ne peut guère aligner 10
pas sans se faire arrêter pour un shooting photo par des chinoises en folie
devant les yeux bleus et les cheveux bouclés rouquemoutes !
Nous
sommes surtout encore une fois surpris par ce pays et ses habitants. Encore une belle rencontre aujourd’hui :
celle de Cindy, une jeune et jolie chinoise originaire de Mongolie intérieure
et en vacances, à qui nous demandons par hasard notre chemin, et qui passera la
matinée à nous accompagner partout, en payant tout, entrées dans les musées, le
café… nous n’avons même pas pu l’inviter à déjeuner ou à dîner car elle prenait
le bus dans l’après-midi pour Shaxi.
Quant au pays, que dire ? Rien de ce que l’on imagine : des
villes et des villages propres, des efforts écologiques nets sans commune
mesure, des voies cyclables partout, une société de consommation plus
qu’émergente, réellement installée, mais qui sait recycler. Exemple : iPhone réparé pour à peine 10
euros, et ça marche ! – même réparation à Tahiti pour 100 euros, et échec
en moins d’une journée, no comment !
Partout
que de la sympathie, les efforts de communication malgré le barrage de la
langue, le chauffeur de taxi collectif qui s’arrête et nous aide à prendre les
tickets de bus, et tout à l’avenant… Bon, quand même, ce soir, on a failli se
faire avoir sur la commande du repas au boui-boui du coin : parce que, en
mandarin, entre « tang », « tàng » et « tāng », on s’est demandé si on allait bien avoir une
soupe de légumes, ou des légumes au sucre, ou une soupe sucrée, ou une boisson
de concentré d’orange ! Mais ça a
marché (merci à l’iPhone réparé !) : on a eu ce qu’on voulait !
Conseils aux
voyageurs : En principe, il faut payer un droit d’entrée
pour visiter la vieille ville de Lijiang de 80 yuans, mais dans les faits,
personne ne le fait…
Lijiang, la vieille ville
Maître Chifou et le Dragon Guerrier
Cochon pendu!
Quelle sérénité...
Le shooting quotidien
Enfin le canard laqué!
C'est trop beau!
La cohabitation de la Chine ancienne et la Chine moderne
Les toilettes, c'est en bas, à gauche
Je vous mets un kilo de pota?
Ce n'est pas une peluche!
Y a livraison de matelas express chez Tahiti meubles!
Coiffe Naxi
Lijiang
Cindy, notre nouvelle amie
Tresse africaine made in China!
Jean-Pierre se fait plaisir!
Là aussi!
Bon, Jean-Pierre, ça suffit!
Ha, quand même!
Jean-Pierre, on a dit "stop"!
Bon, ok, là, ça va!
Vendredi 26
septembre 2014 – La vieille ville de Shuhe
Shuhe est à 4 km de Lijiang, et est, elle aussi, une étape
de la route du thé, moins touristique que sa voisine, mais avec tout autant de
charme. Après 3 jours de pluie sur
Lijiang, le soleil pointe le bout de son nez, ce qui nous permet de déambuler
avec un plaisir non caché à travers les rues de Shuhe. Dès les premiers pas à l’entrée de la ville,
Noé commence son travail quotidien : poser pour les smartphones et autre
appareils photos de chinoises en folie !
Dur, dur d’être un Noé en Chine !
Ce n'est pas Kun Hi Fat Choy à Shuhe
Poste de police de Shuhe
Place centrale de Shuhe
Frigidaire made in China
J'en perds la tête!
Marchandage en chinois: ce n'est pas gagné!
Daft Punk made in China
Oh, les mythos!
Allez, c'est reparti! Soi-disant, il teste son nouvel objectif!
Bon, ça dure combien de temps la période d'essai?!
C'est vrai qu'ils ont aussi inventé la pizza les chinois: au tofu!
Marionnettes made in China
Soi-disant, celle de droite il shootait! mouais!!
Noé pendant la caricature de papa: mdr!
Papa, tendu du string, moins mdr!
On comprend mieux! Rigole moins, le papa!
Davy Crockett sur le retour, made in China, of course!
Le père Noël, made in China
Allo? non, mais allo quoi?!
Samedi 27
septembre 2014 – Shaxi
Nous continuons notre voyage sur un bout de chemin de la
route du thé, et c’est en direction de Shaxi que nous nous dirigeons
aujourd’hui, une oasis au milieu des montagnes du Yunnan, et décrite comme la
ville la mieux conservée de la route du thé.
Autant nous n’avons pas vu grand-chose du trajet de Lijiang
à Jianchuan, pour cause de somnolence suite à un réveil trop matinal, autant
nous avons pu profiter pleinement, surtout les fessiers !, du trajet de Jianchuan
à Shaxi, entassés dans un mini-bus de 7 places, où nous tenions allègrement 12,
un chauffeur surexcité par le bruit de son (nouveau ?) klaxon !
Shaxi vaut effectivement le détour. Comme on se sent transportés quelques siècles
auparavant sur les allées pavées du nord Tibet et du sud Tibet, les portes Est
et Sud de la ville, la place centrale avec son vieil arbre qui a dû en voir
passer des caravanes de chevaux et des kilos de thé, le temple où certainement
les commerçants s’arrêtaient pour prier que le voyage se poursuive sans
encombre, le péage avant de reprendre la route, la traversée du petit pont de
pierres à la sortie de la ville… C’est
un véritable voyage dans le temps…
Dans les ruelles de Shaxi
Visite de la vieille maison du maire, datant de 120 ans
Suite de la visite en chinois et sans audioguide
Porte sud de Shaxi
Il a dû en voir passer aussi cet arbre
Sur le pont de Shaxi, on y danse
Caravane sous la porte est de Shaxi
Canards en voie de laquage
Pour le péage, c'est là qu'on paie
Dimanche 28
septembre 2014 – Autour de Shaxi
Shaxi, c’est très joli, et c’est très petit. Nous avons fait rapidement le tour de la
vieille ville et de la nouvelle hier.
Alors, aujourd’hui, nous louons un scooter électrique dit « scooter
de la vache », apparemment très en vogue en Chine (n’est-ce pas
Sonia ?!), et à 3 sur notre cheval d’acier, nous allons visiter les
montagnes et la campagne autour de Shaxi.
Nous n’avons pas besoin d’aller très loin : à peine les portes de
la ville sont-elles dépassées que nous sommes dans les champs de maïs et de
piments rouges, et les rizières en terrasse.
« C’est comme dans les cités d’or ! », s’exclame Noé, qui
a, à notre grand étonnement, bien retenu ce système de culture. Ce dernier découvre surtout le plant de riz,
qui ressemble à un épi de blé grosso modo, et fait la dégustation sur place de
quelques grains. C’est à son tour d’être
étonné, quand il réalise que les gens, ici, font la récolte du riz à la main :
« Mais, ça doit prendre une éternité ! Ils ne font que ça alors les
villageois tous les jours ?... » Et bien, oui : la vie n’est pas
facile pour tout le monde… Sur le chemin
du retour, nous croisons de nombreux petits chinois de 4 à 12-13 ans, en
vélo. D’après Jean-Pierre, ce sont une
bande de copains : « Bah, oui, 200, quand on est plus d’un milliard,
c’est une bande de copains ! ».
Je pencherais plutôt pour une sortie d’école du parti du dimanche, mais
nul n’aura la bonne réponse, ni même la réponse tout court : nous n’en
sommes toujours qu’à l’initiation du chinois, mais on persévère.
Avant de quitter Shaxi, nous allons tout de même visiter le
temple de Xingjiao Si, sur la place centrale, qui date de la dynastie des Ming,
en 1415, et qui abrite désormais une exposition photo sur les fêtes et costumes
traditionnels de Shaxi, ainsi que sur les étapes de la reconstruction et la
rénovation de la ville. Il y a surtout
au fond du jardin, une salle abritant 5 imposants bouddhas d’or. La visite est très rapide, mais vaut le petit
coup d’œil quand même.
Nous faisons encore des rencontres bien sympathiques ce
soir pendant le dîner, dont 2 étudiantes, dont l’une a appris un peu de
français. Décidément, nous avons le
sentiment que les chinois de Chine ont bien un désir de s’ouvrir sur le monde…
Rizières en terrasse
Le fils, le père et la reine d'Angleterre
Tour à grains chinois, autour de Shaxi
Les drôles de dames, made in China
Au hasard des chemins de campagne
Encore un d'Avignon de la route du thé
Noé Tsétou
Retour à Shaxi
Riz soufflé au caramel: hummmm!
Théière familiale
Péage vu du temple: moralité, on paie et on prie en passant sur la route du thé
Lundi 29
septembre 2014 – A Dalì
Pour aller à Dalì, il nous faut reprendre le mini-bus de
fou jusqu’à Jianchuan. Heureusement pour
nous (et nos fessiers !), nous n’avons pas le même chauffeur :
celui-là est beaucoup plus prudent, peut-être que la présence de son fils âgé
d’à peine un an parmi les passagers y est pour quelque chose… Nous pensions avoir juste le bon timing en
gare des bus de Jianchuan, avec à peine le temps de poser bagages qu’on allait
reprendre le bus pour Dalì, mais nous avons été refusés, probablement à cause
de ces mêmes bagages. Du coup, nous
avons attendu une heure, mais ça va, c’est passé vite quand même. Il faut environ 2 à 3 heures pour relier
Jianchuan à Dalì. Dalì, « ça n’a
rien à voir avec le monsieur rigolo avec ses moustaches », comme dit Noé,
dont nous avons visité le musée cet été à Figueras. Dalì, c’est une petite ville près du lac
Erhai Hu, le 7ème plus grand lac de Chine, avec en fait, la vieille
ville de Dalì, où nous nous dirigeons, à l’ouest du lac, et la ville nouvelle,
qui se trouve plus au sud. L’arrivée sur
le lac est particulièrement captivante : les récoltes de riz sont en
cours, et le savoir-faire ancestral côtoie la modernité. D’un côté les machines à récolter le riz et
celles à trier le grain ; de l’autre, la serpe et le panier où sont
secouées les gerbes ramassées… On
aperçoit aussi quelques villageois sur leurs pirogues, se baissant au ras de
l’eau pour récolter le fruit de leurs cultures, et pour pêcher aussi. Il paraît qu’ici on pêche au cormoran…
A peine arrivés, nous allons d’emblée visiter la vieille
ville. Après ce temps passé assis, Noé
est surexcité et a besoin de bouger !
Nous avions rencontré des voyageurs à Lijiang, qui nous avaient décrit
Dalì comme « plus authentique » que Lijiang. En fait, cela dépend de ce que l’on met
derrière cet adjectif. Côté
architectural et préservation de l’esprit d’antan, Lijiang est à nos yeux plus
authentique : on se sent réellement transportés dans le temps en parcourant
ses ruelles. Dalì, par contre, tente
d’allier son patrimoine culturel, ses murailles, ses portes, quelques rues
piétonnes, et la vie quotidienne : en cela, elle est plus
authentique. C’est une ville qui
continue à vivre par elle-même et pas seulement du tourisme et pour le
tourisme. Néanmoins, nous aurons le
sentiment d’être plus envahis par les groupes touristiques qu’à Lijiang ;
c’est plus bruyant aussi, mais peut-être que la fatigue y est pour quelque
chose.
Il y a une rue à Dalì, où fourmillent les
restaurants : à l’est, les restos chinois, et à l’ouest les restos dit
occidentaux. Pour ce soir, nous
testerons l’est, et nous ne serons pas déçus.
Sauf que l’on commence à se dire qu’il faut arrêter de commander du
poulet dans ce pays, parce qu’entre les pattes et le bec, il ne reste pas
grand-chose à manger côté chair !
Conseils aux
voyageurs : Pour Le trajet Shaxi-Dalì, il faut donc
reprendre le mini-bus en gare de Shaxi pour Jianchuan. Le tarif est le même qu’à l’aller, soit 13
yuans par personne. Celui-ci vous mènera
directement en gare des bus de Jianchuan, où un bus part pour Dalì toutes les
20 minutes environ, pour 41 yuans par personne.
D’une façon générale en Chine, les enfants ne paient pas, à condition
qu’ils restent sur les genoux de leurs parents.
Pour un trajet supérieur à 2 heures, nous voulions payer la place du
petit, mais il ne nous a pas été possible de nous faire comprendre, et encore
moins de négocier ! Le bus n’était
pas plein, donc on s’en est pas mal tirés au final…
Porteuse de fruits de Dalì, à ne pas confondre avec un tableau!
Dalì, porte sud
Notre resto chinois, on choisit le menu en live
Femme Bai
Marionnette Bai
Un vrai régal pour 1 euro!
Mardi 30
septembre 2014 – Dalì, les montagnes de Cangshan et les 3 Pagodes
Une belle et grande journée dans les montagnes entourant
Dalì aujourd’hui. Devant repartir demain
pour Kunming, il nous a fallu faire un choix : lac ou montagne, et nous
avons choisi la 2ème option. Nous étions partis pour une petite ballade, et
nous avons parcouru pas moins de presque 20 km ! Notre programme initial était de prendre le
télésiège à Zhonghe, voir le temple perché en haut de la montagne, puis
redescendre à pied. Ayant confié la
carte du site à la maman et son légendaire sens de l’orientation, d’emblée,
nous avons pris le chemin menant à un cul-de-sac au nord des
montagnes ! Heureusement, nous nous
en sommes rendus compte à mi-chemin : bon, ce n’est rien que 6 petits
kilomètres en extra, histoire de se mettre en jambes, pas de quoi en faire un
plat ! Repartis vers le sud,
d’après la carte, toujours entre les mains de la maman, il y avait un petit
chemin à 2,5 km après le temple pour redescendre… petite chemin, que nous
n’avons jamais trouvé ! Qu’à cela ne tienne ! La ballade était vraiment plaisante, le
paysage encore une fois magnifique, à flanc de montagne, les cascades et la
rivière, le chemin tout pavé et sécurisé (ils ont un côté un peu américain
là-dessus les chinois, à prévenir de tout danger potentiel – la différence et
positive pour les chinois, c’est leur attention à la nature et sa préservation
encore une fois, un côté écologique qu’on retrouve moins chez les américains…),
quasiment que du plat ou de la descente… alors, nous nous sommes laissés
transportés par cet élan, et nous n’aurons repris le téléphérique pour la
descente qu’à Gantong.
Si vous croyiez que nous nous sommes arrêtés là,
détrompez-vous ! Quand les
rapporteurs de l’école de Noé sont lancés en randonnée, désormais, plus rien ne
les arrête ! Nous n’allions tout de
même pas quitter Dalì sans au moins voir les 3 Pagodes, qui nous narguaient
depuis un bon moment, aperçues de la vieille ville et du haut des montagnes de
Cangshan. Et grand bien nous en a pris,
une fois de plus ! Majestueuses,
avec une lumière de fin de journée divine, ajoutant une touche mystique à cet
endroit magique. La plus haute tour date
du 9ème siècle et mesure presque 70m de haut, tandis que les 2
autres tours d’une quarantaine de mètres de hauteur furent construites un peu
plus tard, l’une au nord et l’autre au sud.
On ne peut pas entrer dans les pagodes, les issues en ont été bouchées,
mais il y a un petit musée regroupant les objets trouvés à l’intérieur de ces
tours (que nous n’avons pas visité).
Surtout, il ne s’agit pas « que » de 3 tours géantes à
observer : le site est immense et regroupe des jardins avec des arbres où
pendent des petits cœurs rouges et or, des mares où pataugent (faux) nénuphars
et (vrais) grenouilles et carpes koï, des fontaines, des temples où se dressent
des statues de bronze plus effrayantes les unes que les autres (mais ils sont
tous gentils, il parait…)… Un très bel instant de sérénité et de zénitude pour
clore une journée bien chargée, mais d’une si bonne fatigue (d’ailleurs, on
imaginait bien un spa en bas des 3 Pagodes qui nous offrirait un bon massage,
vu que tous les éléments étaient réunis, même la musique d’ambiance !).
Alors, vous vous demandez comment on fait marcher un enfant
de 6 ans pendant 20 km en une journée ? Et bien, on ne fait pas une simple
promenade en montagne. Non, non, non…
C’est bien plus qu’une belle aventure, et voici la légende (presque totalement
inventée) que nos pas ont suivie
aujourd’hui : la légende des montagnes de Cangshan.
« Il y a très longtemps, après que l’empire du Milieu,
qu’on appelle aujourd’hui la Chine, ait vaincu les envahisseurs mongols,
descendants de Chinggis Khan, le premier empereur de la dynastie de Ming
s’installa sur le trône. Il s’appelait
Zhu Yuanzhang. Celui-ci avait une tâche
difficile : celle de reconstruite et rassembler les royaumes de Chine
après ces années de guerre contre les huns.
L’empereur convoqua donc le meilleur général de ses armées, Cang Shan,
et lui ordonna d’aller reconquérir la ville de Dalì dans le Yunnan. Fier d’avoir été choisi pour cette mission
délicate, Cang Shan se prosterna devant Zhu Yuanzhang, et prit immédiatement la
route en direction du soleil couchant sur son cheval blanc. Après un voyage qui dura 4 lunes, le général arriva
enfin dans la région du Yunnan, près du lac Erhai Hu. Devant lui se dressait une immense montagne,
dont les sommets touchaient les nuages, le dernier obstacle avant d’arriver à
la ville de Dalì. Très courageusement,
le général entreprit l’ascension de cette montagne. Il monta en direction de Zhonghe, où les
villageois près du lac lui avaient dit qu’il y avait un temple : là, le
général fit un premier arrêt afin d’obtenir la bénédiction des dieux pour sa
mission. Il poursuivit alors son chemin
et se rendit compte que des évènements étranges se passaient dans cette
montagne. Il avait l’impression que la
nature était vivante et chuchotait à son passage… Soudain se dressa un obstacle devant
lui : une branche d’arbre posée sur une pierre, qui semblait embrassée le
vide, lui barrait le passage. Can Shan
n’allait pas se faire arrêter par une branche d’arbre : il sortit son épée
de son fourreau, et d’un coup sec, il trancha le bois. A cet instant, comme un immense et déchirant
cri de douleur retentit dans la montagne, tandis que la branche cédait et que
la pierre fut projetée dans le vide.
Cang Shan ne s’en ému pas pour autant et continua son chemin. Après quelques kilomètres, alors que Cang
Shan laissait sa monture se reposer auprès un petit lac, il aperçut que un des
flancs de la montagne l’ombre d’un dragon.
Celui-ci semblait mesurer plus de 7 mètres de long et venait dans leur
direction. Persuadé que le dragon
voulait faire de son cheval son repas de midi, Cang Shan se tapit derrière un
rocher, et attendit que le monstre se mette à découvert. Lorsque le dragon approcha du lac pour
s’abreuver, le général bondit d’un seul coup et surprit la bête en lui assénant
un coup d’épée d’une force terrible sur la nuque. Le dragon eut à peine le temps d’émettre un
mouvement, qu’il s’affala à terre, rendant un dernier souffle de feu. A ce moment, la montagne se mit à trembler,
et s’ouvrit en deux, laissant jaillir de ses entrailles un cours d’eau
déchaîné, qui semblait ne jamais pouvoir se tarir. Cang Shan n’en croyait pas ses yeux et se
demanda quelle magie opérait là. La
nature était-elle vraiment vivante ?... La réponse lui vint immédiatement
quand il vit un pan de la montagne soudain prendre la forme d’un visage humain,
et s’exprimer d’une voix grondante, que l’écho rendait encore plus terrifiante.
« Mais
qui es-tu toi, homme sans connaissance ? Ne sais-tu pas que tu es dans la
montagne de l’harmonie, là où l’amour, seul, règne ? Qu’as-tu donc
fait ? Cette branche d’arbre que tu
as coupé, connais-tu seulement son histoire ? Ce petit arbre avait grandi près de la
pierre. Tous deux se voyaient tous les
jours et s’aimaient beaucoup. Malheureusement,
un chemin de terre les séparait, et la pierre en était si triste qu’elle
menaçait de se jeter dans le vide. Le
petit arbre était horrifiée à l’idée de pouvoir perdre sa meilleure amie, et
lui fit la promesse d’attendre un peu qu’il grandisse pour qu’ils soient enfin
réunis. Quant l’arbre eut atteint sa
taille adulte, il envoya sa plus belle branche se poser sur son amie la pierre
pour l’effleurer d’un baiser éternel et la retenir près de lui, afin qu’ils ne
soient jamais séparés. Et toi ? qu’as-tu fait ? Tu as brisé cet
amour !
Et
ce dragon, qui venait simplement étancher sa soif dans ce lac, où il vient depuis
des millénaires ? que t’avait-il donc fait ? Sais-tu qu’en le tuant, tu as répandu le
malheur auprès de ses 7 fiancées qui le chérissaient et l’attendaient dans
cette grotte que tu vois là-bas ?
Depuis ces pauvres jeunes filles n’ont de cesse de pleurer, et de leurs
larmes est né ce torrent qui dévale entre mes flancs ?
Désormais,
je vais laisser l’empreinte de mon visage, ici, même, sur cette montagne, en
avertissement aux prochains hommes de peu de connaissances qui viendraient par
cic, et que pour jamais personne n’oublie tes méfaits, Cang Shan ! »
Et
le visage resta gravé à jamais dans la montagne. Cang Shan était pétrifié. Lui, le grand général des armées de
l’empereur, qui n’avait jamais peur de rien, qui avait vaincu tant d’ennemis,
ne pouvait plus ni parler, ni bouger. Il
se rendit compte du malheur qu’il avait répandu et en ressenti une telle honte,
qu’il laissa tomber sur le champ son armure et son épée. Il quitta la montagne pour toujours,
abandonnant sa mission auprès de l’empereur, et se dirigea vers le nord. Alors, il décida de construite 3 Pagodes, les
plus hautes qu’on ait jamais vues en Chine, au pied de la montagne magique,
pour se faire pardonner : la plus haute pour la montagne, et les 2 autres
en hommage à la branche d’arbre et au dragon à qui il avait lamentablement ôté
la vie. Sa tâche ne s’arrêta pas
là. Ayant failli à sa mission, il
s’attela à bâtir jusqu’à la fin de ses jours le plus grand temple de la région
au nom de l’empereur Zhu Yuanzhang. Il
mit dans cet ouvrage tous ses regrets du mal qu’il avait causé, et tout son
amour aussi, celui que la montagne lui avait fait retrouvé. C’est depuis ce jour qu’à côté de la ville de
Dalì, près du lac Erhai Hu, les montagnes portent le nom du général Cangshan,
pour l’éternité. »
Voilà
la légende inspirée de notre promenade : ça ne vous aurait pas fait marché
pendant des kilomètres, une histoire pareille ?... !
Conseils aux voyageurs : Vous trouverez
ci-dessous le plan des promenades possibles dans les montagnes de Cangshan,
absolument accessibles à tous. Le
télésiège de Zhonghe coûte 60 yuans par personne pour l’aller-retour, 40 yuans
pour l’aller. Le téléphérique de Gantong
est plus onéreux à 50 yuans par personne l’aller. Il faut aussi s’acquitter d’un droit d’entrée
pour le parc de Cangshan de 40 yuans par personne. Les billets sont contrôlés par des policiers
en poste près des téléphériques ou télésièges.
A ces endroits-là, on trouve aussi de quoi acheter à boire et à
manger.
Pour
le site des 3 Pagodes, l’entrée est de 141 yuans par personne. Cela nous a semblé de prime abord un peu cher
pour la Chine. Mais la visite, et
surtout le travail de restauration et d’entretien, en vaut vraiment la
peine. Dans l’enceinte du site, il y a
des mini-bus qui vous arrêtent en haut du temple principal, aux 3 Pagodes et à
l’entrée, pour 35 yuans par personne.
N’ayant que peu de temps pour visiter les lieux (il faut compter 4
heures à pied), vu leurs immensités et nos 20 km déjà dans les pattes, nous
avons emprunté ces petits bus avec bonheur ! Comme partout en Chine, la gratuité est de
mise pour les enfants de moins de 120 cm.
Le temple de Zhonghe
Ballade qui tombe à pic!
Montagnes de Cangshan
Dalì un peu plus bas
Toit let!
Noé transperçant la cascade, à la recherche du dragon
Le visage de la montagne
Pause déjeuner
La grotte du dragon
Pause dans l'histoire!
Le torrent de larmes des 7 fiancées du dragon
Quelle tristesse!
Jeu de mahjong géant: trop fort ces chinois!
Temple des 3 Pagodes
Que de bouddhas! c'est à en perdre son chinois!
Gong!
Nénuphars colorés toute l'année: encore trop forts ces chinois!
Attention! l'archange Gabriel arrive!
Attention! chien méchant!
67 mètres
40 mètres et quelques...
Faut avouer que la lumière nous a aidés!
Celle-là, elle est pour Nat Géo!
Treks aux montagnes de Cangshan
Mercredi 1er octobre 2014 –
Kunming
Journée
de bus aujourd’hui pour rejoindre Kunming, la capitale du Yunnan, où nous
allons passer nos derniers jours en Chine.
Il faut compter 5 heures environ pour faire le trajet de Dalì à Kunming,
enfin, plutôt 6 avec les arrêts et la pause-déjeuner. Ca passe assez vite, surtout qu’on est bien
installés. C’est un bus de grande ligne,
avec caméra de surveillance intégrée et film chinois sous-titré en anglais, mais
on ne voit pas bien les sous-titres, probable problème de format télé ! Par contre il y a wi-fi dans le bus (trop
forts ces chinois), et pour se remettre un bon MacDo made in China tonight !
Conseils aux voyageurs : Tarif pour le
trajet Dalì-Kunming : 145 yuans par personne. Là encore, si vous prenez votre enfant sur
vos genoux, c’est gratuit. Le cas
échéant, il paye sa place au même tarif et sera contrôlé de bien avoir son
billet en sa possession.
Ah ça, il est heureux le petit ogre!
Jeudi 2 octobre 2014 – La forêt de pierres de
Shilin
Les
1er et 2 octobre, ce sont les jours de la fête nationale de la
République Populaire de Chine. Autant dire
que c’est un week-end rouge. Mais rien à
voir avec le week-end rouge du bonhomme Michelin du 14 juillet en France :
là, c’est de la rigolade !
A la
gare de bus de Kunming, c’est la foire à l’empoigne pour arriver à avoir un
ticket pour Shilin, où nous avons projeté d’aller aujourd’hui. Au moment de monter dans le bus, nous
envoyons notre talonneur Noé dans la mêlée, tête en avant, pour nous réserver 3
places : bien joué, petit descendant de toulousain ! Quelques bouchons à la sortie de Kunming,
mais 2 heures plus tard nous arrivons à la forêt de pierres. Il s’agit d’un immense site, désormais parc
national, où l’érosion et les écoulements d’eau ont créé, depuis plus de 270
millions d’années, dans la roche, des pics de pierres impressionnants. Comme tout parc national visité depuis le
début de notre voyage en Chine, tout est parfaitement organisé, surtout quand
on comprend le chinois ! Des mini-bus électriques vous conduisent aux
sites principaux depuis le parking et le centre touristique d’accueil. Ensuite, c’est promenade à pied à sa
guise. Enfin, presque : on comprend
rapidement qu’il y a un sens de la visite à respecter, si on ne veut pas se
prendre un million de chinois à contre-sens ! Le parc est bondé de monde, peut-être un peu
trop, ce qui ôte un peu de la sérénité du lieu, mais rien de sa beauté. Une fois de plus, nous sommes ravis de voir
des personnes qui sans arrêt ramassent les déchets à terre présents sur le
site, mais aussi en ville : vraiment, belle leçon d’écologie, on ne
l’aurait pas cru avant de mettre les pieds dans ce pays. De même pour la gentillesse des gens :
une jeune fille qui dans la file d’attente à la gare des bus de Kunming vient
spontanément à notre aide pour prendre les billets et nous mettre dans le bon
bus, un inconnu qui nous conduit bénévolement à notre hôtel à environ 5 km du
parc de la forêt de pierres, une jeune guide et serveuse à la fois de l’hôtel
qui se met à notre disposition à notre retour…
Là aussi, une grande leçon de civisme !
Comme nous sommes fans de légendes, et les chinois aussi, on ne
peut pas s’empêcher de vous raconter l’histoire de Ashima. La
forêt de pierre serait le lieu de naissance de cette jeune fille, enlevée par le fils d'un propriétaire terrien des alentours, et forcée
à se marier avec lui. Son nom
signifie «aussi précieux et brillant comme de l'or» dans la langue du peuple Yi,
une branche de l’ethnie Sani. Son véritable amour, Ahei, est allé la
sauver avec ses arcs et des flèches magiques.
Ahei et le kidnappeur ont combattu en chantant pendant 3 jours et 3
nuits. Finalement, Ahei remporta la
victoire. Sur le chemin du
retour, cependant, Ashima se noya dans un flot et devint ce qui est connu
aujourd’hui comme le roc Ashima. Debout
dans son costume traditionnel, avec un fichu sur la tête, et un panier en
bambou sur son dos, regardant au loin, elle est considérée comme le symbole de
l'espoir pour la liberté de choisir avec qui de se marier dans le peuple
Sani. C’est beau l’amour, non ?...
Conseils aux voyageurs : Le bus se prend à la
gare de l’est de Kunming pour la forêt de pierres et le ticket aller coûte 27
yuans par place : un bus part environ toutes les 30 minutes de 8h à
midi. Il n’est pas possible de prendre
son retour à l’avance. Par contre, il y
a des bus de Shilin à Kunming au moins jusqu’à 18h. Le parc national de la forêt de pierres est
très grand. Si on visite seulement le
site principal de la grande et la petite forêt, l’excursion peut aisément se
faire dans la journée à partir de Kunming, à condition de partir assez tôt dans
la matinée. Si on possède son propre
moyen de transport ou par taxi, on peut aller également visiter le lac Changhu
(40 minutes), les cascades de Dadieshui (40 minutes), la forêt de pierres de
Naigu (10 minutes) et le parc national de la forêt Guishan (80 minutes). Il n’y a malheureusement pas de trajets
organisés depuis le centre principal : force est d’avouer que la
quasi-totalité des visiteurs sont des locaux, qui ont leur propre moyen de
transport, et nous avons été les seuls avec « les yeux ronds », comme
dirait Noé, rencontrés sur le site.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhM53jOc_WIENELEeLfIJoOF-TmXY-m4fwo_1cJBkrEojB_xbXsMMXHLlpRhB9syCntczXahOnz9QHQfs0QEegkg3Ifdc7sh2Gw_SmtNUzVMKPjocr2hibc1UGQxNQo1x2v7e-WauC51yf7/s1600/IMG_5518.jpg)
La grande forêt de pierres
Moais made in China
Attention chute de pierres!
Il faut jouer des coudes, mais la vue du pavillon est superbe
Femme du peuple Sani
Petit spectacle pas tout-à-fait improvisé, mais quel plaisir!
Là aussi, un air de la pierra del arbol au Chili
Le roc Ashima
Dans la petite forêt de pierres
Vendredi 3 octobre 2014 – Kunming
Encore
une fois, nous avons eu de la chance avec le temps. Nuageux hier mais la pluie, c’est pour
aujourd’hui à Shilin, que nous quittons pour retourner à Kunming.
Kunming
est une ville assez récente. Même si
elle est habitée depuis plus de 2000 ans, c’est après la 2ème guerre
mondiale qu’elle prit son essor et devint la capitale administrative et
économique du Yunnan. Mais surtout à
Kunming, il y a plus d’un demi-million de Hui, des chinois musulmans, dont les
origines remontent au 13ème siècle, après que la vague mongole soit
suivie de musulmans venant tenter commerce dans la région. Il y a même plusieurs mosquées à Kunming,
dont la mosquée Nancheng, qui ressemble à un vaste mall, si ce n’est ces
coupoles reconnaissables de loin.
L’ambiance est d’ailleurs assez éclectique : les pagodes datant de
la dynastie des Tang qui côtoient les mosquées et même le clocher d’une église
catholique, des rues piétonnes avec des magasins de mode à n’en plus finir à
l’occidentale, et soudain on se retrouve dans Chinatown ! Après un premier aperçu un peu mitigé,
Kunming commence à attirer notre attention finalement…
La pagode est de la dynastie des Tang
Encore un nouveau copain!
De l'autre côté de la rue, la pagode ouest
C'est un pays où on ne meurt pas de faim: il y a toujours de quoi manger au détour des ruelles!
C'est pas bon, ça!
Contrastes...
La mosquée Nancheng
Indications et utilisations au choix!
Certainement une des plus vieilles maisons de Kunming
Samedi 4 octobre 2014 – Kunming
Au
nord-ouest de Kunming se situe un petit parc avec un lac, nommé le lac vert,
peut-être parce qu’à certains endroits il y a tellement de petites algues et
herbes vertes à la surface de l’eau qu’on n’en voit pas le fond. C’est un joli lieu de promenade et de
rencontres des habitants de Kunming, enfants, familles, toujours des stands de
nourriture à tous les coins de rue…
La
poursuite de la découverte de Kunming sera écourtée pour cause d’attaque
bactériologique d’un des rapporteurs.
Avant de battre repli sur l’hôtel, nous nous arrêtons à une pharmacie
pour un petit ravitaillement médicamenteux, où nous avons déjà échoué à 2
reprises. Une fois de plus, la
pharmacienne nous fait « non » de la tête et notre Jean-Pierre, au
bord de l’explosion intestinale, commence à lui répondre fermement dans un
parfait français « alors, là, ne me dis pas « non » ; j’ai
passé 2 heures à faire la biblio sur le lopéramide et le smecta en chinois, il
y en a ! ». Et là, vous ne le
croirez pas : notre petite dame nous sort de dessous le comptoir une jolie
boîte de… smecta ! Fort de cet
exploit et de la vivacité de notre apothicaire, et ce tandis que Noé fait son
shooting habituel au milieu de la pharmacie, Jean-Pierre se laisse convaincre
d’acheter une solution de baume du tigre en instillation nasale. Mouais… faut voir !
Pommes de beaucoup d'amour!
Le Green Lake de Kunming
Sardinades chinoises, le rosé arrive!
Noix de coco polies et dépolies: trop forts ces chinois!
Sculpteur de caramel
Dimanche 5 octobre 2014 – Xi Shan et le Loft
Le
baume du tigre n’a pas fait ses preuves, mais néanmoins notre Jean-Pierre est
rétabli aussi vite qu’il était abattu la veille : fragile la bête, mais
bon répondeur !
Tant
mieux, car nous avions prévu d’aller passer notre dernière journée près du lac
de Dianchi, à une quinzaine de kilomètres au sud de Kunming, et surtout faire
un tour dans les collines à l’ouest du lac, à Xi Shan. Un dicton dit que « s’il l’on n’a pas vu
Xi Shan, on n’a pas vu Kunming », peut-être effectivement à cause de la
vue que l’on a sur la ville du haut des collines. On dit aussi que « si l’on n’a pas vu la
porte du Dragon, on n’a pas vu Xi shan » : qu’à cela ne tienne !
En avant pour Xi Shan et la porte du Dragon !
Arrivés
au village de Gao Yao, au terminal de la station de bus et taxis, à l’ouest du
lac, nous entamons la montée au milieu de nombreux chinois, dont il semble que
Xi Shan soit un spot favori pour la promenade dominicale. Par contre, une fois de plus, aucun étranger
rencontré, ce qui fait que nous serons, surtout Noé, l’attraction dans
l’attraction ! Après quelques
kilomètres, nous nous faisons une petite pause digestive (pas complétement
rétabli le papa !), et culturelle (après tout, l’un n’exclut pas forcément
l’autre !) en visitant le temple Huating.
En l’occurrence, ce temple, c’est l’arbre qui cache la forêt : il
ne paye pas de mine de l’extérieur, mais regorge de petites pavillons, mares,
cours d’eau, ponts de pierre, portes rondes (« comme dans Mulan »
s’extasie Noé !), et temples abritant des statues de dieux plus effrayants
les uns que les autres (mais ils sont tous gentils, on vous le
rappelle !). Jean-Pierre en mode
autonomie pour une heure au moins, on continue la randonnée en montant les
marches dans la forêt de l’ancien passage conduisant du temple Huating au
temple Taihua, dont la visite sera plus éclaire : déjà parce que ce
dernier est moins joliment restauré, et d’autre part, nous ne sommes pas assez
connaisseurs et surtout pas assez bouddhistes pour nous extasier devant les
différents édifices des heures durant, il faut bien l’avouer. Alors que nous pensions avoir bien avancé
dans notre exploration des collines de Xi Shan, nous arrivons en réalité à
mi-chemin du parcours entre le village de Gao Yao et la porte du Dragon dans le
vif du sujet : jusqu’à présent la promenade était plutôt tranquille, mais là,
des bus entiers de chinois (paresseux, va !) arrivent directement au
centre touristique principal. C’est là
que l’on prend le fameux télésiège que l’on guettait depuis Gao Yao pour aller
à la porte du Dragon (on peut aussi faire l’ascension à pied, mais cette fois, c’est
nous les paresseux !). Durant la
montée, on observe, cachés entre les arbres, les toits des pavillons dont
regorgent les collines. C’est un vrai
labyrinthe qui nous attend au sommet des collines : des escaliers creusés
dans la roche qui vont dans tous les sens, conduisant tous à un pavillon ou un
temple, et nous avons réussi à trouver le chemin de la descente par hasard ou
par miracle ! La porte du Dragon
vaut vraiment le détour : on passe sous la roche, dans des tunnels qui
auraient été creusés par le dragon selon la légende, par un ou des moines à la
fin du 18ème siècle selon les organisateurs. En tout cas, c’est un amusement de premier
ordre pour notre petit rapporteur, qui en imagine des histoires de dragon à
chaque détour, et un exploit que d’avoir édifié dans la roche ces lieux de
culte.
En
chemin, je me fais la réflexion qu’il est étonnant comme ce pays à 70% d’athées
regorge de temples, et comme le nombre de visiteurs est impressionnant. Jean-Pierre me remet les pieds sur
terre : en maths, 30% de 1 milliard 400, ça fait quand même pas loin de
400 millions de croyants ! Ok,
j’abdique…
La
promenade se terminera par le retour du côté est des collines en téléphérique
au-dessus du lac de Dianchi. De loin,
nous observons les collines dont il est dit aussi qu’elles ressemblent à une
belle endormie avec ses lignes ondulantes : on la cherche encore, à vrai
dire…
De
retour à Kunming, encore de l’énergie dans les pattes, la direction des
opérations est confiée au rapporteur de la maman : vu son légendaire sens
de la désorientation, c’est une énorme marque de confiance ! Mais là, j’ai repéré dans notre guide un
endroit qui a l’air génial et exactement ce qu’il nous faut en cette fin
d’après-midi, appelé le Loft : c’est le quartier des artistes de
Kunming. En ce dimanche ensoleillé, je
nous voyais déjà assis à une petite terrasse de café, observant les peintres et
sculpteurs dans les rues exposant leurs œuvres…
Comment dire ?... Ce n’est
pas le quartier latin, ça, c’est certain.
Après avoir échoué entre les avenues Xinba Lu et Xichang Lu, nous voilà
partis à la recherche du lieu-dit entre les bâtiments en construction, ou en
démolition peut-être, parce que pas l’ombre d’un endroit vivant tel qu’on
l’imagine de ces artistes à l’horizon pendant un petit moment. Quand soudain, on aperçoit une enseigne sur
une façade d’immeuble au coin d’une petite rue : The Loft ! Tout confiants, certains encore une fois que
c’est l’arbre qui cache la forêt, nous pénétrons dans la cour… vide de
l’immeuble. Pas âme qui vive, pas un
artiste, pas une galerie d’exposition.
Enfin si, il doit y avoir 3 galeries en tout, qui sont toutes fermées,
et un café, où de désespoir, nous nous asseyons tout de même boire un coup, le
patron se levant immédiatement de son fauteuil, trop content et trop étonné de
nous voir apparaître dans l’embrasure de son petit commerce ! Voilà un joli plan foireux pour finir notre
séjour en Chine et un seul regret pour Jean-Pierre : ne pas avoir
visité l’Empire des Nains à Xi Shan et se voir proposer le rôle du géant !
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrSZStBnJrxmbvgI-EWHvyK6BHztXq7arJIammC-E2Fv6o2-ieDdnKBTQI9lRAg79k_6WdwnUd8M5xRmUe_YSNu0T-YrxEcVEbV3l2ZsJ9p0YaXxtVje3lwo17r2mZ1u4LNhr7tuwSYmWw/s1600/PA050022.jpg)
Le temple Huating
A flanc de montagne
Kunming
L'antre du dragon
La porte du Dragon
Le long des grottes à flanc de montagnes
Vertige, vertige...
Le guide est emballé!
Le fameux dragon
Un air de Marie?...
Les grottes du Dragon au loin
On ne l'arrête plus ce Noé!
Lundi 6 octobre 2014 – Fin des pérégrinations
des tahitiens en Chine
Voilà,
c’est la fin de notre séjour en Chine. « C’est
trop court ; moi, j’aurai bien passé 100 jours de plus dans ce pays. Vraiment là, je le mets en numéro un du tour
du monde ! », s’exclame Noé, oubliant qu’il a déjà mis les Galapagos,
l’Equateur, la France, et dernièrement la Mongolie au top de ses destinations…
Clairement,
la Chine, c’est une découverte de plus et un coup de cœur de ce voyage. Nous y reviendrons, et le pays est si grand,
qu’il faut visiter une grande ville et ensuite se focaliser sur une région
comme nous l’avons fait, en tout cas, ça paraît une bonne option. Clairement aussi, le monde de demain pourrait
bien être chinois : ça fait longtemps qu’on dit « quand la chine
s’éveillera », mais là, elle est plus qu’éveillée. Il nous faut apprendre le chinois : si
ce n’est nous, le préconiser à nos enfants.
Ce
qu’il reste à voir, c’est comment le régime actuel va pouvoir se maintenir face
à l’évolution économique, culturelle, technologique si rapide que vit le peuple
chinois, et surtout face à son ouverture sur le monde, en tout cas, un autre
monde…
Allez,
la parole, euh… le coup de gueule !, est à Jean-Pierre :
Coup de gueule !!!:
Une
fois n’est pas coutume, le coup de gueule sera contre ces journaleux, que je
hais de plus en plus! Une race, pour la
plupart avide de rentabilité plus que de vérité. Ils pourraient aisément rétorquer que s’ils
donnent cela en pâture aux lecteurs, c’est que les lecteurs sont avides : mouais !
Bref,
revenons à la Chine: nous n’avons jamais eu la sensation d’être suivis, écoutés,
surveillés ou autre… Nous n’avons jamais
eu de tracasseries administratives, et ce n’est pas pour protéger le touriste
étranger, car réellement, avec la classe moyenne chinoise émergente, ils n’ont
pas besoin de nous, mais alors pas du tout.
Donc leur gentillesse avec les étrangers n’est ni feinte, ni intéressée.
Le
peuple chinois est réellement en train de changer, ouverture d’esprit, soif de
connaissances (et pour exemple, ils goutent plus facilement notre munster que
nous leur plats de vers !). Nous
avons, tout le long de ce périple, rencontré des tas de gens, de tout horizon, souvent ne parlant pas
anglais, mais désireux de rendre service, simplement, ce que nous voyons de
moins en moins en occident. Leurs villes
disposent de toutes les infrastructures modernes et ont conservé la
cohabitation avec leurs racines : ainsi, dans chaque grande ville, on
passe indifféremment de « Times square » à Chinatown, et c’est loin
d’être désagréable .
Ils
savent tout faire, et contrairement à la légende « c’est du
chinois….donc de la merde », que l’on entend assez souvent, voici une
anecdocte. iPhone 5 a un dysfonctionnement,
on l’emmène chez Apple à Papeete: prix 100 euros, 2 jours d’immobilisation, réparation
tenue 5 heure! Toulouse Fnac : « euh… faut changer tout le
boitier, mieux vaut changer d’iPhone tout court ! »… Beijing :
« baratin en chinois que je ne comprends pas, 5 minutes de réparation
devant moi, avec, je dois le reconnaître, une habileté hors pair, 8 euros, et
encore je me suis fais arnaquer…., et ça marche impec depuis un mois…et tout à
l’avenant.
Question
bouffe: cuisine excellente presque partout !!!, et d’une finesse
extraordinaire ….alors on s’est dit : c’est pas normal, ils doivent être
faillibles et on va les avoir sur le pinard chinois. Héhéhéhéhéhé….et bien, surprise !, on
est loin de nos vins, mais, méfiance, ils s’améliorent grandement et je leur
laisse 10 à 15 ans avant de nous concurrencer.
Alors
que dire… C’est certainement en passe d’être la plus grande nation du
monde. Reste le problème de la liberté d’expression et autres, c’est
vrai… Mais tenir 1 milliard et demi de gens sur le plus grand pays du monde
est-ce aussi facile ?... Je ne saurais y répondre. La Chine reste, vous l’avez compris, un pays
surprenant, attachant et j’y reviendrai certainement.
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Nous "dévorons" vos récits avec toujours autant de plaisir, à bientôt !
RépondreSupprimerSabine
Merci Sabine! c'est gentil et ça nous fait super plaisir! j'espère que la rentrée des enfants s'est bien passée! gros bisous à vous
RépondreSupprimerMagnifique!!! Ca donne vraiment envie d'aller visiter ce pays.
RépondreSupprimerPleins de bisous
Ines
Chers amis: les images sont sublimes; votre nouvels sont interessant et bienvenues. J'aime beaucoup les photos du Mongolie et du Chine. Gros bisous, Monica
RépondreSupprimervivement qu'on le récupère le Jhon Peter, qui nous envoie qq gout de gueule par ci par là.
RépondreSupprimerToi, le journaleux de Papeete, prend garde à tes propos.
2014 l'année de JP en Chine. 2015 l'année da la chine en JP? j'm'y vois déjà à déguster ses vermines (oui, j'y reviens souvent,elle me manquent) heu..., ses verrines revisitées par le parti, saupoudrée de smecta chinois collector et illustrées par une anecdote des rapporteurs. Quel succès assuré!
Mais attends... si ces chinois sont sympa, accueillant, ecologistes, fabriquent toute sorte de produit haut de gamme, discrets (1 milliard 400 millions mais on croirait que 1 milliard) et polis; qu'est ce qu'on va pouvoir dire quand on est agacé??sur qui on va tapé?
Si ça continue je pousse un coup de gueule, on peut pas continuer à défendre les chinois, les cubains et les russes et garder sa carte du Tauera. JP, je brule toutes tes chemises oranges que t'as caché à la maison, bien fait!!!